Zoom par Jeanne Hoffstetter
Stéphanie Tesson pour “Histoire d’un merle blanc”
Mise en scène par Anne Bourgeois, elle interprète au Ranelagh l'"Histoire d'un merle blanc" de Musset, puis rejoindra en février les Artistic-Athévains avec "Hélas, petite épopée apocalyptique", dont elle est l'auteur.
Stéphanie Tesson a le don de nous enchanter en défendant corps et âme à travers son art, ce qui est à ses yeux essentiel : la beauté de notre langue, la poésie, le rêve, le droit à la différence. Le formidable travail qu'elle effectue avec Phénomène et Compagnie, sa compagnie, ou en dehors de celle-ci, en témoigne.
L'"Histoire d'un merle blanc"
"Ah, le merle blanc ! Je suis folle de ce texte qui raconte la difficulté que l'on peut avoir, non seulement à affirmer sa différence, mais aussi à accepter celle des autres. Lorsque Musset écrit cette fable à 32 ans ses poèmes sont incompris et ses textes pour le théâtre, boudés. Le merle blanc, oiseau exceptionnel rejeté parce qu'il n'est pas conforme, c'est lui. Il porte sur sa personne un regard merveilleux fait d'autodérision, de lucidité et d'humour tout en fustigeant derrière ce paravent de plumes la société du XIXe siècle. George Sand la merlette blanche, Victor Hugo le perroquet décati... Une métaphore poussée à son comble dont l'auteur ne sort pas glorieux, d'ailleurs. C'est très amusant." Convaincue de la portée de ce texte, l'interprète l'a joué plus de cent fois dans les théâtres, les lycées, les endroits les plus sinistrés et, s'enflamme-t-elle, "Je vous jure que tous les enfants, dès lors qu'ils ont atteint 10 ans, y sont particulièrement sensibles. Ce conte démonte toutes les théories selon lesquelles il faut rejeter les classiques, car ils ne sont plus adaptés au langage d'aujourd'hui. Découvrir Musset à 12 ans c'est l'accession à la beauté, au rêve, à la poésie. On n'a pas le droit de les en priver et je continuerai à mener cette croisade !"
"Hélas, petite épopée apocalyptique"
À peine ôtées ses plumes blanches qu'elle revêt une blouse noire pour nous conter l'histoire d'un petit Candide nommé Hélas élevé dans l'ignorance absolue des réalités du monde et chassé du paradis de son enfance. "C'est un peu le miroir du merle blanc... Un texte très symbolique que j'écris depuis dix ans et qui m'est très cher. En fait, la pureté de cette petite chose asexuée lui donne une audace qui, même chassée de son paradis, lui permet de réfuter la réalité. Il va donc, lors de son parcours initiatique, rencontrer la mort à laquelle il ne croit pas. Laquelle mort n'ayant jamais subi un tel affront va tomber amoureuse de lui et entreprendre de l'initier au désir. C'est alors qu'il va tomber sur un zizi d'époque dans une vente aux enchères... À partir de ces deux attributs, l'amour et le désir, il va cheminer, confronté, tiraillé entre toutes les puissances qui font l'histoire du monde. Mais je ne vous dis pas la fin ! Il va se passer une chose terrible", ajoute-t-elle en riant. La genèse, le Moyen Âge, la Renaissance, la peinture... La conversation s'enrichit chemin faisant des passions de la jolie Stéphanie Tesson qui donne une folle envie de la suivre dans sa quête artistique.
L'"Histoire d'un merle blanc"
"Ah, le merle blanc ! Je suis folle de ce texte qui raconte la difficulté que l'on peut avoir, non seulement à affirmer sa différence, mais aussi à accepter celle des autres. Lorsque Musset écrit cette fable à 32 ans ses poèmes sont incompris et ses textes pour le théâtre, boudés. Le merle blanc, oiseau exceptionnel rejeté parce qu'il n'est pas conforme, c'est lui. Il porte sur sa personne un regard merveilleux fait d'autodérision, de lucidité et d'humour tout en fustigeant derrière ce paravent de plumes la société du XIXe siècle. George Sand la merlette blanche, Victor Hugo le perroquet décati... Une métaphore poussée à son comble dont l'auteur ne sort pas glorieux, d'ailleurs. C'est très amusant." Convaincue de la portée de ce texte, l'interprète l'a joué plus de cent fois dans les théâtres, les lycées, les endroits les plus sinistrés et, s'enflamme-t-elle, "Je vous jure que tous les enfants, dès lors qu'ils ont atteint 10 ans, y sont particulièrement sensibles. Ce conte démonte toutes les théories selon lesquelles il faut rejeter les classiques, car ils ne sont plus adaptés au langage d'aujourd'hui. Découvrir Musset à 12 ans c'est l'accession à la beauté, au rêve, à la poésie. On n'a pas le droit de les en priver et je continuerai à mener cette croisade !"
"Hélas, petite épopée apocalyptique"
À peine ôtées ses plumes blanches qu'elle revêt une blouse noire pour nous conter l'histoire d'un petit Candide nommé Hélas élevé dans l'ignorance absolue des réalités du monde et chassé du paradis de son enfance. "C'est un peu le miroir du merle blanc... Un texte très symbolique que j'écris depuis dix ans et qui m'est très cher. En fait, la pureté de cette petite chose asexuée lui donne une audace qui, même chassée de son paradis, lui permet de réfuter la réalité. Il va donc, lors de son parcours initiatique, rencontrer la mort à laquelle il ne croit pas. Laquelle mort n'ayant jamais subi un tel affront va tomber amoureuse de lui et entreprendre de l'initier au désir. C'est alors qu'il va tomber sur un zizi d'époque dans une vente aux enchères... À partir de ces deux attributs, l'amour et le désir, il va cheminer, confronté, tiraillé entre toutes les puissances qui font l'histoire du monde. Mais je ne vous dis pas la fin ! Il va se passer une chose terrible", ajoute-t-elle en riant. La genèse, le Moyen Âge, la Renaissance, la peinture... La conversation s'enrichit chemin faisant des passions de la jolie Stéphanie Tesson qui donne une folle envie de la suivre dans sa quête artistique.
Paru le 26/01/2010
(14 notes) THÉÂTRE DU RANELAGH Du mardi 11 septembre 2007 au dimanche 31 janvier 2010
COMÉDIE DRAMATIQUE. “Qu’il est glorieux, mais qu’il est pénible d’être en ce monde un merle exceptionnel!”. Homme de plume incompris et amant abusé, Alfred de Musset se dépeint sous les traits d’un oiseau rare, perdu dans une foule de volatiles pittoresques. Cette fable autobiographique, aux accents romantico-comique...
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