Interview par Alain Bugnard
Véronique Rivière
C'est bercée par le galop de ses chevaux et à l'air pur de la Durance que Véronique Rivière a composé son nouvel album "Éponyme". Après une longue absence de la scène musicale, elle nous présentera ses douze nouvelles chansons, hymne à l'amour et à la liberté, émaillées de ses anciens succès, sur la scène du théâtre de Dix Heures du 26 au 30 avril, avant d'entreprendre une tournée en France, en Suisse, et en Belgique.
Pourquoi avez-vous attendu près de dix ans pour sortir un nouvel album ?
Il faut le demander aux producteurs de disques ! Mon précédent album est sorti en 1996. J'ai fait de la scène jusqu'en 1998. Les temps s'annonçaient extrêmement difficiles avec les prémices de la génération Star Academy dans laquelle je n'avais pas ma place. Comme je ne suis pas d'une nature à courber l'échine et à aller supplier du travail, j'ai préféré partir en me disant : "Si quelqu'un veut que je chante à nouveau, il faudra qu'il vienne me chercher. Je reviendrai alors avec plaisir !"
Alors qu'avez-vous fait durant ces dix années ?
Je me suis prouvé que j'étais capable de faire autre chose que chanter ! Je suis partie vivre à la campagne, dans le Vaucluse. J'ai un tout petit cabanon dans la Durance, en zone agricole. J'ai retrouvé une amie monitrice qui avait des chevaux mais pas de terrain. J'avais le terrain mais pas d'activité ! Nous avons donc monté un petit centre équestre qui s'est développé et qui fonctionne plutôt bien. J'ai découvert la vie avec les chevaux. Un autre monde.
Vous vous dites moins mélancolique, plus sereine. Attribuez-vous ce mieux-être à ce retour à la nature ?
Les constats d'échec ne sont jamais évidents ! Quand je suis arrivée à la campagne, je ne savais absolument pas quoi faire ! Tout n'a été que surprises et je me suis laissée guider ! Ça m'a donné une certaine sérénité. C'est bien de savoir qu'on existe, que les gens vous saluent et peuvent vous apprécier, même si vous n'êtes plus ce que vous étiez. Ce qui me manquait le plus, c'était de chanter en public, le plaisir suprême de tout
chanteur ! Voir des gamins monter sur des poneys, c'est un plaisir différent, qui m'a comblée, mais qui ne m'a pas empêchée de continuer à écrire, pour le plaisir. C'est une nécessité pour moi de composer des
chansons. C'est ma façon de m'exprimer.
Trouvez-vous l'époque difficile pour les artistes authentiques qui refusent les contraintes marketing des maisons de disques ?
Le monde de la maison de disques et du marketing est totalement décalé par rapport à ce qu'est un artiste : quelqu'un qui fait des chansons, qui ne sait pas forcément se vendre, qui n'est pas obligé d'avoir 18 ans et d'être toujours au top de sa forme. Aujourd'hui, il faut être formaté, obéir, être discipliné. Ce sont les maisons de disques qui ont le plus nui aux artistes et non pas Internet comme elles le clament ! Il ne faut pas avoir peur de partir, de dire qu'on n'est pas un produit, mais un être humain qui refuse d'être pris, puis jeté.
Il faut le demander aux producteurs de disques ! Mon précédent album est sorti en 1996. J'ai fait de la scène jusqu'en 1998. Les temps s'annonçaient extrêmement difficiles avec les prémices de la génération Star Academy dans laquelle je n'avais pas ma place. Comme je ne suis pas d'une nature à courber l'échine et à aller supplier du travail, j'ai préféré partir en me disant : "Si quelqu'un veut que je chante à nouveau, il faudra qu'il vienne me chercher. Je reviendrai alors avec plaisir !"
Alors qu'avez-vous fait durant ces dix années ?
Je me suis prouvé que j'étais capable de faire autre chose que chanter ! Je suis partie vivre à la campagne, dans le Vaucluse. J'ai un tout petit cabanon dans la Durance, en zone agricole. J'ai retrouvé une amie monitrice qui avait des chevaux mais pas de terrain. J'avais le terrain mais pas d'activité ! Nous avons donc monté un petit centre équestre qui s'est développé et qui fonctionne plutôt bien. J'ai découvert la vie avec les chevaux. Un autre monde.
Vous vous dites moins mélancolique, plus sereine. Attribuez-vous ce mieux-être à ce retour à la nature ?
Les constats d'échec ne sont jamais évidents ! Quand je suis arrivée à la campagne, je ne savais absolument pas quoi faire ! Tout n'a été que surprises et je me suis laissée guider ! Ça m'a donné une certaine sérénité. C'est bien de savoir qu'on existe, que les gens vous saluent et peuvent vous apprécier, même si vous n'êtes plus ce que vous étiez. Ce qui me manquait le plus, c'était de chanter en public, le plaisir suprême de tout
chanteur ! Voir des gamins monter sur des poneys, c'est un plaisir différent, qui m'a comblée, mais qui ne m'a pas empêchée de continuer à écrire, pour le plaisir. C'est une nécessité pour moi de composer des
chansons. C'est ma façon de m'exprimer.
Trouvez-vous l'époque difficile pour les artistes authentiques qui refusent les contraintes marketing des maisons de disques ?
Le monde de la maison de disques et du marketing est totalement décalé par rapport à ce qu'est un artiste : quelqu'un qui fait des chansons, qui ne sait pas forcément se vendre, qui n'est pas obligé d'avoir 18 ans et d'être toujours au top de sa forme. Aujourd'hui, il faut être formaté, obéir, être discipliné. Ce sont les maisons de disques qui ont le plus nui aux artistes et non pas Internet comme elles le clament ! Il ne faut pas avoir peur de partir, de dire qu'on n'est pas un produit, mais un être humain qui refuse d'être pris, puis jeté.
Paru le 25/04/2005
VÉRONIQUE RIVIÈRE THÉÂTRE DE DIX HEURES Du mardi 26 avril 2005 au samedi 28 janvier 2006
CHANSONS. Véronique Rivière n'en est pas à son galop d'essai – c'est déjà son cinquième album –, mais c'est à la vitesse des chevaux des pélerins de Canterbury qu'elle vient discrètement proposer de nouvelles chansons, après quelques années passées à s'occuper d'un centre équestre. Suite au succès de son de...
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