Est ce que je rêve ou aucune mention attirant l'attention sur le risque de choquer ?! Et il y avait des enfants dans la salle, même pas encore ados !
Pour ma part assise au 1er rang, j'ai été choquée dès le début par le fait que Julie Roux se permette d'imposer brutalement ses seins en prétendant "qu'ils tombent" sous entendu âge/maternité /alcool... Alors que.. les siens non....Ainsi que par le simulacre d'une masturbation... C'est sensé servir à quoi quand ça ne rajoute, n'illustre ni ne renforce rien ?!!
Et c'est bien dommage-outre que le vrai sujet, si intéressant ! met du temps à arriver, n'est pas abordé à fond, que la comédienne, bien proprette - va-t-on au bout du sujet, au fond devrais je dire !? Soit à la désocialisation totale ? Non...! - parle trop vite ! Car j'ai apprécié le non jugement, la mise en scène top en particulier pour un solo, un plateau vaste bien utilisé, des surprises dans l'apparition d'objets. De belles trouvailles mais sensation de gâchis.

Sujet très délicat, très lourd, et malheureusement un mal de notre société actuelle! Cette prestation solo est performante et montre parfaitement les dégâts que cette maladie occasionne tant chez les hommes que chez les femmes sur la personne elle-même mais également et surtout pour l'entourage!

Quoi de mieux que le seul-en-scène pour rendre visible une solitude ?... Noyée dans le bleu intense des eaux profondes, un décor fuyant aux nuances d'une nuit éternelle, une femme boit pour se consoler des blessures de la vie. Cycle de la destruction sans création, l'alcool dévore son présent pour créer une chaîne infinie de moments qui meurent sans laisser de mémoire. L'alcool remplace tout pour elle, l'isole de tous, devient son seul ami, son seul vrai interlocuteur. Dans cet oubli de tout, elle fait vivre les autres personnages de sa vie - et elle le fait avec une drôlerie insensée, on rit malgré soi - car les ivrognes sont souvent drôles dans leur immense désespoir. L'interprétation tout en finesse de Julie Roux est d'une délicatesse touchante; on y perçoit une lueur d'espoir dans le symbole du serpent Ouroboros, réincarnation des choses qui ne meurent jamais, mais qui muent éternellement, dans l'infinité du cycle de la vie.