Portrait par Alain Bugnard
Hélène Surgère
Les Femmes savantes au Vieux-Colombier
Récemment nommée pensionnaire de la Comédie-Française, Hélène Surgère sera dès le 23 septembre à l'affiche des "Femmes savantes", dans la nouvelle mise en scène de Bruno Bayen.
Rayonnante, le métier de comédienne chevillé au cœur, encore toute à la joie et l'émotion d'avoir rejoint la prestigieuse troupe, Hélène Surgère déclare vivre, à 81 ans, un véritable conte de fées. "Ce métier dans lequel je suis arrivée par hasard m'aura porté chance toute ma vie ! J'étais à l'origine commerçante dans le Midi où j'avais des amis qui fabriquaient des poteries à Villefranche-sur-Mer pour Jean Cocteau.
Comme ils désiraient avoir un dépôt à Paris et que je voulais quitter Cannes pour m'éloigner de mon ex-belle-famille, j'ai vendu mon magasin pour en ouvrir un autre sur la butte Montmartre ! Mes céramiques ont ainsi attiré des artistes et des journalistes jusqu'au jour où des copains m'ont proposé de faire un Boulevard ! C'est ainsi que je me suis lancée dans le métier à 30 ans, sans aucune formation... ce qui m'a toujours un peu complexée, je l'avoue !" Quelques années plus tard, en 1965, Hélène connaît son premier succès avec la création des Eaux et Forêts de Marguerite Duras. Paul Vecchiali lui ouvre alors les portes du cinéma où elle tourne sous la direction de Pier Paolo Pasolini, André Téchiné ou encore Jacques Demy... "Après avoir créé 'Les Vaches noires' de Daniel Besnehard en 2009, je sentais que jouer au théâtre commençait à devenir difficile. Je m'étais alors promis de ne plus participer qu'à des tournages ! Mais comment refuser l'aventure de la Comédie-Française ?
Suite à la maladie de Madeleine Marion, Alain Françon m'a demandé de venir jouer la vieille nourrice des 'Trois Sœurs". Je ne me suis posé aucune question comme j'avais une confiance totale en ses talents de metteur en scène - il m'avait dirigée dans 'Ivanov" de Tchekhov, 'L'Ordinaire' de Vinaver et 'Chambres' de Minyana. J'étais en revanche un peu plus perplexe devant le rôle de Martine des 'Femmes savantes' que je devais aussi reprendre : je me trouvais tout de même un peu âgée pour incarner cette soubrette moliéresque d'une trentaine d'années ! Bruno Bayen la voit comme la nourrice de Chrysale : je me suis donc engouffrée dans cette direction !"
L'occasion pour Hélène de renouer avec le génie du théâtre français : "On m'a souvent confié le rôle de Célimène dans 'Le Misanthrope' et j'ai également été Armande des 'Femmes savantes'. Je ne cesse d'être éblouie par la vigueur du verbe de Molière. C'est à la fin de sa vie qu'il a composé cette satire féroce des nouveaux bourgeois du XVIIe siècle dont les descendants révolutionneront la société au XVIIIe et amèneront la société marchande au XIXe. Bruno Bayen en offre une vision très moderne. Même s'il respecte l'époque et les intentions de Molière, sa mise en scène a cela de génial qu'elle semble parfois relever du dessin animé !" Hélène revêtira ensuite les couleurs de Dame Pluche d'On ne badine pas avec l'amour dans une mise en scène d'Yves Beaunesne.
Comme ils désiraient avoir un dépôt à Paris et que je voulais quitter Cannes pour m'éloigner de mon ex-belle-famille, j'ai vendu mon magasin pour en ouvrir un autre sur la butte Montmartre ! Mes céramiques ont ainsi attiré des artistes et des journalistes jusqu'au jour où des copains m'ont proposé de faire un Boulevard ! C'est ainsi que je me suis lancée dans le métier à 30 ans, sans aucune formation... ce qui m'a toujours un peu complexée, je l'avoue !" Quelques années plus tard, en 1965, Hélène connaît son premier succès avec la création des Eaux et Forêts de Marguerite Duras. Paul Vecchiali lui ouvre alors les portes du cinéma où elle tourne sous la direction de Pier Paolo Pasolini, André Téchiné ou encore Jacques Demy... "Après avoir créé 'Les Vaches noires' de Daniel Besnehard en 2009, je sentais que jouer au théâtre commençait à devenir difficile. Je m'étais alors promis de ne plus participer qu'à des tournages ! Mais comment refuser l'aventure de la Comédie-Française ?
Suite à la maladie de Madeleine Marion, Alain Françon m'a demandé de venir jouer la vieille nourrice des 'Trois Sœurs". Je ne me suis posé aucune question comme j'avais une confiance totale en ses talents de metteur en scène - il m'avait dirigée dans 'Ivanov" de Tchekhov, 'L'Ordinaire' de Vinaver et 'Chambres' de Minyana. J'étais en revanche un peu plus perplexe devant le rôle de Martine des 'Femmes savantes' que je devais aussi reprendre : je me trouvais tout de même un peu âgée pour incarner cette soubrette moliéresque d'une trentaine d'années ! Bruno Bayen la voit comme la nourrice de Chrysale : je me suis donc engouffrée dans cette direction !"
L'occasion pour Hélène de renouer avec le génie du théâtre français : "On m'a souvent confié le rôle de Célimène dans 'Le Misanthrope' et j'ai également été Armande des 'Femmes savantes'. Je ne cesse d'être éblouie par la vigueur du verbe de Molière. C'est à la fin de sa vie qu'il a composé cette satire féroce des nouveaux bourgeois du XVIIe siècle dont les descendants révolutionneront la société au XVIIIe et amèneront la société marchande au XIXe. Bruno Bayen en offre une vision très moderne. Même s'il respecte l'époque et les intentions de Molière, sa mise en scène a cela de génial qu'elle semble parfois relever du dessin animé !" Hélène revêtira ensuite les couleurs de Dame Pluche d'On ne badine pas avec l'amour dans une mise en scène d'Yves Beaunesne.
Paru le 21/10/2010
(3 notes) THÉÂTRE DU VIEUX-COLOMBIER Du jeudi 23 septembre au dimanche 7 novembre 2010
COMÉDIE. Une famille se déchire au nom du bel esprit. D’un côté, Philaminte, sa fille Armande et sa belle-sœur Bélise, farouchement opposées au mariage, éprises de poésie, de philosophie et de science. De l’autre, garants du naturel, Chrysale, bourgeois asservi aux caprices de sa femme Philaminte, la graci...
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