On croirait entendre des communicants ou des politiciens ! De l'art de la langue de bois, absurde et désopilant spectacle mené par des comédiens précis dans une mise en scène sans aucune fioriture.

"Moment psychologique" ou l'art de couper les cheveux en quatre qui nous éclaire sur les êtres, la vie, joué par des comédiens très talentueux. Mise en scène sobre et originale pour laisser place au texte ciselé de l'auteur. Bravo.

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Une propulsion de mots et d'idées qui
s'exposent, se jaugent, se confrontent
et dont les sujets restent obscurément
hors du temps. J'y ai retrouvé tout l'art
de "noyer le poisson" souvent entendu
dans les dialectiques politiques et dans
les discours, des instances dirigeantes,
d'entreprises, d'associations, etc.
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j2f.
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Une enfilade de paroles où il faut se concentrer pour en trouver le sens. Néanmoins cela peut-être amusant entre-autre lorsqu'il converse avec sa bouilloire en lui demandant ses états d'âme. C'est surtout des commentaires de politiciens qui suivent leurs élucubrations sans que les phrases prononcées soient claires.

Spectacle surprenant qui déroute mais qui se structure autour de l'intérêt des politiciens pour un homme, Paul, qui n'entretient aucun rapport avec la politique. En effet, son monde, sa vie sont animés par des rapports humanisés aux objets (sa bouilloire...) qui l'éloignent de la sphère militante. Son ami, Pierre, plus réaliste, reste avec les soucis du quotidien (rechercher un homme disparu, se rapprocher d'une jeune femme..). Lors des rencontres entre Paul, Pierre et le cénacle politicien, il faut de la concentration pour suivre ces imbroglios. Heureusement, le jeu précis des comédiens nous aide à aller vers un sens, sujet à interprétations. Cette pièce est un pur moment de pensée.

La témérité est requise pour ce texte alambiqué qui convoque les hautes instances de la parole. C'est comme une perche tendue vers ceux qui, secrètement décontenancés ou immodérément excités, s'y aventureraient afin d'en soutirer 'des choses'. Et que pour ce faire, ils seraient prêts à partir à l'escalade d'un environnement aussi peu clément que vertical.
Il y est question d'une certaine "économie de comportement", synonyme de non-implication politique (clin d'œil au public confortablement assis). Les répliques fusent contre les dictatures de l'identique, le rire est électrique. On est sous l'effet d'une grande joie. On se sent réinventé.