Un spectacle composite qui mélange comédie et drame et aborde de nombreux thèmes (l'histoire industrielle de Montluçon, l'apport de l'immigration, les confits de génération...) avec des moments très réussis et quelques longueurs. Dernière représentation émouvante ce dimanche car deux des (excellents) comédiens, Olivier Perrier (qui fut le premier directeur du théâtre des Ilets à Montluçon, aujourd'hui dirigé par l'autrice Carole Thibault) et Monique Brun ont fait leurs adieux à la scène.

Colloque sentimental autour de Galia Libertad sur le point de tirer sa révérence, un siècle d'amour, cent ans de solitude, pour faire revivre les formes du passé, se souvenir de belles choses et oublier les autres : un cycle de vie. On évoque les beaux jours de bonheur indicible dans les avoines folles, on ausculte le vent et les paroles des morts parmi les herbes démentes de l'histoire glacée, comme on raconte les histoires qui comptent : car les histoires s'effacent si on ne les raconte pas. Arabes, Juifs, émigrés, indésirables, la sempiternelle guerre et les trahisons - et de l'amour, du sacrifice, une vraie solidarité comme il y en avait ces temps-là, un tel instinct de vie qui vous transporte. Carole Thibaut recrée le réalisme magique des grands rites et anime le plateau d'un grand souffle épique, de ces souffles qui vous font mourir de vivre.

La vie et la mort de GALIA ont vibré en moi comme celles d'une amie, de ma grand-mère, mais surtout celle de ma mère récemment disparue. Dès le magnifique prologue, je suis entrée en résonance intime avec le très beau texte et la poésie de Carole Thibaut,mais bien au delà du deuil, de l'histoire de vie de ces trois générations réunies, c'est aussi une fresque de l'Histoire, d'un territoire, un hommage à la liberté des femmes que j'ai applaudIs avec une émotion intense. Un spectacle à voir en URGENCE, d'ici le 15/12, ce sera la dernière, et les adieux à la scène de MoniquE Brun.

Un texte basé sur des témoignages d'habitants avec lesquels Carole Thibaut a réalisé une très belle pièce à la fois instructive et ludique.
Ces trois générations qui se réunissent pour le dernier adieu de Galia Libertad reprennent sa vie, ses joies, ses accidents dits de la vie dûs aux guerres et aux petits moyens mais aussi au respect attendu des politiques et des hommes.
Dit comme cela paraît difficile et pourtant il n'en est rien. C'est joyeux, comiques, rempli d'anecdotes et de bons moments qui nous parlent tant, même si bien sûr ne nous sont pas épargnés les plus durs. La boum apporte un intermède où il a été bien difficile de ne pas danser.

La vie intime de tous ces personnages hauts en couleurs donne à voir une histoire de France plurielle et tourmentée. C'est foisonnant et instructif.

Entièrement d'accord avec le commentaire précédent pour raccourcir un peu la pièce..ce n'est pas le plus important, heureusement.
Texte riche et émouvant autour des angoisses d'un deuil réel ou seulement imaginé.
Classique règlement de compte familial entre douces réconciliations et violence juvénile, on s'y croirait !
Ambiance tchékhovienne, surtout à la fin et excellent jeu théâtral pour tout le monde.
La Tempête vaut toujours le "voyage"...

Carole Thibaut nous livre une fresque historico/politique sur les liens qui unissent "les petites histoires" avec "la grande histoire". Elle y dénonce, entre autres, les atrocités des guerres (Shoah, Espagne, Algérie) et pose un message philosophique à la fois sur la relativité de l'existence et sa finitude. Le texte, fort et engagé, s'inscrit dans une mise en scène démonstrative ( échanges intergénérationnels parfois houleux, boum déjantée, témoignages individuels) grâce à la sincérité du jeu des comédiens. L'égrenage de moments de bonheur et le décor coloré témoignent aussi de l'espoir en l'avenir. Spectacle magnifique et touchant.