Zoom par Caroline Fabre
Ça, par exemple !
Le pouvoir de l’imagination
Totalement surprenant de bout en bout, ce solo théâtral est un objet rare et insolite à déguster avec gourmandise.
Chauve, le visage maquillé de blanc comme un clown, François Jenny prend son temps dès son arrivée en scène. Il lui faut commencer, mais comment ? Par de l'action décide-t-il... alors, il s'assied pour parfaire son maquillage en soulignant ces sourcils d'un trait noir et met de grosses lunettes ! Ah, c'est sûr "la Catherine Deneuve ne se pose pas de question, elle, pour savoir comment captiver le public. Il lui suffit d'apparaître". Mais il ne l'aime pas. Pas plus que Jean-Pierre Coffe, les parapluies, les gens qui imposent des pantoufles à leurs invités ni encore le gel douche ! Pour les pots, il est plus dubitatif et tourne autour, au sens propre comme au sens figuré. Entre ellipses et digressions, François Jenny nous parle de l'Alsace dont il est originaire, des Alsaciens et de leur place dans l'Hexagone, de celle de l'artiste... comme il s'étonne que les héros de films ne fassent jamais pipi. Et nous continuerons de voguer avec lui, au fil de son imaginaire, complètement embarqués par ce voyage plein de surprises qui passera aussi par un opéra pour pot et théière, un orchestre dirigé de main de maître, Pagnol, Racine, Molière ou encore un cours de découpage de poulet pendant que Brenda Lee se dit "sorry, so sorry"... Oui, si cet esprit libre et singulier semble "dire des âneries", c'est pour mieux nous faire "retrouver l'enfant qui est en nous" et grâce à ses multiples talents, ce comédien-clown nous offre un magnifique objet théâtral empli de rire, de poésie et de grâce.
Paru le 22/02/2013
(12 notes) À LA FOLIE THÉÂTRE Du vendredi 1 mars au jeudi 2 mai 2013
COMÉDIE. Ce clown blanc manie l’absurde et le réel avec délectation. Du parapluie au poulet et de Bérénice à Catherine Deneuve, rien ne lui fait peur!
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