Zoom par Manuel Piolat Soleymat
Grosse Chaleur
“Tu devrais quand même appeler ta mère… !”
Laurent Ruquier semble béni par les dieux du succès populaire. Après "La Presse est unanime", sa nouvelle pièce, "Grosse Chaleur", déchaîne l'enthousiasme d'un public qui remplit tous les soirs le Théâtre de la Renaissance. Les raisons d'un tel plébiscite ? Une mécanique bien huilée qui conjugue coups de théâtre, bons mots à l'emporte-pièce, escarmouches familiales sur fond de caricatures sociales.
"Tu devrais quand même appeler ta mère !" lance d'un ton haut perché une intello bourgeoise (Brigitte Fossey) à son époux gauche caviar (Gérard Hernandez, qui reprend le rôle de Pierre Bénichou). Car tous les médias le disent, la canicule fait des ravages en cet été 2003, principalement chez les personnes âgées, qui tombent comme des mouches... Le haut fonctionnaire, bougon, fait mine d'acquiescer, manifestement peu enclin à prendre des nouvelles d'une mère avec laquelle il n'entretient plus, depuis longtemps, que de lointains rapports. S'il renâcle à décrocher le téléphone, c'est qu'il n'aspire qu'à une chose : laisser de côté soucis et obligations pour pleinement profiter de ses vacances.
Mais ces journées dans le très chic Lubéron n'auront, évidemment, rien de la tranquillité tant espérée. Car, à sa femme et son fils (Benoît Petitjean), se joignent une belle-mère (Annik Alane) détestée, ainsi qu'un beau-frère (Jean Benguigui) et une belle-sœur (Catherine Arditi) commerçants en farces et attrapes qui agrémentent le séjour de poil à gratter, coussin péteur et autres élégantes joyeusetés. France d'en haut "cultureuse" et bien-pensante contre France d'en bas grasse et bruyante, belle-mère acerbe contre gendre grincheux, cette villégiature familiale s'annonce résolument mouvementée. La cerise sur le gâteau ? Malgré plusieurs tentatives téléphoniques, on ne parvient pas à joindre cette mère restée à Paris. Et pour cause. Son nom apparaît, dans la presse du matin, parmi la liste officielle des victimes esseulées de la canicule.
Si, contrairement à sa première pièce, Laurent Ruquier a confié les rôles de Grosse Chaleur à de vrais comédiens (Annik Alane et Catherine Arditi sont, comme toujours, remarquables), son écriture suit le chemin initié par La Presse est unanime : celui de comédies populaires n'ayant d'autre prétention que de faire rire le plus grand nombre. Force est de constater que le pari est gagné. Il faut dire que l'auteur n'a pas ménagé sa peine. Au rythme effréné d'un bon mot par réplique (certains franchement drôles, d'autres moins), ses personnages n'en finissent pas de se ridiculiser, de s'opposer les uns aux autres, d'afficher haut et fort les tics et les travers de leur appartenance sociale. Et le public, dès le début, se laisse conquérir de bonne grâce. Car, finalement, il n'est venu que pour une chose : se divertir sans bouder son plaisir.
Mais ces journées dans le très chic Lubéron n'auront, évidemment, rien de la tranquillité tant espérée. Car, à sa femme et son fils (Benoît Petitjean), se joignent une belle-mère (Annik Alane) détestée, ainsi qu'un beau-frère (Jean Benguigui) et une belle-sœur (Catherine Arditi) commerçants en farces et attrapes qui agrémentent le séjour de poil à gratter, coussin péteur et autres élégantes joyeusetés. France d'en haut "cultureuse" et bien-pensante contre France d'en bas grasse et bruyante, belle-mère acerbe contre gendre grincheux, cette villégiature familiale s'annonce résolument mouvementée. La cerise sur le gâteau ? Malgré plusieurs tentatives téléphoniques, on ne parvient pas à joindre cette mère restée à Paris. Et pour cause. Son nom apparaît, dans la presse du matin, parmi la liste officielle des victimes esseulées de la canicule.
Si, contrairement à sa première pièce, Laurent Ruquier a confié les rôles de Grosse Chaleur à de vrais comédiens (Annik Alane et Catherine Arditi sont, comme toujours, remarquables), son écriture suit le chemin initié par La Presse est unanime : celui de comédies populaires n'ayant d'autre prétention que de faire rire le plus grand nombre. Force est de constater que le pari est gagné. Il faut dire que l'auteur n'a pas ménagé sa peine. Au rythme effréné d'un bon mot par réplique (certains franchement drôles, d'autres moins), ses personnages n'en finissent pas de se ridiculiser, de s'opposer les uns aux autres, d'afficher haut et fort les tics et les travers de leur appartenance sociale. Et le public, dès le début, se laisse conquérir de bonne grâce. Car, finalement, il n'est venu que pour une chose : se divertir sans bouder son plaisir.
Paru le 30/04/2005
GROSSE CHALEUR THÉÂTRE DE LA RENAISSANCE Du mardi 28 septembre 2004 au samedi 11 juin 2005
COMÉDIE. En vacances dans le Luberon, un haut fonctionnaire épris de bonne pensée boboïsée doit supporter dans son havre de tranquillité une ribambelle de gêneurs et d'empêcheurs d'arroser en rond. Femme, enfant et belle-mère au premier rang, un beau-frère et une belle-sœur en cadeau bonus. S'ajoutent à l'...
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