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© C. Raynaud de Lage
Zoom par Philippe Escalier
Les Sea Girls
La Scala

Spectacle après spectacle Les Sea Girls se sont familiarisées avec un succès qui ne se dément pas. Au moment de les retrouver pour « Dérapage », leur 6ème opus, retour express sur l'aventure exceptionnelle de trois artistes qui nagent dans le bonheur.
Les Sea Girls, Judith Rémy, Prunella Rivière et Delphine Simon, naissent, quoi de plus naturel, en Bretagne. Très vite, après avoir constaté dans de petits lieux que la recette prenait, elles passent à la scène en 2003 avec « Chansons à pousse-pousse ».

Sur le métier remettre son ouvrage

Leurs spectacles, toujours très aboutis, résultent d'un long temps de gestation. Quinze mois leur sont nécessaires en moyenne. Pour « Dérapage », elles se sont retrouvées avec Pierre Guillois, le metteur en scène qu'elles ont choisi, une semaine par mois durant neuf mois. « On a besoin de chercher, d'affiner. Quand les textes et les chansons ne sont pas écrits préalablement avant le spectacle, cela demande un long travail de maturation entre chaque session de répétition. Les moments d'essai, de découverte, le travail chorégraphique, les arrangements musicaux, la scénographie prennent du temps. Nous façonnons avec précision et minutie nos spectacles comme de l'artisanat ».

Le choix de la liberté

L'une des particularités des Sea Girls, outre la présence de musiciens sur scène, (ils seront trois à La Scala) est leur liberté totale de choix des projets et des personnes qui les mettent en scène. Elles tournent depuis 25 ans, partout en France, sans être omniprésentes sur la scène médiatique. « En autoproduction jusqu'à présent, nous avons fait néanmoins sept dates à guichets fermés au Trianon, l'affiche de La Nouvelle Éve pendant une dizaine d'années et tant d'autres ». Mais cela explique cette remarque cocasse d'un spectateur, entendue après le spectacle devant 1400 personnes au Quartz à Brest, le plus grand CDN de France : « Vous allez percer, c'est sûr ! ».

Avant-gardistes

Elles arrivent, début 2000, après Les Parisiennes, les Frères Jacques, notamment. « Nous venions du théâtre après une école nationale, nous pensions jouer Racine ou Durringer et puis on se met à interpréter des chansons, pour le plaisir, dans des bars. On chante des textes de Jean-Max Rivière qu'il n'avait pas proposés à d'autres artistes. Quelque chose se passe. On cherche alors à vendre le spectacle et pour les théâtres se pose la question : dans quelle catégorie nous placer ? ». C'est finalement l'air du temps qui les rattrape, en leur donnant la vaste appellation de Music-Hall. La sauce prend. Il y a moins de dix ans, la nouvelle troupe de Madame Arthur est arrivée, puis les groupes féminins. De fait, Les Sea Girls ont lancé, avant tout ces artistes, le spectacle d'humour musical féminin.

« Dérapage »

« Nous voulions raconter les coulisses du spectacle et l'envers du décor avec la folie de Pierre Guillois et la nôtre ». À sa demande, Prunella Rivière écrit les textes des chansons ainsi que les mélodies une fois les improvisations commencées, tandis que Fred Pallem travaille la composition et l'orchestration. Pierre Guillois a tenu à faire un spectacle de costumes, signés Elsa Bourdin, foisonnant, exubérant, hilarant. À l'image de ce que les Sea Girls ont toujours été !
Paru le 15/01/2025

(4 notes)
SEA GIRLS (LES) - Dérapage
LA SCALA PARIS
Jusqu'au dimanche 23 février

SPECTACLE MUSICAL. Vingt ans de Music-Hall à serrer les fesses, gainer nos bras tendus, manger sainement, s’hydrater, danser sur des talons de dix centimètres, chanter alors qu’on vient de se faire larguer ou de se faire avorter, ne jamais abuser des soirées chablis-cacahouètes, sourire quand on à mal aux dents, au ...

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