Portrait par Jeanne Hoffstetter
Pierre Arditi
au théâtre de l’Atelier
En tournée avec Le mensonge de Florian Zeller, l'acteur reviendra en février à Paris dans le rôle de Paul Sneijder, adapté et mis en scène par Didier Bezace d'après le roman de Jean-Paul Dubois, "Le cas Sneijder"
Plutôt que d'entrer dans les détails, disons que l'histoire est un peu triste, grave, que l'humour s'y teinte de noir. A moins qu'elle ne soit si cocasse, si surréaliste et désabusée, que Kafka lui-même ne l'aurait pas dédaignée. C'est selon, ou les deux à la fois. Drôle d'homme en tout cas que ce Paul dont la chute n'en finit pas, le rattrapant même à travers celle de l'ascenseur où il se trouve en compagnie de plusieurs personnes dont sa fille, et d'où il se retrouve seul survivant. Un drame d'une violence telle qu'il n'aura de cesse de chercher à le comprendre, et qui aura sur lui et sur son entourage des conséquences aussi curieuses que dramatiques. Pierre Arditi, s'il connaît l'œuvre de Jean-Paul Dubois, ne lira ce roman qu'après la fin des représentations. « Je veux dire que l'œuvre que je vais jouer est l'adaptation qu'a faite Didier Bezace de ce roman. Je n'ai pas été voir le film non plus pour ne pas me laisser influencer. »
Ce personnage va me différencier de ceux que j'ai joués jusqu'à présent
Outre cette réflexion sur les pièges tendus par la modernité et le confort qu'elle engendre, la pièce pose-t-elle la question de la folie ? « Je dirais que le fait que Paul soit le seul survivant de ce drame engendre chez lui une espèce de schizophrénie, d'enfermement. Rien ne peut plus le toucher, et le seul humain auquel il est confronté, c'est lui-même. L'acuité de son regard sur ce qui l'entoure est violente, introvertie, et parfois au contraire extravertie. Ce personnage offre un matériau complexe que je trouve particulièrement intéressant à aborder. Il va me différencier de ceux que j'ai joués jusqu'à présent, même si en même temps je sais faire ça. Pour le moment je suis une matière vierge, si j'ose dire. J'attends de voir ce que mon metteur en scène va me demander, je ne veux rien envisager avant lui. Ce qui m'intéresse c'est cette nouvelle collaboration car ce qu'il propose est toujours intéressant et très personnel. Je sais que je pars à l'aventure, je fais un peu le Vendée Globe mais avec une assistance tout de même ! Le metteur en scène est sur le bateau.»
La collaboration de Pierre Arditi avec certains d'entre eux est souvent marquée du sceau de la fidélité. « C'est la moindre des choses quand ce qu'ils vous proposent est intéressant et vous mène dans des zones de vous-même que vous ignoriez encore. Ce qui est important pour moi c'est de vivre quelque chose que je n'ai pas encore vécu, comme ici avec Didier Bezace avec qui je partage ce goût pour le travail, quelle qu'en soit la tessiture. Ce besoin de chercher, de creuser pour arriver à quelque chose, et non pas pour le simple fait de chercher et partir dans des pensées fumeuses, ce qui révèle toujours une forme d'impuissance. » Absolument fou de théâtre, qui au demeurant le lui rend bien, l'acteur fourmille de projets, de désirs aussi... Par exemple jouer Duras, dont il aime particulièrement la langue, avec Nicole Garcia, être mis en scène par Catherine Hiegel, ou retrouver Sabine Azéma au cinéma...
Ce personnage va me différencier de ceux que j'ai joués jusqu'à présent
Outre cette réflexion sur les pièges tendus par la modernité et le confort qu'elle engendre, la pièce pose-t-elle la question de la folie ? « Je dirais que le fait que Paul soit le seul survivant de ce drame engendre chez lui une espèce de schizophrénie, d'enfermement. Rien ne peut plus le toucher, et le seul humain auquel il est confronté, c'est lui-même. L'acuité de son regard sur ce qui l'entoure est violente, introvertie, et parfois au contraire extravertie. Ce personnage offre un matériau complexe que je trouve particulièrement intéressant à aborder. Il va me différencier de ceux que j'ai joués jusqu'à présent, même si en même temps je sais faire ça. Pour le moment je suis une matière vierge, si j'ose dire. J'attends de voir ce que mon metteur en scène va me demander, je ne veux rien envisager avant lui. Ce qui m'intéresse c'est cette nouvelle collaboration car ce qu'il propose est toujours intéressant et très personnel. Je sais que je pars à l'aventure, je fais un peu le Vendée Globe mais avec une assistance tout de même ! Le metteur en scène est sur le bateau.»
La collaboration de Pierre Arditi avec certains d'entre eux est souvent marquée du sceau de la fidélité. « C'est la moindre des choses quand ce qu'ils vous proposent est intéressant et vous mène dans des zones de vous-même que vous ignoriez encore. Ce qui est important pour moi c'est de vivre quelque chose que je n'ai pas encore vécu, comme ici avec Didier Bezace avec qui je partage ce goût pour le travail, quelle qu'en soit la tessiture. Ce besoin de chercher, de creuser pour arriver à quelque chose, et non pas pour le simple fait de chercher et partir dans des pensées fumeuses, ce qui révèle toujours une forme d'impuissance. » Absolument fou de théâtre, qui au demeurant le lui rend bien, l'acteur fourmille de projets, de désirs aussi... Par exemple jouer Duras, dont il aime particulièrement la langue, avec Nicole Garcia, être mis en scène par Catherine Hiegel, ou retrouver Sabine Azéma au cinéma...
Paru le 20/03/2017
(51 notes) THÉÂTRE DE L'ATELIER Du mardi 21 février au samedi 22 avril 2017
COMÉDIE. Que peut faire un homme si sa femme le trompe?Avaler ses petits mensonges comme il avale les poulets rôtis qu’elle lui mijote en rentrant le soir… Que peut faire un homme qui a du mal à s’endormir? Enfiler un pyjama en guise de somnifère et regarder par la fenêtre la neige blanchir la nuit… Que pe...
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