Instructif! Portrait incomplet à mon sens mais effectivement tout ne peut pas être abordé !

Certes, il y a Olivier Broche... Certes il y a les fabuleuses images de perfection de cette prodigieuse gymnaste qu'on ne se laisserait pas d'admirer. Cependant,
cette mise en abîme du corps de Nadia... demeure figée dans un propos limité dès le départ avec des choix de mise en scène qui m'ont échappés.

Un regard intéressant, Olivier Broche au top

Corps de fillette - argument politique
Il est intéressant de présenter l'exceptionnelle prestation gymnique de Nadia utilisée comme une formidable justification - "un coup de pub" mondialisant un "idéal politique". La prestation des acteurs adultes représentant les différents intervenants, ponctuée par des "informations flash", apporte un éclairage original.

Vu à Avignon en 2021. Un spectacle assez passionnant, original, drôle et percutant, qui évite à juste titre le biopic (on ne voit Nadia jeune que sous forme de vidéo de son incroyable performance aux barres asymétriques aux JO de Montréal) pour se concentrer sur des aspects historiques et géopolitiques (sa fuite à l'Ouest, quelques semaines avant la chute du Mur et la révolution roumaine), le rapport de l'athlète à la famille Ceausescu (le fils Nucu eut une relation forcée avec elle), ainsi que l'emprise du sulfureux entraineur Bela Karolyi. Les comédiens sont tous parfaits ; muet pendant la quasi-totalité de la pièce (mais présent comme un fantôme inquiétant), Nicolas Martel la clôt par un superbe monologue.

Biographie fantasmée de Nadia Comaneci, première athlète à obtenir 10 aux JO de 1976, son corps d'enfant de 14 ans livré en pâture ne lui appartient plus, il n'est qu'un objet politique, à l'Est communiste comme à l'Ouest capitaliste.
Comment ne pas rater la suite de sa vie, comment même vieillir quand on a symbolisé la perfection ?
La légende de Nadia raconte aussi cette seconde moitié du XX ème siècle, où l'on imaginait la libération du corps des femmes, où l'on n'osait rêver la libération du bloc de l'Est, où l'on a cru à la victoire de la Démocratie... sans voir le seul vrai vainqueur, le libéralisme !
Ce spectacle original, foisonnant et dense jouit de l'écriture pertinente de Pascal Reverte, excellent aussi dans le rôle de l'ogre Béla Károlyi, comme d'ailleurs le reste de la distribution.