Dossier par Bruno Perroud
Auteurs et comédiens
Nicolas Taffin, Marc Tourneboeuf, Arnaud Denis et Charif Ghattas ont un point commun, ils sont tous les quatre auteurs et comédiens, et certains d'entre eux metteurs en scène. En ce début de saison, ils sont présents sur les scènes parisiennes.
Nicolas Taffin
«Les Passagers de l'aube» de Violaine Arsac, au Théâtre 13
A 18 ans, Nicolas suit une formation de comédien à l'école Côté Cour, dans laquelle règne une ambiance familiale où la compétition entre élèves n'existe pas. En dernière année, il écrit sa première pièce «Chroniques d'un TER» avec ses camarades de cours. Il enchaîne avec «Psy, on va vous soigner» qui se jouera 700 fois. Sa troisième comédie «Pas de panique, c'est la police» se joue deux saisons au Mélo d'Amélie.
Pour sa quatrième pièce «Pigments», il change de registre et propose une comédie amoureuse sur fond d'amnésie. Pari réussi, la pièce est présentée au Festival d'Avignon avec succès en 2016. Il y rencontre Violaine Arsac qui présente «Les Passagers de l'aube». Il intègre l'équipe l'année suivante.
«La pièce raconte l'histoire de Noé, un brillant neurochirurgien qui boucle sa thèse. Il entend parler du professeur Mercier, que j'interprète, qui a été confronté à des phénomènes de mort imminente. Ce contact va bouleverser ses convictions et son rapport avec le corps médical récalcitrant à ces théories. Dans la pièce, j'incarne aussi d'autres rôles, c'est une oeuvre pleine d'espoir et d'optimisme».
Après cette aventure, Nicolas se consacrera à la création de sa nouvelle pièce «Nous n'avons jamais vu nos pères pleurer» et à la reprise de «Pigments» qui mérite vraiment d'exister sur une scène parisienne.
Arnaud Denis
Au Petit Montparnasse
Béatrice Agenin est à l'origine de la naissance de «Marie des poules». En allant voir «Mademoiselle Molière», elle demande à l'auteur Gérard Savoisien de lui écrire une pièce. Celui-ci se penche sur le destin de Marie Caillaud, la bonne de Georges Sand. Une fois écrite, Béatrice demande à Arnaud de mettre en scène le spectacle. Il y incarne Maurice, le fils du célèbre auteur.
«Marie a 11 ans quand elle est repérée par George Sand, et devient sa servante. George Sand apprécie l'enfant, lui apprend à lire, à parler, à jouer la comédie. La maison de Nohant est à l'époque une sorte de maison de la culture. Très vite, Marie s'émancipe et Maurice la séduit. Il aime les tendrons. Il nait entre eux une histoire d'amour ancillaire que George Sand ne tolère pas. Elle y mettra un terme. Maurice est un personnage fascinant, il est sûr de son charme, c'est un dilettante. Il vit dans l'ombre de sa mère, en est dépendant ; elle lui assure le gîte et le couvert. C'est un homme perdu.
Béatrice joue deux personnages dans la pièce : George Sand et Marie de 11 à 65 ans. C'est étonnant de la voir travailler, avec son corps, ses attitudes... elle joue une petite fille avec maestria. Les répétitions se sont déroulées dans une parfaite harmonie. Ce fut un beau succès en Avignon et nous y retournerons cet été».
En septembre, Arnaud Denis enchaînera avec «L'Importance d'être constant» d'Oscar Wilde qui se donnera à la Tête d'or à Lyon.
Marc Tourneboeuf
Au théâtre du Marais et à la Comédie des Boulevards
En ce mois de janvier, Marc aura 25 ans et une double actualité théâtrale. Avec son complice Martin Campestre, rencontré au cours Florent, il joue «La Commission des destins», un duo déjanté qu'ils ont co-écrit. Au théâtre du Marais, il présente un seul en scène au titre évocateur «Le Récit poétique, mais pas chiant d'un amoureux en voyage», mis en scène par Grétel Delattre.
A 18 ans, Marc quitte Caen pour suivre une formation au cours Florent qui dure quatre ans. L'écriture est dans son ADN, et le déclic a lieu en avril 2016. Devant 1500 élèves du cours, il présente avec Martin, au Casino de Paris, un sketch sur les travers de l'Ecole, c'est un succès retentissant. Le duo nait, ils se produisent en Avignon en 2018.
Chez Martin, lors d'une soirée, Marc a un coup de foudre pour une belle portugaise qui va donner naissance à son seul en scène.
«Le lendemain de notre rencontre, elle partait au Portugal. A son retour, nous avons vécu, pendant quelques mois, une vraie vie de bohème. L'été, elle m'emmène au Portugal, me présente sa famille puis me quitte. Je reste 3 semaines dans ce pays que je ne connais pas. De retour à Paris, je m'effondre et raconte mon histoire à mon amie Grétel, comédienne qui avait été son professeur au cours Florent. Pour elle, il y a matière à un spectacle. J'écris plusieurs versions, j'évacue ma colère». Le résultat est un spectacle tout en finesse, drôle et tendre à la fois avec beaucoup d'auto-dérision.
