Interview par François Varlin
Mélanie Doutey
“J’aime rentrer dans les profondeurs d’un auteur”
Au théâtre Hébertot, Ibsen est à l'affiche. "Solness, le constructeur" du dramaturge norvégien permet, sous la direction de Hans Peter Cloos, la rencontre d'Édith Scob, Jacques Weber et Mélanie Doutey. Cette dernière, visiblement heureuse
de ce nouveau projet, en parle avec enthousiasme et retrouve les planches avec sérénité.
de ce nouveau projet, en parle avec enthousiasme et retrouve les planches avec sérénité.
Comment abordez-vous Henrik Ibsen et son théâtre ?
On dit souvent que le théâtre d'Ibsen est sombre, poussiéreux, venu du fin fond du Nord... Mais dans cette pièce, il y a beaucoup de fantaisie, on fait appel à l'imaginaire, à l'univers nordique où l'on parle de fantômes, de royaumes magiques, de trolls... On dissèque l'âme humaine de façon passionnante. C'est plein de vie. Il y a une complémentarité entre les personnages, celui qui est mûr, cette jeune femme vorace pleine d'énergie. C'est très fidèle à la vie ! À la lecture de cette pièce, on ne peut être que convaincu qu'il faut la faire entendre car elle est trop rarement jouée !
Et que dire de Hans Peter Cloos, ce grand metteur en scène qui vous dirige ?
C'est lui qui m'a contactée il y a un an. Je ne le connaissais que par ses mises en scène dans lesquelles je trouvais qu'il apportait une vraie modernité, qu'il était à l'écoute de son temps. C'est un texte extrêmement corrosif et dense qu'il essaye de rendre très accessible. Il nous laisse beaucoup de liberté. Il n'est pas de ces metteurs en scène qui n'ont qu'une idée en tête et ne veulent pas en démordre. Il laisse sortir les propositions, les expériences, nous aiguille au fur et à mesure. Il part du texte et de nous, ce qui est très valorisant. J'avais déjà vécu une telle méthode en tournant avec Chabrol qui disait que la mise en scène, c'était "70 % du casting". Hans Peter Cloos se fie énormément à ses acteurs, à leur instinct, à leurs envies. Il fait confiance.
Un tel projet vient-il à point nommé dans votre carrière ?
Carrière ! C'est un mot que l'on utilise en fin de parcours ! J'ai la chance de marcher aux coups de cœur et non pas en élaborant de plan. Ce rôle est magnifique, il y a tant à jouer. Je ne viens pas au théâtre de manière programmée, au risque d'y jouer quelque chose qui ne plairait pas. Il n'y a pas d'organisation, c'est un plaisir. Je sais que c'est très luxueux de dire cela. Je viens du conservatoire, ma première formation, c'est le théâtre. Je n'ai absolument pas le fantasme de la troupe, mais j'aime travailler un personnage dans une chronologie, faire une fouille archéologique de l'âme, rentrer dans les profondeurs d'un auteur, le rapport au public... Tout cela est fascinant, hallucinant. J'adore le cinéma, l'image, mais cela recadre de faire du théâtre : on réalise ce que c'est que le boulot !
On dit souvent que le théâtre d'Ibsen est sombre, poussiéreux, venu du fin fond du Nord... Mais dans cette pièce, il y a beaucoup de fantaisie, on fait appel à l'imaginaire, à l'univers nordique où l'on parle de fantômes, de royaumes magiques, de trolls... On dissèque l'âme humaine de façon passionnante. C'est plein de vie. Il y a une complémentarité entre les personnages, celui qui est mûr, cette jeune femme vorace pleine d'énergie. C'est très fidèle à la vie ! À la lecture de cette pièce, on ne peut être que convaincu qu'il faut la faire entendre car elle est trop rarement jouée !
Et que dire de Hans Peter Cloos, ce grand metteur en scène qui vous dirige ?
C'est lui qui m'a contactée il y a un an. Je ne le connaissais que par ses mises en scène dans lesquelles je trouvais qu'il apportait une vraie modernité, qu'il était à l'écoute de son temps. C'est un texte extrêmement corrosif et dense qu'il essaye de rendre très accessible. Il nous laisse beaucoup de liberté. Il n'est pas de ces metteurs en scène qui n'ont qu'une idée en tête et ne veulent pas en démordre. Il laisse sortir les propositions, les expériences, nous aiguille au fur et à mesure. Il part du texte et de nous, ce qui est très valorisant. J'avais déjà vécu une telle méthode en tournant avec Chabrol qui disait que la mise en scène, c'était "70 % du casting". Hans Peter Cloos se fie énormément à ses acteurs, à leur instinct, à leurs envies. Il fait confiance.
Un tel projet vient-il à point nommé dans votre carrière ?
Carrière ! C'est un mot que l'on utilise en fin de parcours ! J'ai la chance de marcher aux coups de cœur et non pas en élaborant de plan. Ce rôle est magnifique, il y a tant à jouer. Je ne viens pas au théâtre de manière programmée, au risque d'y jouer quelque chose qui ne plairait pas. Il n'y a pas d'organisation, c'est un plaisir. Je sais que c'est très luxueux de dire cela. Je viens du conservatoire, ma première formation, c'est le théâtre. Je n'ai absolument pas le fantasme de la troupe, mais j'aime travailler un personnage dans une chronologie, faire une fouille archéologique de l'âme, rentrer dans les profondeurs d'un auteur, le rapport au public... Tout cela est fascinant, hallucinant. J'adore le cinéma, l'image, mais cela recadre de faire du théâtre : on réalise ce que c'est que le boulot !
Paru le 06/11/2010
(19 notes) THÉÂTRE HÉBERTOT Du vendredi 3 septembre 2010 au dimanche 2 janvier 2011
COMÉDIE DRAMATIQUE. La pièce parle du désir, celui qui fait déplacer des montagnes, car c'est au plus vif du désir que se joue la liberté des êtres. Un homme, en pleine crise de la cinquantaine, effrayé par l'énergie et la beauté des jeunes qu'il entraîne dans son sillage, perdu entre ses maîtresses et l'exigence de ...
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