Les Rougon-Macquart d'Emile Zola sont devant nous. L'on retrouve nos lectures dans leur réalisme avec ce travail ingrat que la météo ou des politiciens avides ou irresponsables peuvent anéantir et détruire par contre coup ces humains dont le travail nous est pourtant indispensable. Anne Barbot a su y incorporer par petites touches subtiles les problèmes actuels des paysans qui semblent nous dirent que finalement rien ne change, même si ce n'est pas tout à fait vrai.
Les comédiens ont rencontré des paysans, vu leurs façon de travailler, se sont imprégnés au moyen d'enregistrements des paroles échangées et c'est cela qui donne tant de vérité à cette pièce passionnante.

.
La qualité principale de l'adaptation est
de retranscrire, avec précision, tous les
sentiments contradictoires, qui animent
les personnages au centre de l'histoire.
Amour, haine, déchirements, injustices,
déchéance et manipulations du monde
rural de l'époque, en éclairant les liens
patents avec l'actualité. L'interprétation
accompagne le délitement de la famille
et les renoncements douloureux, abus,
pertes de contrôle, fausses promesses
politique, chamboulements, différences
de statut social, etc. Pièce intéressante
et enthousiasmante du début à la fin, à
retrouver le 04 avril, à Saint Michel sur
Orge, Espace Marcel Carné.
.
j2f.
.

très bonne mise en scène ! Ambiance paysanne à souhait. Très convaincant !

En accord avec les bons commentaires précédents. Encore un spectacle réussi au TGP, qui mérite de continuer son chemin. Très belle adaptation du texte et très belle mise en scène convaincante.

L'adaptation du roman de Zola par A. Barbot est une totale réussite. Telle une tragédie classique, nous vivons ces transformations du travail agricole qui ne sont pas sans conséquences sur les relations intra-familiales. Les comédiens incarnent avec véhémence et conviction, des hommes qui pensent pouvoir perpétuer les traditions, ceux qui se tournent avec optimiste vers la modernité et ceux qui sont désabusés.
Ce spectacle nous rappelle l'histoire de ces paysans qui sont devenus des agriculteurs.

Vous déboulez chez les Fouan en pleine réunion familiale, partagez rapidement un verre et leur humanité joviale
Très vite, la question de la transmission des champs du Père révèle les caractères, l'ancrage ou non dans la tradition et les espoirs des enfants. Devant la dureté du travail de la Terre et leurs chemins divergents, la famille se disloque, macère dans son jus et pourrit de l'interieur sans se désunir, car ils sont captifs de la Terre et interdépendants
Un drame aux résonnances contemporaines servi par une mise en scène simple mais foisonnante car les 8 protagonistes quittent peu le plateau
De supers acteurs, mentions spéciales au possédé Jésus Christ brisé par la guerre et sa verve éthylique, à l'epatante Fanny la réfléchie, la frêle tenante du modernisme qui rabat le caquet de toutes ces bêtes de somme, au truculent Père Fouan qui passe du comique au tragique, de la gouaille au désespoir avec brio, qui tel le roi Lear va au bout de sa déchéance, au monolithique Buteau, la bête humaine qui passe en force pour surmonter son sentiment d'être mal aimé.
Un spectacle plein et politique à ne pas manquer

Un excellent spectacle à ne pas rater. Anne Bardot a réussi à relier les paysans de Zola aux agriculteurs de notre époque sans dénaturer le roman.
Bravo
( courez-y et, en plus , il y a une navette pour le retour sur Paris!)

Ils transpirent le malheur et la fureur de la haine, une lourde tristesse, la rancune sourde, les instincts riches de vie élémentaire et enragés d'impuissance, l'émotion refoulée dans la gorge, l'adversité qui tue dans les déchirements des corps : Anne Barbot ouvre devant nous les entrailles vivantes de la terre et en extrait la semence de la modernité, nous immergeant dans cette dévotion charnelle totale qui lie la tette au paysan. Rien d'humain : juste la terre ! On l'aime en maîtresse qui tue et pour qui on assassine, possédés par ces parcelles si chaudement convoitées, cultivées avec un acharnement de rut. Ils se meuvent, glissent les uns sous les autres, s'escaladent, se compénètrent et la fièvre de ce rythme bestial nous engloutit, dans un spectacle d'une puissance tellurique rare.

L'âpreté du monde paysan dans une mise en scène immersive. Le texte est intemporel.

Excellent spectacle à ne pas manquer :
le texte de Zola est d'une étonnante modernité,
tous les acteurs sont remarquables de justesse.
Très belle mise en scène.
À voir +++ ( jusqu'au 21/03 seulement)