COMÉDIE de Marivaux. Mise en scène de Jean-Louis Thamin. Avec Cécile Sanz de Alba, Patrice Kerbrat, Amélie Gonin, Frédéric Constant, Cléribert Sénat, Dimitri Rataud, Claude Brécourt, Anne Fournet, Laurent Letellier.

Dorante aime Araminte. Elle ne le sait pas encore. Dubois va s’employer à le lui révéler et, du même coup, à la rendre amoureuse, elle aussi, en dépit de l’opposition de tous les autres personnages. Le titre de la pièce est finalement une litote. Il en faudrait un plus cruel, où les mots de mensonge et de cynisme seraient plus à leur place. D’ailleurs, toute la pièce est une litote: elle préserve la bienséance. On pourrait lui donner un sous-titre: "Les Apparences sont trompeuses". Car Marivaux n’est pas ou ne veut pas être Crébillon fils ou, pis encore, le Marquis de Sade, sans parler de Restif de La Bretonne. Eux, au moins les deux derniers (Crébillon fils ménage encore les apparences) ne sont pas hypocrites et appellent un chat un chat. Ils assument le scandale qu’ils créent. Marivaux joue sur tous les registres sans avoir l’air d’y toucher.