Interview par Alain Bugnard
Andréa Bescond
"La Leçon de danse" au Théâtre de L’Œuvre
Après "Les Chatouilles", Andréa Bescond retrouve Éric Métayer pour cette première création en France d'une pièce de l'Américain Mark St. Germain. Une "comédie romantique" adaptée par leur complice Gérald Sibleyras.
Pour quelles raisons cette pièce a-t-elle retenu votre attention ?
Après avoir porté pendant trois ans "Les Chatouilles", sur le thème de la pédophilie, nous avions envie d'une belle histoire d'amour. Nous avons été touchés par ces personnages solitaires et blessés qui vont petit à petit s'apprivoiser. Dès que le rideau se lève, le spectateur comprend que Senga et Adémar vont finir par s'aimer. Nous avions envie d'incarner des êtres humains qui s'écoutent, se regardent, prennent le temps de se comprendre. Cette bienveillance manque cruellement dans notre société et nous avions envie de dénoncer cette carence de compassion et de respect.
Pourriez-vous nous présenter les personnages de Senga et Adémar, ces deux êtres coupés dans leur envol ?
Senga et Adémar sont diamétralement opposés. Elle est purement connectée à son corps car c'est une danseuse professionnelle ; lui à son intellect comme il est autiste Asperger. Ils sont à un grand virage de leur vie : lui va être confronté au fait qu'il devra « toucher » des gens et elle devra renoncer à sa carrière de danseuse. Il doit se rapprocher du physique, elle de l'intellect. Chacun va permettre à l'autre de mieux aborder ce grand virage, grâce à leur amitié puis leur amour grandissant, et surtout la bienveillance qu'ils se porteront au fil du temps.
Vous parlez de comédie romantique. Comment exprimez-vous cette sentimentalité, à l'heure où celle qui nous a fait rêver semble avoir malheureusement déserté les plateaux de théâtre et de cinéma, et la société en général ?
Comme je le disais, ce qui nous a touchés dans ce texte, c'est l'humanité qui s'en dégage. Nous en manquons dorénavant dans cette société. Éric et moi en souffrons beaucoup et je crois que nous sommes nombreux à en souffrir ! Alors, comme notre métier est tout de même de parler de l'humain, il nous paraissait nécessaire de mettre cette sentimentalité en avant. C'est étrange, il semble qu'il soit désormais devenu ringard de parler d'amour, comme si prendre le temps de voir naître une histoire d'amour n'avait aucune importance. Alors, au risque de paraître fleur bleue, je crois que ce qui est essentiel dans cette vie, c'est l'amour avec un grand A ! Nous avions envie de crier qu'il est important de se connecter à ses émotions, qu'être romantique ne signifie pas forcément être mièvre. Nous avons le droit de nous laisser aller, de sourire, de pleurer et de simplement prendre le temps de se regarder dans les yeux et de se dire « Je t'aime » !
Après avoir porté pendant trois ans "Les Chatouilles", sur le thème de la pédophilie, nous avions envie d'une belle histoire d'amour. Nous avons été touchés par ces personnages solitaires et blessés qui vont petit à petit s'apprivoiser. Dès que le rideau se lève, le spectateur comprend que Senga et Adémar vont finir par s'aimer. Nous avions envie d'incarner des êtres humains qui s'écoutent, se regardent, prennent le temps de se comprendre. Cette bienveillance manque cruellement dans notre société et nous avions envie de dénoncer cette carence de compassion et de respect.
Pourriez-vous nous présenter les personnages de Senga et Adémar, ces deux êtres coupés dans leur envol ?
Senga et Adémar sont diamétralement opposés. Elle est purement connectée à son corps car c'est une danseuse professionnelle ; lui à son intellect comme il est autiste Asperger. Ils sont à un grand virage de leur vie : lui va être confronté au fait qu'il devra « toucher » des gens et elle devra renoncer à sa carrière de danseuse. Il doit se rapprocher du physique, elle de l'intellect. Chacun va permettre à l'autre de mieux aborder ce grand virage, grâce à leur amitié puis leur amour grandissant, et surtout la bienveillance qu'ils se porteront au fil du temps.
Vous parlez de comédie romantique. Comment exprimez-vous cette sentimentalité, à l'heure où celle qui nous a fait rêver semble avoir malheureusement déserté les plateaux de théâtre et de cinéma, et la société en général ?
Comme je le disais, ce qui nous a touchés dans ce texte, c'est l'humanité qui s'en dégage. Nous en manquons dorénavant dans cette société. Éric et moi en souffrons beaucoup et je crois que nous sommes nombreux à en souffrir ! Alors, comme notre métier est tout de même de parler de l'humain, il nous paraissait nécessaire de mettre cette sentimentalité en avant. C'est étrange, il semble qu'il soit désormais devenu ringard de parler d'amour, comme si prendre le temps de voir naître une histoire d'amour n'avait aucune importance. Alors, au risque de paraître fleur bleue, je crois que ce qui est essentiel dans cette vie, c'est l'amour avec un grand A ! Nous avions envie de crier qu'il est important de se connecter à ses émotions, qu'être romantique ne signifie pas forcément être mièvre. Nous avons le droit de nous laisser aller, de sourire, de pleurer et de simplement prendre le temps de se regarder dans les yeux et de se dire « Je t'aime » !
Paru le 03/12/2017
(95 notes) THÉÂTRE DE L'ŒUVRE Du jeudi 14 septembre au dimanche 31 décembre 2017
COMÉDIE. Ils sont chacun aux extrémités d’un grand écart social et culturel jusqu’à ce qu’une leçon de danse les fasse se rencontrer. Elle, danseuse qui ne peut plus danser, lui, scientifique autiste qu’on ne peut pas toucher. "La leçon de danse" c’est l’histoire de ces deux personnalités singulières, drôl...
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