Désireux de créer une nouvelle salle de théâtre pour la Comédie-Française, le marquis de Marigny confie aux architectes Marie-Joseph Peyre et Charles de Wailly la construction de l'édifice en 1767. Inauguré en 1783, le bâtiment est nommé Odéon dix ans plus tard en référence aux choeurs des fêtes grecques. Avec son architecture inspirée par les monuments antiques, l'édifice illustre parfaitement les constructions du Siècle des lumières. Ravagé en mars 1799 par un incendie, il prend le nom de théâtre de l'Impératrice. De nouveau détruit en 1818 pour les mêmes raisons, l'édifice subit de nombreuses restaurations. Etroitement lié à l'Etat français, il est aujourd'hui l'un des cinq théâtres nationaux de France entièrement subventionné par le ministère de la Culture. Théâtre de l'Europe depuis 1990, l'Odéon gagne alors sa pleine indépendance avec pour mission de 'favoriser le travail en commun des metteurs en scène, des comédiens, des auteurs et autres praticiens européens de l'art dramatique, en vue de créer des oeuvres nouvelles et de vivifier le patrimoine artistique de l'Europe.' L'Odéon abrita notamment le siège de l'Union des théâtres de l'Europe dont Giorgio Strehler était le directeur. Cette période se caractérisa par l'élaboration de saisons européennes qui mettront à l'honneur des spectacles en langues étrangères surtitrées. Luis Pasqual reprit le flambeau avant que Georges Lavaudant ne lui succède en mars 1996, puis Olivier Py en 2007. Il dirige aujourd'hui un théâtre dont les missions ont été confirmées, tout en affirmant sa volonté de renouer avec certaines pratiques qui lui tiennent à coeur: une troupe permanente, la découverte des auteurs contemporains, un théâtre mobile, la Cabane, permettant l'exploration de formes nouvelles.