Interview par Manuel Piolat Soleymat
Catherine Schaub met en scène “Building”
“J’aime me positionner à équidistance entre le réalisme et l’imaginaire, observer les personnages comme dans un vivarium”
Cofondatrice de la compagnie Productions du sillon, Catherine Schaub s'intéresse aux pièces contemporaines qui traitent de sujets graves avec acidité. Elle met en scène "Building", de Léonore Confino. Une comédie piquante sur l'univers impitoyable du travail.
Quel regard la pièce de Léonore Confino pose-t-elle sur le monde de l'entreprise ?
Un regard caustique, assez noir, qui produit un effet de loupe sur nos dysfonctionnements, sur nos lâchetés. Building explore les thèmes de la solitude, du stress, de l'oubli de soi, de la perte d'identité, du délitement des rêves et des idéaux... Cela à travers le quotidien d'une entreprise, Consulting Conseil, qui a pour mission absurde de coacher les coaches, de conseiller les conseillers. En compagnie de trente personnages (ndlr, interprétés par Miren Pradier, Bruno Cadillon, Yann de Monterno, Olivier Faliez et Léonore Confino), on traverse cette entreprise, tout au long de la journée, heure par heure, en partant du parking pour finir, le soir, au 13e étage. J'ai voulu travailler, de scène en scène, sur une mise en tension de cette ascension : plus on monte, plus les personnages étouffent sous la pression sociale, leurs rêves s'étiolent, leur langage devient mécanique...
Votre mise en scène de Building, comme c'est souvent le cas dans vos spectacles, mélange jeu, danse et musique. Quel sens donnez-vous à cette triple perspective ?
Ce mélange me permet de mettre à distance le jeu des comédiens, d'éviter le didactisme pour me situer dans la suggestion.
J'aime me positionner à équidistance entre le réalisme et l'imaginaire, observer les personnages comme dans un vivarium, à travers une paroi vitrée. Je déteste les codes de jeu outranciers, trop théâtraux. Ce qui doit selon moi être théâtral, c'est tout ce qui entoure les interprètes, pas les interprètes eux-mêmes.
Après Building, vous avez le projet de mettre en scène Transit(s), en 2013, une autre pièce de Léonore Confino. Qu'est-ce qui vous lie à cette auteure et à son écriture ?
Léonore Confino (ndlr, qui a intégré la compagnie Productions du sillon en 2009) possède un vrai style, une vraie poésie, une langue très particulière. J'aime beaucoup l'acidité de ses pièces, leur violence, leur côté un peu trash. Derrière une écriture souvent quotidienne, se dessine, par petites touches, petites phrases qui n'ont l'air de rien, un sous-texte d'une cruauté incroyable. Transit(s) sera le deuxième volet de la trilogie sociétale initiée par Building. Quant au troisième volet, il reste encore à écrire.
Un regard caustique, assez noir, qui produit un effet de loupe sur nos dysfonctionnements, sur nos lâchetés. Building explore les thèmes de la solitude, du stress, de l'oubli de soi, de la perte d'identité, du délitement des rêves et des idéaux... Cela à travers le quotidien d'une entreprise, Consulting Conseil, qui a pour mission absurde de coacher les coaches, de conseiller les conseillers. En compagnie de trente personnages (ndlr, interprétés par Miren Pradier, Bruno Cadillon, Yann de Monterno, Olivier Faliez et Léonore Confino), on traverse cette entreprise, tout au long de la journée, heure par heure, en partant du parking pour finir, le soir, au 13e étage. J'ai voulu travailler, de scène en scène, sur une mise en tension de cette ascension : plus on monte, plus les personnages étouffent sous la pression sociale, leurs rêves s'étiolent, leur langage devient mécanique...
Votre mise en scène de Building, comme c'est souvent le cas dans vos spectacles, mélange jeu, danse et musique. Quel sens donnez-vous à cette triple perspective ?
Ce mélange me permet de mettre à distance le jeu des comédiens, d'éviter le didactisme pour me situer dans la suggestion.
J'aime me positionner à équidistance entre le réalisme et l'imaginaire, observer les personnages comme dans un vivarium, à travers une paroi vitrée. Je déteste les codes de jeu outranciers, trop théâtraux. Ce qui doit selon moi être théâtral, c'est tout ce qui entoure les interprètes, pas les interprètes eux-mêmes.
Après Building, vous avez le projet de mettre en scène Transit(s), en 2013, une autre pièce de Léonore Confino. Qu'est-ce qui vous lie à cette auteure et à son écriture ?
Léonore Confino (ndlr, qui a intégré la compagnie Productions du sillon en 2009) possède un vrai style, une vraie poésie, une langue très particulière. J'aime beaucoup l'acidité de ses pièces, leur violence, leur côté un peu trash. Derrière une écriture souvent quotidienne, se dessine, par petites touches, petites phrases qui n'ont l'air de rien, un sous-texte d'une cruauté incroyable. Transit(s) sera le deuxième volet de la trilogie sociétale initiée par Building. Quant au troisième volet, il reste encore à écrire.
Paru le 29/05/2012
(39 notes) THÉÂTRE MOUFFETARD Du mercredi 9 mai au samedi 30 juin 2012
COMÉDIE DRAMATIQUE. Un building. Treize étages. Nous sommes chez Consulting Conseil, une entreprise qui a pour absurde mission de coacher les coaches, de conseiller les conseillers. Le président-directeur général amorce la pièce en motivant ses employés avec un discours démagogique, superposant avec éloquence banalit...
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