Interview par François Varlin
Caroline Diament
“Spectatrice lambda”
Pour Caroline, diamant s'écrit avec un "E". Caroline Diament est une femme brillante qui aime dire ce qu'elle aime, ou condamne, avec force. Depuis deux saisons elle s'en donne à cœur joie au sein de la "bande à Ruquier" sur France 2 et Europe 1. Qu'on allume la télé ou la radio, on retrouve en elle une femme de caractère à la voix chaude.
Quelle place tenez-vous dans l'équipe de Laurent Ruquier ?
Je n'ai pas cherché quand je suis entrée dans cette bande à avoir un positionnement précis. J'étais la moins "typée" ! Il y avait la chienne de garde, l'intello, la bourgeoise... Moi je ne rentrais pas particulièrement dans une case, je pensais même qu'il me serait difficile, de ce fait, de m'installer au sein de la troupe... Mais même si cela a pris plus de temps, cela m'a permis d'être exactement fidèle à ce que je suis. Je suis polyvalente : je ne suis "la plus" en rien - ni la plus drôle ni la plus jolie, ni la plus intelligente ni la plus cultivée -, je suis "un peu" tout. Ce n'est pas négatif. Polyvalente, quoi ! Je me base sur ce que Laurent Ruquier m'a dit lorsqu'il m'a rencontrée il y a deux ans : "Sois comme tu es dans la vie ! C'est comme cela que je t'ai trouvé rigolote et sympathique. Sois comme ça." Je rempile avec joie pour une nouvelle année avec lui dans ses émissions sur France 2 et Europe 1.
Donc, vous avez une liberté totale de parole à l'antenne ?
Je n'ai pas d'états d'âme à ce sujet. Si j'aime quelque chose je vais le dire. Je n'ai aucun snobisme et rien ne m'impressionne. Si j'aime quelque chose que les autres trouvent ringard je n'ai rien à faire de leur avis. Même si c'est politiquement correct ou incorrect d'aimer... Tout cela m'est égal. Si j'aime, j'aime et j'assume ; si je n'aime pas, j'essaie de le dire avec le maximum de respect pour les gens qui ont travaillé, qu'ils soient auteurs, compositeurs, acteurs. J'essaie d'expliquer pourquoi je n'ai pas aimé, de dire la vérité avec le plus de respect possible.
Pour chaque émission, comment abordez-vous les différents projets sur lesquels vous allez avoir à vous prononcer ?
On nous demande d'aller voir telle pièce ou tel film, d'écouter tel disque, de lire tel livre... On se doute que l'un des protagonistes sera l'invité d'une émission prochaine, mais sans savoir exactement qui. Je ne sais rien sur le spectacle que je vais voir, j'aime bien ne pas être polluée par quoi que ce soit avant d'assister à une pièce, être pure. J'estime absolument ne pas faire partie de la critique. Je me vis comme quelqu'un de représentatif, à un moment donné, d'un certain nombre de personnes qui sont devant leur poste et qui, comme des amis le feraient au cours d'un dîner autour d'une table, vont parler d'un sujet et échanger leurs avis de spectateurs. J'ai un avis de spectatrice parce que je n'ai pas l'approche d'une professionnelle du théâtre ou du cinéma, qui ferait que mon point de vue serait éloigné de la réalité ou déformé par le métier. J'ai celui d'un spectateur lambda.
Ces talk-shows sont-ils des opérations de promo ?
À partir du moment où les gens qui regardent cette émission ont l'impression que les intervenants disent réellement ce qu'ils ont pensé, c'est moins promotionnel que lorsque l'invité est seul face à l'interviewer. Les spectateurs sont rassurés car ils savent qu'ils n'ont pas affaire à des critiques professionnels, ni à des gens qui recherchent leur intérêt en donnant leur avis. Il y a moins de langue de bois que dans certains talk-shows où personne ne vient pondérer l'avis de l'animateur. En revanche, je pense que ce n'est pas une émission très agréable à faire pour les invités, ils sont un peu tendus et stressés lorsqu'ils arrivent. Le public apprécie le fait que si on n'a pas aimé, au moins on va le dire. Il y a quelque chose de plus naturel chez celui qui n'est pas un professionnel de la critique. Je ne fais pas partie d'un circuit ou d'un clan de théâtre, je suis vierge de tout cela. Je n'ai pas peur de blesser qui que ce soit, sauf l'être humain en général. Je sais tous les efforts qu'il y a derrière une création, les angoisses, les espoirs, les heures de travail et j'essaie de ne jamais oublier.
Vos beaux souvenirs de théâtre ?
J'ai vu des choses plutôt légères. Il me reste en tête Les Mémoires d'un tricheur de Sacha Guitry avec Francis Huster que j'avais adoré, L'Amour est enfant de salaud d'Alan Ayckbourn, pièce pour laquelle je n'avais pas beaucoup ri, mais que j'avais appréciée, et un coup de cœur absolu pour Love! Valour! Compassion!... de Terrence McNally.
C'est faire son métier en donnant son avis...
Venant d'une profession totalement différente, dans l'univers des maisons de disques, je trouve cela très libérateur - cela dit, je ne me gênais pas pour donner mon avis avant ! À la radio j'oublie très vite que je suis à l'antenne, je suis comme dans une conversation entre amis. Avec en plus quelque chose de sympathique, ce truc qu'il y a dans la vraie vie lorsque l'on est avec des amis, que l'on adore ce que vos potes n'ont pas aimé. Cela vous énerve tellement, que vous essayez de les convaincre ! On est passionné par le propos. Je trouve cela très divertissant à faire, et aussi j'imagine pour ceux qui nous écoutent.
