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© Alexandre Foulonmes
Interview par Philippe Escalier
Jean-Philippe Daguerre
Du charbon dans les veines

Cette nouvelle pièce de Jean-Philippe Daguerre a été créée et jouée à guichets fermés lors du festival d'Avignon 2024. Au moment où elle arrive à Paris, son auteur nous parle de cette belle aventure.
Comment s'est passée la création lors du festival d'Avignon ?
De tous les spectacles que j'ai créés, c'est celui qui a eu le meilleur accueil avec des listes d'attente à gérer tous les soirs. Ce succès phénoménal nous a remplis de joie. Il était assez logique que nous soyons programmés à nouveau en Avignon en 2025, avec également de nombreuses tournées qui se mettent en place. J'avoue que je suis heureux et impatient.

Vous revenez à votre double passion, l'Histoire et le théâtre ?
Oui, cette pièce est dans la continuité de « Haffmann » et du « Petit coiffeur ». Il y a une forme de trilogie, avec cette façon de traiter la petite histoire au milieu de la grande qui séduit visiblement. « Du charbon dans les veines » nous transporte dans l'environnement des mineurs de fond. J'ai voulu parler de choses universelles autour de personnes victimes des fractures sociales faisant un métier très dur dans lequel les vies sont souvent courtes. Dans le même temps, l'on y trouve aussi beaucoup de force, des espaces de vie, de solidarité et de fraternité. Ces gens développent une grande vitalité, et des activités fédératrices comme la musique, le foot. Avec les moments émouvants et drôles qui parcourent toute la pièce, j'essaie, comme toujours, de raconter une histoire qui fait du bien.

Qu'est-ce qui vous a fait choisir ce sujet précisément ?
La mine a marqué le XXème siècle et l'histoire du syndicalisme, en obtenant de nombreuses avancées sociales qui ont profité à tous. Ce milieu était respecté. C'est un point important qui m'a interrogé. Je pense que l'une des caractéristiques de notre société réside dans une forte demande de considération. Si l'action se passe en 1958, j'ai voulu qu'elle ait une résonnance actuelle.

Un mot de votre distribution dans laquelle on remarque la présence de Jean-Jacques Vanier ?
C'est un acteur dont je suis fan. J'ai vu tous ses spectacles, parfois plusieurs fois. Il a un humour, une poésie et une humanité qui résument très bien ce que l'on voit dans le spectacle où tous les personnages sont heureux de vivre et ne se plaignent jamais.
J'ai su que Jean-Jacques Vanier souhaitait travailler avec moi. J'ai tout de suite saisi l'occasion de faire ce dont je rêvais : pouvoir lui écrire un rôle sur mesure. C'est aussi ce que j'ai fait pour Raphaëlle Cambray, Alain Reibel (qui a beaucoup travaillé dans le public et au cinéma) et Julien Ratel, l'un des deux jeunes avec Théo Dusoulier. Il y a deux générations dans cette pièce, leurs aventures se mêlent et se croisent. Ce spectacle, très en mouvement, est aussi musical avec Juliette Behar, une comédienne passionnée par le chant. Yves Roux, présent dans sept de mes pièces, fait naturellement partie de l'aventure.

Vous avez toujours de nombreux spectacles à l'affiche, quand vous reposez-vous ?
Jamais ! Je ne suis fatigué que quand je me repose ! J'essaie d'entretenir la flamme du théâtre et de rester en éveil, ouvert sur le monde en essayant de trouver les mots pour décrire les émotions qui nous assaillent.
Paru le 13/01/2025

(15 notes)
DU CHARBON DANS LES VEINES
THÉÂTRE SAINT-GEORGES
Jusqu'au samedi 26 avril

COMÉDIE DRAMATIQUE à partir de 11 ans. 1958, à Noeux-Les- Mines, petite ville minière du Nord de la France. Pierre et Vlad sont les deux meilleurs amis du monde. Ils partagent tout leur temps en creusant à la mine, en élevant des pigeons-voyageurs et en jouant de l’accordéon dans l’orchestre local dirigé par Sosthène "boute en train-ph...

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