Zoom par Alain Bugnard
La Vie de Galilée
Au Lucernaire
La Compagnie du Grand Soir, sous la direction de Christophe Luthringer, offre une adaptation du texte de Bertolt Brecht empruntant à la commedia dell'arte.
écrite juste avant la guerre puis retravaillée en 1954, deux ans avant la mort de son auteur, La Vie de Galilée est relativement peu montée du fait de sa longueur et du nombre de ses personnages. L'adaptation du Grand Soir, d'après la traduction d'éloi Recoing, se propose d'en retenir l'essentiel dans une version raccourcie.
L'édifice reste toutefois bavard puisque, de la vie proprement dite de Galilée et de celles de nos ancêtres sous la Renaissance, nous apprenons peu. En recourant à la figure symbolique de l'astronome, Brecht entend surtout souligner l'acharnement maladif des oligarques à maintenir les populations sous leur coupe. S'ajoutent à cela quelques considérations amusées sur les gens du réel, qui par leur travail, font tourner le monde, et les intellectuels, qui rêvent de le faire tourner différemment. L'on retient surtout que chaque époque véhicule son lot de vérités révélées et indiscutables, clés de voûte des systèmes de domination, auxquelles les peuples souscrivent, Brecht rappelant qu'il est plus facile de faire avaler un bobard invraisemblable que l'évidence, surtout quand la contestation dudit bobard entraîne l'exclusion voire l'élimination.
La mise en scène de Christophe Luthringer, bouffonne et saupoudrée de quelques éléments anachroniques, appuie la dimension anticléricale du texte, malheureusement convenue puisque relevant de la rhétorique libérale-libertaire et de sa science, dont on ne peut pas dire que le projet pour l'humanité soit forcément plus sympathique, n'en déplaise au Galilée de Brecht.
L'édifice reste toutefois bavard puisque, de la vie proprement dite de Galilée et de celles de nos ancêtres sous la Renaissance, nous apprenons peu. En recourant à la figure symbolique de l'astronome, Brecht entend surtout souligner l'acharnement maladif des oligarques à maintenir les populations sous leur coupe. S'ajoutent à cela quelques considérations amusées sur les gens du réel, qui par leur travail, font tourner le monde, et les intellectuels, qui rêvent de le faire tourner différemment. L'on retient surtout que chaque époque véhicule son lot de vérités révélées et indiscutables, clés de voûte des systèmes de domination, auxquelles les peuples souscrivent, Brecht rappelant qu'il est plus facile de faire avaler un bobard invraisemblable que l'évidence, surtout quand la contestation dudit bobard entraîne l'exclusion voire l'élimination.
La mise en scène de Christophe Luthringer, bouffonne et saupoudrée de quelques éléments anachroniques, appuie la dimension anticléricale du texte, malheureusement convenue puisque relevant de la rhétorique libérale-libertaire et de sa science, dont on ne peut pas dire que le projet pour l'humanité soit forcément plus sympathique, n'en déplaise au Galilée de Brecht.
Paru le 23/07/2013
(14 notes) THÉÂTRE DU LUCERNAIRE Du mercredi 27 février au dimanche 22 septembre 2013
COMÉDIE DRAMATIQUE. Le spectaculaire combat de la Renaissance dans l'œuvre testamentaire de Brecht: révolution des astres et du peuple pour un spectacle magique, burlesque et scientifique.
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