Je n'ai pas cherché quand je suis entrée dans cette bande à avoir un positionnement précis. J'étais la moins "typée" ! Il y avait la chienne de garde, l'intello, la bourgeoise... Moi je ne rentrais pas particulièrement dans une case, je pensais même qu'il me serait difficile, de ce fait, de m'installer au sein de la troupe... Mais même si cela a pris plus de temps, cela m'a permis d'être exactement fidèle à ce que je suis. Je suis polyvalente : je ne suis "la plus" en rien - ni la plus drôle ni la plus jolie, ni la plus intelligente ni la plus cultivée -, je suis "un peu" tout. Ce n'est pas négatif. Polyvalente, quoi ! Je me base sur ce que Laurent Ruquier m'a dit lorsqu'il m'a rencontrée il y a deux ans : "Sois comme tu es dans la vie ! C'est comme cela que je t'ai trouvé rigolote et sympathique. Sois comme ça." Je rempile avec joie pour une nouvelle année avec lui dans ses émissions sur France 2 et Europe 1.
Donc, vous avez une liberté totale de parole à l'antenne ?
Je n'ai pas d'états d'âme à ce sujet. Si j'aime quelque chose je vais le dire. Je n'ai aucun snobisme et rien ne m'impressionne. Si j'aime quelque chose que les autres trouvent ringard je n'ai rien à faire de leur avis. Même si c'est politiquement correct ou incorrect d'aimer... Tout cela m'est égal. Si j'aime, j'aime et j'assume ; si je n'aime pas, j'essaie de le dire avec le maximum de respect pour les gens qui ont travaillé, qu'ils soient auteurs, compositeurs, acteurs. J'essaie d'expliquer pourquoi je n'ai pas aimé, de dire la vérité avec le plus de respect possible.
Pour chaque émission, comment abordez-vous les différents projets sur lesquels vous allez avoir à vous prononcer ?
On nous demande d'aller voir telle pièce ou tel film, d'écouter tel disque, de lire tel livre... On se doute que l'un des protagonistes sera l'invité d'une émission prochaine, mais sans savoir exactement qui. Je ne sais rien sur le spectacle que je vais voir, j'aime bien ne pas être polluée par quoi que ce soit avant d'assister à une pièce, être pure. J'estime absolument ne pas faire partie de la critique. Je me vis comme quelqu'un de représentatif, à un moment donné, d'un certain nombre de personnes qui sont devant leur poste et qui, comme des amis le feraient au cours d'un dîner autour d'une table, vont parler d'un sujet et échanger leurs avis de spectateurs. J'ai un avis de spectatrice parce que je n'ai pas l'approche d'une professionnelle du théâtre ou du cinéma, qui ferait que mon point de vue serait éloigné de la réalité ou déformé par le métier. J'ai celui d'un spectateur lambda.
Ces talk-shows sont-ils des opérations de promo ?
À partir du moment où les gens qui regardent cette émission ont l'impression que les intervenants disent réellement ce qu'ils ont pensé, c'est moins promotionnel que lorsque l'invité est seul face à l'interviewer. Les spectateurs sont rassurés car ils savent qu'ils n'ont pas affaire à des critiques professionnels, ni à des gens qui recherchent leur intérêt en donnant leur avis. Il y a moins de langue de bois que dans certains talk-shows où personne ne vient pondérer l'avis de l'animateur. En revanche, je pense que ce n'est pas une émission très agréable à faire pour les invités, ils sont un peu tendus et stressés lorsqu'ils arrivent. Le public apprécie le fait que si on n'a pas aimé, au moins on va le dire. Il y a quelque chose de plus naturel chez celui qui n'est pas un professionnel de la critique. Je ne fais pas partie d'un circuit ou d'un clan de théâtre, je suis vierge de tout cela. Je n'ai pas peur de blesser qui que ce soit, sauf l'être humain en général. Je sais tous les efforts qu'il y a derrière une création, les angoisses, les espoirs, les heures de travail et j'essaie de ne jamais oublier.
Vos beaux souvenirs de théâtre ?
J'ai vu des choses plutôt légères. Il me reste en tête Les Mémoires d'un tricheur de Sacha Guitry avec Francis Huster que j'avais adoré, L'Amour est enfant de salaud d'Alan Ayckbourn, pièce pour laquelle je n'avais pas beaucoup ri, mais que j'avais appréciée, et un coup de cœur absolu pour Love! Valour! Compassion!... de Terrence McNally.
C'est faire son métier en donnant son avis...
Venant d'une profession totalement différente, dans l'univers des maisons de disques, je trouve cela très libérateur - cela dit, je ne me gênais pas pour donner mon avis avant ! À la radio j'oublie très vite que je suis à l'antenne, je suis comme dans une conversation entre amis. Avec en plus quelque chose de sympathique, ce truc qu'il y a dans la vraie vie lorsque l'on est avec des amis, que l'on adore ce que vos potes n'ont pas aimé. Cela vous énerve tellement, que vous essayez de les convaincre ! On est passionné par le propos. Je trouve cela très divertissant à faire, et aussi j'imagine pour ceux qui nous écoutent.
Paru le 09/11/2005