Morgan Spillemaecker
D.R.
Interview par Philippe Escalier
La nouvelle direction du Contrescarpe
Interview de Morgan Spillemaecker
Les trois grands professionnels du spectacle vivant que sont Arthur Jugnot, Morgan Spillemaecker et Boris Soulages ont pris en octobre 2024 les rênes du Contrescarpe. Morgan Spillemaecker nous a précisé comment la nouvelle équipe gérait ce changement dans la continuité.
À quel moment ce rachat a-t-il été décidé ?
Cette décision a été prise lors du festival d'Avignon 2023, quand mon associé Arthur Jugnot a croisé Dominique Gosset qui l'a informé de sa décision d'arrêter et de vendre. Les amoureux du théâtre que nous sommes, depuis plus d'un an, étions à la recherche d'une jauge d'une centaine de places qui nous manquait, pour à la fois développer du one man show et lancer des spectacles dans un esprit « labo créatif ». Au niveau de la rentabilité, cela reste assez limité, mais l'important est de pouvoir tester de nouvelles formules et de nouveaux talents capables d'irriguer nos autres théâtres. Aujourd'hui, nos quatre salles (Renaissance, Splendid, Comédie de Paris et Contrescarpe) ont des tailles différentes permettant un fonctionnement optimal.
Comment allez-vous assurer la gestion fluide d'un tel ensemble ?
Nous travaillons en équipe puisque nous avons repris la salle avec Boris Soulages qui est directeur de production dans nos autres théâtres. Nous sommes donc trois à être concentrés sur la programmation, la production et la gestion financière globale. Nous avons la chance d'avoir de super équipes dédiées au lieu, qui rendent la maison accueillante pour les artistes et les spectateurs. Nos théâtres sont des maisons familiales où l'on n'a pas à gérer de turn-over.
Qu'est ce qui caractérise votre démarche ?
Ce n'est pas un truc compulsif d'industriels mais d'artisans gourmands. On a choisi d'avoir des outils de création plutôt que de s'acheter des maisons au pays Basque ! Et puis, les concentrations de lieux sont le fait de gens hyper investis dans leur métier, qui ont plutôt du pif et du succès avec leur programmation. La prise de nouvelles salles permet de continuer à créer de beaux spectacles. Enfin, nous restons des enfants du théâtre. De plus en plus organisés, nous parvenons à dégager un peu de temps pour nos créations. Ma vie d'auteur reprend des couleurs. Je recommence à écrire des pièces et des fictions. J'ai fait une mise en scène il y a quelques mois. Arthur Jugnot, lui, continue à jouer et à monter des pièces.
Pour finir, un mot de votre programmation ?
Le but du jeu n'est pas de tout bouleverser puisque le lieu marchait bien. Nous allons travailler à garder la programmation intelligente et cultivée de Dominique Gosset et Maud Mazur, avec une ligne de création de spectacles à 21h tout en ouvrant le créneau de 19 h à des seuls en scène, un peu à l'instar de ce qui a été fait à la Comédie de Paris. Nous avons gardé à l'affiche « Le Prix de l'ascension » que nous adorons. Dès janvier, nous allons développer les one man shows, trois différents par semaine, dont celui de Sofia Bellabes que nous prolongeons. Nous nous laissons la liberté, les dimanches et lundis, de proposer des spectacles un peu plus aventureux et de tester de nouvelles formules. Le quartier est particulièrement vivant, Le Contrescarpe doit être à cette image !
Cette décision a été prise lors du festival d'Avignon 2023, quand mon associé Arthur Jugnot a croisé Dominique Gosset qui l'a informé de sa décision d'arrêter et de vendre. Les amoureux du théâtre que nous sommes, depuis plus d'un an, étions à la recherche d'une jauge d'une centaine de places qui nous manquait, pour à la fois développer du one man show et lancer des spectacles dans un esprit « labo créatif ». Au niveau de la rentabilité, cela reste assez limité, mais l'important est de pouvoir tester de nouvelles formules et de nouveaux talents capables d'irriguer nos autres théâtres. Aujourd'hui, nos quatre salles (Renaissance, Splendid, Comédie de Paris et Contrescarpe) ont des tailles différentes permettant un fonctionnement optimal.
Comment allez-vous assurer la gestion fluide d'un tel ensemble ?
Nous travaillons en équipe puisque nous avons repris la salle avec Boris Soulages qui est directeur de production dans nos autres théâtres. Nous sommes donc trois à être concentrés sur la programmation, la production et la gestion financière globale. Nous avons la chance d'avoir de super équipes dédiées au lieu, qui rendent la maison accueillante pour les artistes et les spectateurs. Nos théâtres sont des maisons familiales où l'on n'a pas à gérer de turn-over.
Qu'est ce qui caractérise votre démarche ?
Ce n'est pas un truc compulsif d'industriels mais d'artisans gourmands. On a choisi d'avoir des outils de création plutôt que de s'acheter des maisons au pays Basque ! Et puis, les concentrations de lieux sont le fait de gens hyper investis dans leur métier, qui ont plutôt du pif et du succès avec leur programmation. La prise de nouvelles salles permet de continuer à créer de beaux spectacles. Enfin, nous restons des enfants du théâtre. De plus en plus organisés, nous parvenons à dégager un peu de temps pour nos créations. Ma vie d'auteur reprend des couleurs. Je recommence à écrire des pièces et des fictions. J'ai fait une mise en scène il y a quelques mois. Arthur Jugnot, lui, continue à jouer et à monter des pièces.
Pour finir, un mot de votre programmation ?
Le but du jeu n'est pas de tout bouleverser puisque le lieu marchait bien. Nous allons travailler à garder la programmation intelligente et cultivée de Dominique Gosset et Maud Mazur, avec une ligne de création de spectacles à 21h tout en ouvrant le créneau de 19 h à des seuls en scène, un peu à l'instar de ce qui a été fait à la Comédie de Paris. Nous avons gardé à l'affiche « Le Prix de l'ascension » que nous adorons. Dès janvier, nous allons développer les one man shows, trois différents par semaine, dont celui de Sofia Bellabes que nous prolongeons. Nous nous laissons la liberté, les dimanches et lundis, de proposer des spectacles un peu plus aventureux et de tester de nouvelles formules. Le quartier est particulièrement vivant, Le Contrescarpe doit être à cette image !
Paru le 19/01/2025
