L'esprit d'un ancien Chien de Navarre hante ce récit décalé fait de digressions sur la solitude et les mots, et la solitude des mots. Jean-Luc Vincent disserte, à travers Edith Baldy, sur Derrida et le paddle, Virginia Woolf et les mocassins de Louis Sarkozy, Tom Tom Club et un lied de Strauss, les mots qui comptent et les mots de trop, et tous ces mots qui manquent le fruit d'esprit. Les autres maîtres de ses insomnies sont là : Proust, Bernhard, Cure, Dali, Jeff Koons. On ne sait pas où ça nous mène mais on sent qu'on peut leur faire confiance. On avance par la méthode des associations libres, mais peut-être pas si libres que ça, car elles conduisent fermement vers le contour d'un désir bien précis: donner du sens à toutes ces bribes éparses de l'existence. Pendant 70 minutes on mesure l'ampleur d'une insomnie, d'une fixité, le temps à l'arrêt - on comprendrait, presque, cette captivité.