Portrait par Caroline Fabre
Denis Chérer, auteur et comédien
Quand "pleurer, n’empêche pas de rire"
La pièce "Des noeuds au mouchoir" se mêle étroitement à la vie de son auteur, Denis Cherer, qui y sera à l'affiche du Palais des Glaces en compagnie d'Anémone et de son frère, Pierre-Jean Chérer.
Quand Denis et Pierre-Jean Chérer se font renvoyer du lycée en même temps, ils se sentent enfin libres de réaliser leur rêve : devenir comédiens ! Rassurés par le fait qu'ils seraient ensemble, leurs parents laissent faire. Bien leur en prend car, dès le début des années 80, les frangins connaissent le succès, sur scène dans des spectacles qu'ils écrivent, et dans des séries télé devenues cultes ("Hélène et les Garçons" à "Plus belle la vie" aujourd'hui pour Denis, en passant par "Sous le soleil" et bien d'autres). Depuis quelques années, on voit plus souvent Pierre-Jean sur scène et Denis à l'image, même si ce dernier a aussi notamment joué un grand succès de Didier Caron, « Un vrai bonheur ». En cette rentrée, les revoici ensemble sur les planches dans « Des noeuds au mouchoir », pièce racontant un épisode douloureux de leur vie, l'Alzheimer de leur mère et qui, pourtant, a également fait éclater de rire les festivaliers d'Avignon cet été.
Cette fois, Denis en est le seul auteur. Il a choisi non pas de raconter la maladie d'Alzheimer mais le début, « ce sursis pendant lequel la peine n'empêche pas le rire ». Dans ces moments, sa maman « conservait sa joie de vivre et son humour mais son esprit commençait à prendre la tangente, provoquant des situations hilarantes ». Sentant sans doute qu'il aurait besoin de l'écriture pour exorciser la période difficile qui suivrait et pour se réparer du « sentiment de peur et de fuite en avant » qui l'envahissent, il note, jour après jour, les réflexions de sa mère. Puis il écrit « Des noeuds au mouchoir » et donne à Anémone les mots de sa maman, ceux qui font, aujourd'hui, éclater de rire le public. « Quand Anémone a lu la pièce, elle fut tout de suite partante pour jouer cette « mamie zinzin » m'a-t-elle dit. De fait, son côté foldingue fait merveille. Hélas, c'est son chant du cygne! Elle fera ensuite ses adieux au métier, après cinquante ans de carrière ».
Denis aime "traiter de la souffrance pour arriver au rire, comme de l'amour... à condition qu'il y ait souffrance". Aussi a-t-il ici pris des libertés avec la réalité pour écrire une comédie. « Le personnage de Pierre-Jean est poussé, pour servir de contraste avec le mien. Ces frères envisagent la maladie très différemment. L'un, banquier, une femme et une maîtresse, du pognon, veut placer sa mère en maison spécialisée. L'autre, artiste, rêveur, fauché, fait tout pour qu'elle reste chez elle. Ils s'évitent soigneusement jusqu'à ce qu'une erreur de planning les fasse se retrouver chez leur mère. Elle arbitrera leurs engueulades avec drôlerie, pour les rapprocher, alors qu'elle ne reconnait déjà plus l'un d'eux... Aussi, cette comédie est-elle parcourue d'émotion et d'amour. Le public rit et pleure. Je suis heureux car, après avoir essuyé tant de refus de directeurs de théâtre -le seul mot d'Alzheimer leur faisait peur- la pièce existe et plaît ! ».
Cette fois, Denis en est le seul auteur. Il a choisi non pas de raconter la maladie d'Alzheimer mais le début, « ce sursis pendant lequel la peine n'empêche pas le rire ». Dans ces moments, sa maman « conservait sa joie de vivre et son humour mais son esprit commençait à prendre la tangente, provoquant des situations hilarantes ». Sentant sans doute qu'il aurait besoin de l'écriture pour exorciser la période difficile qui suivrait et pour se réparer du « sentiment de peur et de fuite en avant » qui l'envahissent, il note, jour après jour, les réflexions de sa mère. Puis il écrit « Des noeuds au mouchoir » et donne à Anémone les mots de sa maman, ceux qui font, aujourd'hui, éclater de rire le public. « Quand Anémone a lu la pièce, elle fut tout de suite partante pour jouer cette « mamie zinzin » m'a-t-elle dit. De fait, son côté foldingue fait merveille. Hélas, c'est son chant du cygne! Elle fera ensuite ses adieux au métier, après cinquante ans de carrière ».
Denis aime "traiter de la souffrance pour arriver au rire, comme de l'amour... à condition qu'il y ait souffrance". Aussi a-t-il ici pris des libertés avec la réalité pour écrire une comédie. « Le personnage de Pierre-Jean est poussé, pour servir de contraste avec le mien. Ces frères envisagent la maladie très différemment. L'un, banquier, une femme et une maîtresse, du pognon, veut placer sa mère en maison spécialisée. L'autre, artiste, rêveur, fauché, fait tout pour qu'elle reste chez elle. Ils s'évitent soigneusement jusqu'à ce qu'une erreur de planning les fasse se retrouver chez leur mère. Elle arbitrera leurs engueulades avec drôlerie, pour les rapprocher, alors qu'elle ne reconnait déjà plus l'un d'eux... Aussi, cette comédie est-elle parcourue d'émotion et d'amour. Le public rit et pleure. Je suis heureux car, après avoir essuyé tant de refus de directeurs de théâtre -le seul mot d'Alzheimer leur faisait peur- la pièce existe et plaît ! ».
Paru le 05/09/2017
(34 notes) PALAIS DES GLACES Du mercredi 4 octobre au dimanche 31 décembre 2017
COMÉDIE. Deux frères fâchés, que tout oppose, s’évitent scrupuleusement depuis longtemps. Daniel est banquier, pressé, marié et infidèle ; Jean est artiste, rêveur, divorcé et fauché. Une erreur d’emploi du temps les fait se retrouver face à face, le même soir, chez leur mère Augustine qui commence sérieus...
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