Portrait par Jeanne Hoffstetter
Grégory Gadebois
au théâtre Hébertot
Couvert d'éloges l'an passé pour son rôle dans «Des fleurs pour Algernon», il retrouve son fauteuil électrique et la petite souris de laboratoire, mis en scène par Anne Kessler.
Personne bien singulière dans ce milieu, que ce comédien. Il y a, ce jour-là, comme un air de printemps, installé à la terrasse de sa brasserie favorite, il fume tranquillement sa pipe. Nous sommes début février. Grégory Gadebois semble observer le temps qui passe autant que ce qui l'entoure. Les interviews ? Hum... C'est pourtant le troisième de la journée. « Un acteur est fait pour dire des textes, en dehors de ça j'ai du mal à choisir mes mots, mais une conversation ce n'est jamais désagréable... » Rien ne préparait le petit Normand qui « ne faisait pas des étincelles à l'école et préférait s'y amuser. » à devenir acteur. Il devint déménageur, il en a la carrure et n'est pas malheureux dans son rôle. Mais un jour sa mère, institutrice, dit : Théâtre ? « J'ai dit d'accord. J'ai commencé au Conservatoire de Rouen, pour la première fois je réussissais un examen. Ça m'a plu. Mais je n'ai jamais eu la velléité de vouloir être... »
Qu'est-ce que Gadebois ancien déménageur pouvait faire à la Comédie Française
Prenant la vie comme elle vient au hasard des vas-y et des pourquoi pas ? il entre au Conservatoire national, avant d'intégrer la Comédie Française où il passe six ans. Derrière la douceur du sourire, la curiosité, se devine un goût pour la solitude qu'il s'empresse de rejoindre en prenant sa moto. « C'est vrai, ça a à voir avec la solitude, l'errance... C'est pour ça que j'ai quitté le déménagement, la Comédie Française... J'aime bien partir. » Partir et revenir, retrouver Algernon la souris pour un spectacle qui pose mille questions sur la solitude justement, l'identité, l'innocence, les limites de la science. Adapté sous forme de monologue par Gérald Sibleyras, le roman de sciences fiction de Daniel Keyes paru en 1966, devient bouleversant interprété par Grégory Gadebois. « J'ai tout de suite saisi la courbe montante puis descendante qu'allait suivre Charlie, ce garçon à l'intelligence limitée, j'ai trouvé le chemin pour jouer ces mots-là sans vouloir provoquer telle ou telle chose. Je me contente de raconter. J'aime les tournures de phrases de Gérald : J'étais intelligent et puis ça s'est fini. C'est génial ! Sans être un grand savant, j'aime les mots. Je préfère automobile que voiture. Les Canadiens disent bicycle à gaz pour mobylette, j'aime beaucoup ça. » Conscient « d'avoir la chance d'occuper une place qu'on lui a donnée et qui lui plait. » une chose l'amuse. « Quand on me dit : Après avoir fait le conservatoire et la Comédie Française, vous travaillez sur des projets un peu moins... Mais c'est l'inverse qu'on devrait dire : Qu'est-ce que Gadebois, ancien déménageur, mécanicien, pouvait faire au Conservatoire et à la Comédie Française ? Le parcours était pourtant mal fléché !» Et l'homme à la pipe de poursuivre son chemin avec de beaux projets aux côtés de personnes qu'il aime. Optimiste... Pas trop, « Les gens sont agressés de toute part, ils encaissent alors ils mordent et grognent, et nous au milieu de ça on est là, on fait du théâtre ! » Sourire.
Qu'est-ce que Gadebois ancien déménageur pouvait faire à la Comédie Française
Prenant la vie comme elle vient au hasard des vas-y et des pourquoi pas ? il entre au Conservatoire national, avant d'intégrer la Comédie Française où il passe six ans. Derrière la douceur du sourire, la curiosité, se devine un goût pour la solitude qu'il s'empresse de rejoindre en prenant sa moto. « C'est vrai, ça a à voir avec la solitude, l'errance... C'est pour ça que j'ai quitté le déménagement, la Comédie Française... J'aime bien partir. » Partir et revenir, retrouver Algernon la souris pour un spectacle qui pose mille questions sur la solitude justement, l'identité, l'innocence, les limites de la science. Adapté sous forme de monologue par Gérald Sibleyras, le roman de sciences fiction de Daniel Keyes paru en 1966, devient bouleversant interprété par Grégory Gadebois. « J'ai tout de suite saisi la courbe montante puis descendante qu'allait suivre Charlie, ce garçon à l'intelligence limitée, j'ai trouvé le chemin pour jouer ces mots-là sans vouloir provoquer telle ou telle chose. Je me contente de raconter. J'aime les tournures de phrases de Gérald : J'étais intelligent et puis ça s'est fini. C'est génial ! Sans être un grand savant, j'aime les mots. Je préfère automobile que voiture. Les Canadiens disent bicycle à gaz pour mobylette, j'aime beaucoup ça. » Conscient « d'avoir la chance d'occuper une place qu'on lui a donnée et qui lui plait. » une chose l'amuse. « Quand on me dit : Après avoir fait le conservatoire et la Comédie Française, vous travaillez sur des projets un peu moins... Mais c'est l'inverse qu'on devrait dire : Qu'est-ce que Gadebois, ancien déménageur, mécanicien, pouvait faire au Conservatoire et à la Comédie Française ? Le parcours était pourtant mal fléché !» Et l'homme à la pipe de poursuivre son chemin avec de beaux projets aux côtés de personnes qu'il aime. Optimiste... Pas trop, « Les gens sont agressés de toute part, ils encaissent alors ils mordent et grognent, et nous au milieu de ça on est là, on fait du théâtre ! » Sourire.
Paru le 02/04/2014
(44 notes) THÉÂTRE HÉBERTOT Du vendredi 7 février au dimanche 4 mai 2014
COMÉDIE DRAMATIQUE. Algernon est une souris de laboratoire. Elle a subi une opération du cerveau. Encouragés par les progrès extraordinaires d’Algernon, ils tentent l’expérience sur un homme, Charlie Gordon. Charlie est simple, son QI ne dépasse pas 68. Mais il a envie d’apprendre, surtout grâce à Miss Kinian, son pr...
|