Au pays de Maeterlinck et de Magritte, il y a des prêtres qui violent des enfants ; Jésus est un pantin désarticulé que la foule crucifie, derviches et marabouts tentent de le secourir. Au son des chants liturgiques sublimes, Lisaboa Houbrechts sonde la transmission de la violence et la conversion d'anciennes victimes en nouveaux bourreaux. La pureté de la Passion de Bach se heurte aux dissonances d'une autre époque, l'accordéon défie tintinnabulant l'orgue, la stridulation d'un harmonica s'entonne dans la pure noirceur. La violence ne peut pas s'amender, la présence de Dieu se détériore. Et si Dieu était une victime des hommes ? Comment Lui pardonner sa fragilité ?
Avec Eric Ruf assis derrière moi, il y avait le présage d'un grand spectacle. Ce fut un chef d'œuvre.