Le décor magnifique, on ne peut plus naturaliste, est celui de leur vie itinérante, parfois précaire, souvent pas de tout repos mais toujours dans la quête, ininterrompue depuis 1827, des sept générations d'artistes circassiens.
Danny et Pepijn jouent "au rythme d'un arbre qui pousse", c'est leur signature artistique. Dans la lenteur des minutes qui s'égrènent apparemment sans histoire, on se donne le temps de voir ce qu'on ne voit pas ou plus, on cherche le contact avec le concret tout en dérapant dans l'imaginaire, on se remplit de pensées, d'impressions. Surgissent la poésie solaire d'une strada italienne, le pittoresque d'une caravane nomade, la commedia dell'arte dans la cour des Miracles, et puis Fellini qui bourgeonne de partout - comme si Gelsomina et Nino Rota étaient là. L'italien c'est du gromelot mais dans toute son allégresse, car les mots sont superfétatoires, tout est ingénuité, poésie et musique dans la même simplicité d'esprit, et souvent l'échec pathétique l'emporte. Tchaïkovski joué à l'accordéon et à la trompette, un moment d'une espièglerie infinie, éveille une capacité naïve d'émerveillement devant le monde faisant appel à une intelligence du cœur, celle des fous, des simplets et des enfants, le tout déposé comme la patine du cirque de jadis. Oana - Adhérente Starter