Zéro décor sauf à s'imaginer au rayon panneaux de bois de Leroy Merlin
Mise en scène rajoutant du patos et glauque inutile

La mise en scène de cet opéra de Debussy repose sur un décor minimaliste avec des jeux de lumières et des ambiances comme dans des tableaux de Hopper. Cependant on y retrouve aussi des atmosphères de littoral avec des lumières rasantes comme dans le film Ordet de Dreyer, une atmosphère pesante, un huit clos dont on sait que la fin sera tragique. L'idée, comme à sa création, d'intégrer le piano sur scène fait que la musique est omniprésente, comme le vent sur le littoral. Le drame psychologique est pesant et chaque protagoniste a des traits soutenus qui sont mis en valeur par la musique. Une très belle mise en scène qui sert parfaitement les voix des différents interprètes. Marthe Davost réalise une « performance musclée » tant elle est capable de chanter la tête en bas ou couchée sur le piano ! Elle incarne parfaitement Mélisandre dans sa fragilité et sa passion. Marie Laure Garnier campe une matriarche parfaite avec une voix aussi puissante que sa présence. Halidou Nombre ouvre l'opéra par son timbre chaleureux de Baryton et interprète un Golaud amoureux et jaloux. Jean-Christophe Lanièce nous présente un Pélléas lumineux tant il est amoureux et cela se sent dans son timbre. En plus de sa très belle voix de basse, Cyril Costanzo interprète magnifiquement une personne malade et âgée. Le rôle du fils de Golau est interprété par Cécile Madelin, superbe jeune mezzo-soprano à la voix limpide. Merci à l'Athénée pour ce très bel opéra !