Zoom par Jeanne Hoffstetter
L’ Aigle à deux têtes
au théâtre du Ranelagh
Ils sont jeunes, talentueux, passionnés et ont un goût prononcé pour le travail. Amis dans la vie, "Amok", leur première collaboration théâtrale, l'un producteur, l'autre sur scène, a déclenché l'enthousiasme du public. Rencontre avec Issame Chayle et Alexis Moncorgé.
Pour votre première mise en scène, Issame, vous vous attaquez à un sacré morceau !
Issame Chayle : J'en ai conscience, oui !
Alexis Moncorgé : C'est pour ça que tu l'as choisi, non ? Vous savez, dans tout ce qu'il fait, Issame n'aime pas la facilité. Et forts du succès d'"Amok" on va être attendus !
I.C : Oui, mais quand le désir nait de mettre en scène, c'est à la fois pour montrer une pièce qui vous habite, et ce dont vous êtes capable. J'avais d'abord eu envie de la jouer mais j'ai été pris par d'autres rôles, et quand j'y suis revenu c'était avec l'envie de mettre en scène Alexis. Et Delphine Depardieu dans le rôle de la reine va être formidable !
Pourquoi Cocteau, et quelle est votre vision de cette longue et étrange pièce peu évidente à monter, et qui exige l'excellence des comédiens ? Comment abordez-vous ce défi ?
I.C : Depuis mes cours de théâtre, Cocteau est l'auteur qui m'a le plus marqué. Pour moi c'est un visionnaire. Malgré sa réputation d'être un peu vieillot, je pense qu'on peut l'aborder avec une grande modernité. J'ai fait des coupes qui ont été validées par le comité Cocteau et qui permettent de se focaliser sur l'intrigue. Cocteau a une écriture très « cardiaque » qui exige effectivement de superbes acteurs.
A.M : L'aigle à deux têtes laisse toute la place aux comédiens, et l'ampleur du défi est d'autant plus grande pour nous, que le texte a été un peu élagué ce qui nous impose d'incarner les personnages avec plus de force encore. Un comédien a toujours envie d'aller vers ce genre de défi. Quant à Cocteau, je n'étais pas au départ comme Issame, un amoureux fou, mais plus ça va et plus j'ai envie de me nourrir de son monde. J'adore le côté romantico-baroque de son théâtre, de son écriture et je suis très excité d'entrer dans la vision moderne d'Issame !
Il y a dans cette œuvre inspirée par des personnages historiques, un aspect très littéraire, esthétique, et une part importante de psychologie. Qu'allez-vous privilégier en y apportant cette modernité ?
A.M : C'est vrai que les personnages sont plein de contradictions...
I.C : Cette pièce est un cadeau pour les acteurs, pour le metteur en scène, dans le sens où Cocteau a eu l'intelligence de laisser place dans son écriture au regard du metteur en scène et à la composition des acteurs. Une grande liberté au service fondamental du théâtre. L'aigle se démarque dans son œuvre par le côté thriller que l'on peut y voir.
A.M : Avec la tension, le temps qui presse, la manipulation politique...
I.C : C'est un trésor dans lequel il faut puiser. Mais je tiens à ce que ce soit intemporel tout en reliant les deux époques, en faisant du Ranelagh le château de la reine.
Issame Chayle : J'en ai conscience, oui !
Alexis Moncorgé : C'est pour ça que tu l'as choisi, non ? Vous savez, dans tout ce qu'il fait, Issame n'aime pas la facilité. Et forts du succès d'"Amok" on va être attendus !
I.C : Oui, mais quand le désir nait de mettre en scène, c'est à la fois pour montrer une pièce qui vous habite, et ce dont vous êtes capable. J'avais d'abord eu envie de la jouer mais j'ai été pris par d'autres rôles, et quand j'y suis revenu c'était avec l'envie de mettre en scène Alexis. Et Delphine Depardieu dans le rôle de la reine va être formidable !
Pourquoi Cocteau, et quelle est votre vision de cette longue et étrange pièce peu évidente à monter, et qui exige l'excellence des comédiens ? Comment abordez-vous ce défi ?
I.C : Depuis mes cours de théâtre, Cocteau est l'auteur qui m'a le plus marqué. Pour moi c'est un visionnaire. Malgré sa réputation d'être un peu vieillot, je pense qu'on peut l'aborder avec une grande modernité. J'ai fait des coupes qui ont été validées par le comité Cocteau et qui permettent de se focaliser sur l'intrigue. Cocteau a une écriture très « cardiaque » qui exige effectivement de superbes acteurs.
A.M : L'aigle à deux têtes laisse toute la place aux comédiens, et l'ampleur du défi est d'autant plus grande pour nous, que le texte a été un peu élagué ce qui nous impose d'incarner les personnages avec plus de force encore. Un comédien a toujours envie d'aller vers ce genre de défi. Quant à Cocteau, je n'étais pas au départ comme Issame, un amoureux fou, mais plus ça va et plus j'ai envie de me nourrir de son monde. J'adore le côté romantico-baroque de son théâtre, de son écriture et je suis très excité d'entrer dans la vision moderne d'Issame !
Il y a dans cette œuvre inspirée par des personnages historiques, un aspect très littéraire, esthétique, et une part importante de psychologie. Qu'allez-vous privilégier en y apportant cette modernité ?
A.M : C'est vrai que les personnages sont plein de contradictions...
I.C : Cette pièce est un cadeau pour les acteurs, pour le metteur en scène, dans le sens où Cocteau a eu l'intelligence de laisser place dans son écriture au regard du metteur en scène et à la composition des acteurs. Une grande liberté au service fondamental du théâtre. L'aigle se démarque dans son œuvre par le côté thriller que l'on peut y voir.
A.M : Avec la tension, le temps qui presse, la manipulation politique...
I.C : C'est un trésor dans lequel il faut puiser. Mais je tiens à ce que ce soit intemporel tout en reliant les deux époques, en faisant du Ranelagh le château de la reine.
Paru le 25/01/2017
(27 notes) THÉÂTRE DU RANELAGH Du mercredi 18 janvier au jeudi 30 mars 2017
COMÉDIE DRAMATIQUE. Une adaptation de la mort du Roi Louis II de Bavière. Un drame politico-romantique de Cocteau, écrit en 1946. Une jeune reine, au visage voilé, erre de château en château dans un pays d’Europe, coupée du monde. Elle refuse de se mêler à la cour, et vit dans le souvenir de son mari assassiné lors d...
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