Les mécanismes de la mise sous tutelle d'un couple est bien exposés. Nous accompagnons cette descente dans l'asservissement avec compassion. Madame Dessay est brillante dans ce rôle de manipulatrice. La mise en scène sert ce drame avec délicatesse. A voir

Une interprétation magistrale de ce texte de Marie Ndiaye par Natalie Dessay qui nous montre ici qu'elle est aussi une très grande comédienne. Sa façon de se mouvoir sur scène et sa diction parfaite sont un régal pour les yeux et les oreilles !

J'avais adoré cette excellente pièce à sa création en 2002 au Théâtre de l'Atelier avec Zabou Breitman, dont l'interprétation était éblouissante ; je n'ai pas été déçu par cette nouvelle mise en scène, classique mais claire et précise. Natalie Dessay, dont j'ignorais les dons de comédienne de théâtre, est certes un peu trop âgée pour le rôle mais s'avère glaçante à souhait en bourgeoise « de gauche » cherchant à posséder le corps et l'âme de sa domestique, qu'on ne voit jamais.

Une pièce très intéressante et surprenante sur la domination d'une femme sur son employée et sa famille
Marie NDiaye nous présente les dérives de l'esclavage moderne superbement interprétée par Nathalie Dessay

Nous n'avions pas pu voir cette pièce aux Plateaux Sauvages ; nous nous sommes rattrapés au TQI, qu'Elisabeth Chailloux connait bien. Une pièce où la montée en puissance de ce monstre, interprété par Natalie Dessay, prend aux tripes. Bons comédiens, Hilda est présente mais on ne la voit pas.

Hilda, celle que Madame Lemarchand veut absolument à son service.
Hilda, un prénom qui obsède cette bourgeoise provinciale de gauche. Après les Françoise, Monique, Brigitte, toutes ces femmes au prénom insipide qui furent au service de celle-ci, elle veut Hilda. Et elle l'aura, dit-elle au mari de cette dernière, Frank Meyer, ouvrier dont elle connaît les difficultés financières.
Si les propos de Madame Lemarchand "maîtresse de gauche humaine, décontractée, facile à contenter" nous amusent, au début, par leur outrance, au fur et à mesure ceux-ci deviennent glaçants. Ce n'est plus, Hilda l'employée de Madame Lemarchand mais une chose,la chose de cette dernière dont elle dispose à sa guise jusqu'à la louer ou la revendre. Une implacable mécanique s'est mise en place. Hilda, la sacrifiée et Frank, son mari soumis à la reddition par sa précarité. L'oeuvre d'un monstre mais pourtant cette Madame Lemarchand est aussi un être fait de fêlures et de contradiction, en mal d'amour.
La mise en scène épurée d'Elisabeth Chailloux laisse toute sa place à la fabuleuse interprétation des comédiens.Nathalie Dessay est magistrale. Sa diction impeccable, son regard, son expression nous plongent dans une ambiguïté constante.Gauthier Baillot, quant à lui, incarne la soumission de ceux qui ne peuvent user des mots comme le fait Madame Lemarchand.
Spectacle à voir absolument

Natalie Dessay nous étonne dans ce rôle de monstre, qu'elle incarne avec beaucoup de conviction.
Mise en scène sobre, inutile d'en rajouter : le texte suffit à concentrer toute notre attention.
On en sort sidéré !

Très intéressant texte de Marie Ndiaye qui nous fait pénétrer dans des relations entre rapport de domination et esclavage en examinant au plus profond un cas de vampirisme où les relations entre bourreau et victimes sont d'une perversité au plus haut degré.
Il faut souligner :
- le très bon texte de Marie Ndiaye qui nous décrit cette manipulation, ce vampirisme, cette relation de maître à esclave
- l'excellente mise en scène d'Elisabeth Chailloux
- la magnifique performance de Nathalie Dessay qui iest incroyable dans ce rôle (manipulatrice, odieuse, inhumaine au plus haut degré). J'avais déjà vu Nathalie au théâtre, mais dans ce texte de Marie Ndiaye elle est vraiment impressionnante.
Le comédien Gauthier Baillot est parfait également ; il représente très bien son personnage qui n'a pas les mots pour se battre face un tel vampirisme
⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️
Merci et félicitations pour ce magnifique spectacle !
Quel choc émotionnel !
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Un spectacle dont on ne ressort pas indemne
mais À VOIR SANS HÉSITATION !!!

Une pièce dont on ne sort pas indemne, et qu'il est bon de pouvoir "partager" à la sortie.
Le sujet, la mise en esclavage, terrifiante" d'une employée de maison" est en fait universel et fait appel à une réflexion politique qui peut aller de l'intime personnel vécu , à la domination perverse de supérieurs, dictateurs, gourous ou autres laveurs de cerveaux prédateurs qui exercent emprises, manipulations, violences réduisant à la soumission , à l'exploitation , à l'esclavage ... au silence des victimes prostrées, figées incapables de réagir. Pouvoir de la persuasion , de la fascination, de l'argent ou manipulation médiatique, chacun.e pourra y retrouver "son" monstre et le détester, comme j'ai détesté d'emblée cette "maîtresse" de maison. Nathalie DESSAY est effroyable dans ce rôle, et si on peut rire un peu au début, de la situation, ce rire se glace dramatiquement , très rapidement jusqu'à un rictus insoutenable. Le mari, piégé devient lui-aussi un bourreau détestable . C'est contagieux. Hilda , on ne la verra jamais, mais elle reste omniprésente, sans doute terrée dans un coin dans les coulisses. Sa douleur invisible est palpable, j'ai souffert avec elle. Un texte dur, ravageur, qui percute au coeur ... une mise en scène sans artifices qui enfonce la monstruosité de l'asservissement jusque dans ses limites extrêmes et étreint le spectateur. Je suis sortie bouleversée, en colère.

"Hilda", fiction fantastique, décrit la folie d'une femme bourgeoise qui vampirise son employée de maison, la séquestrant chez elle en échange d'argent. La sobriété de la mise en scène très contemporaine d'Elisabeth Chailloux ajoute un degré supplémentaire de dramaturgie. Elle y dénonce une certaine lutte des classes, à la limite de l'entendement. C'est une hyperbole sous forme d'esclavage ou plutôt de précarité des temps modernes. Cette pièce écrite en 1998 par Marie NDiaye apparaît encore plus actuelle en ce début du XXIème sièce, en raison de l'ubérisation de nos sociétés, constituant une forme d'esclavage des temps modernes. Encore plus subtil, le personnage du mari précarisé suite à un accident du travail, dont la situation l'amène à un mutisme et un repli sur soi similaire à celui de sa femme. Nathalie Dessay et Gauthier Baillot jouent chacun avec un tel naturel que les ressorts de la tragédie à travers cette confrontation sociale sont forts et sensibles, devant des spectateurs pris comme témoins. Très subtil.

sujet sortant de l'ordinaire, rendu intéressant et prenant,grâce à l'interprétation de Nathalie Dessay, bravo !