Entre "La planète fleur" de John Boyd et l' univers de Murakami. La mise en scène est sobre à l'exception d'une scène particulièrement poétique qu'il faut aller découvrir.

Un voile de fond sonore sature l'air, bruitages et musiques entremêlés pour gaver les interstices de la parole. Le décor disproportionné magnifie le vide et amplifie les suggestions en limitant les accessoires jusqu'à leur dématérialisation : c'est le prélude d'un espace mental.
Daria Deflorian opère des coupes drastiques dans le roman de Han Kang, réduit ses allusions pornographiques et réoriente l'histoire dans un univers flottant, aussi bien occidental qu'oriental. La folie exalte la liberté et l'envol, vers une irréalité plus vraie, plus dense, moins décevante que le réel.
"C'est tout en dérapage, chacune des vérités énoncées par les personnages sont comme des voiles, des filtres qu'ils nous proposent pour observer la situation. Alors le spectateur flotte et regarde avec son coeur." (© Marc O. ; merci pour tous les échanges !)
L'onirisme et la poésie de La Vegetariana emportent tout, jusqu'à perdre tout empire sur soi-même.

Une très belle adaptation italienne d'un best seller coréen. Comme toujours à Berthier un spectacle d'une grande qualité.
Les acteurs italiens sont excellents Le tout dégage une étrangeté poétique et lancinante.