Marc a également écrit «Astrid», une pièce en cinq actes en Alexandrins pour 12 comédiens et 52 personnages, la première d'une trilogie. Ce garçon va nous surprendre encore et encore...
Charif Ghattas
"Dépendances" Au Rond point
Né au Liban en 1981 dans une famille francophile, Charif Ghattas et sa famille fuient la guerre et s'installent à Paris au début des années 90. A 15 ans, il découvre le cinéma, la musique, les livres. A 19 ans, il écrit sa première pièce «Du vice à la racine».Il la propose à des élèves du cours Florent, participe à des ateliers dans l'école, crée sa compagnie «Point Basta» et joue la pièce en Avignon et en tournée 150 fois.
Après cette expérience, il écrit des scénarios, d'autres pièces et s'essaie au journalisme.
«Mes pièces plaisaient aux comédiens mais ça bloquait ailleurs...En 2012, je suis allé voir jouer Thibaut de Montalembert dans «Race». Je venais de terminer l'écriture de «Dépendances» et je lui ai proposé de la lire. J'ai fait de même avec Francis Lombrail qui jouait dans «Les Cartes du pouvoir». Tous les deux m'ont soutenu et fait confiance et la pièce s'est créée au Studio Hébertot en avril 2018. Dans «Dépendances», Tobias (Francis), le rebelle un peu filou et Henri (Thibault), rentier et rigide, se retrouvent dans un appartement familial dont ils ont hérité. Ils attendent leur troisième frère Carl qui ne vient pas. Le duel est inévitable. La pièce est un portrait de famille et un thriller. La famille est un asile de fous, elle fait appel au pire et au meilleur de soi. C'est aussi une fenêtre sur le monde. A l'issue de la représentation les spectateurs feront leur propre interprétation du mystère évoqué.»
Deux autres créations suivent en 2020 pour Charif et sa compagnie Point Basta : «Marcus et les siens» puis «Rotterdam la nuit» à la Reine Blanche.
«Les Passagers de l'aube» de Violaine Arsac, au Théâtre 13
A 18 ans, Nicolas suit une formation de comédien à l'école Côté Cour, dans laquelle règne une ambiance familiale où la compétition entre élèves n'existe pas. En dernière année, il écrit sa première pièce «Chroniques d'un TER» avec ses camarades de cours. Il enchaîne avec «Psy, on va vous soigner» qui se jouera 700 fois. Sa troisième comédie «Pas de panique, c'est la police» se joue deux saisons au Mélo d'Amélie.
Pour sa quatrième pièce «Pigments», il change de registre et propose une comédie amoureuse sur fond d'amnésie. Pari réussi, la pièce est présentée au Festival d'Avignon avec succès en 2016. Il y rencontre Violaine Arsac qui présente «Les Passagers de l'aube». Il intègre l'équipe l'année suivante.
«La pièce raconte l'histoire de Noé, un brillant neurochirurgien qui boucle sa thèse. Il entend parler du professeur Mercier, que j'interprète, qui a été confronté à des phénomènes de mort imminente. Ce contact va bouleverser ses convictions et son rapport avec le corps médical récalcitrant à ces théories. Dans la pièce, j'incarne aussi d'autres rôles, c'est une oeuvre pleine d'espoir et d'optimisme».
Après cette aventure, Nicolas se consacrera à la création de sa nouvelle pièce «Nous n'avons jamais vu nos pères pleurer» et à la reprise de «Pigments» qui mérite vraiment d'exister sur une scène parisienne.
Arnaud Denis
Au Petit Montparnasse
Béatrice Agenin est à l'origine de la naissance de «Marie des poules». En allant voir «Mademoiselle Molière», elle demande à l'auteur Gérard Savoisien de lui écrire une pièce. Celui-ci se penche sur le destin de Marie Caillaud, la bonne de Georges Sand. Une fois écrite, Béatrice demande à Arnaud de mettre en scène le spectacle. Il y incarne Maurice, le fils du célèbre auteur.
«Marie a 11 ans quand elle est repérée par George Sand, et devient sa servante. George Sand apprécie l'enfant, lui apprend à lire, à parler, à jouer la comédie. La maison de Nohant est à l'époque une sorte de maison de la culture. Très vite, Marie s'émancipe et Maurice la séduit. Il aime les tendrons. Il nait entre eux une histoire d'amour ancillaire que George Sand ne tolère pas. Elle y mettra un terme. Maurice est un personnage fascinant, il est sûr de son charme, c'est un dilettante. Il vit dans l'ombre de sa mère, en est dépendant ; elle lui assure le gîte et le couvert. C'est un homme perdu.
Béatrice joue deux personnages dans la pièce : George Sand et Marie de 11 à 65 ans. C'est étonnant de la voir travailler, avec son corps, ses attitudes... elle joue une petite fille avec maestria. Les répétitions se sont déroulées dans une parfaite harmonie. Ce fut un beau succès en Avignon et nous y retournerons cet été».
En septembre, Arnaud Denis enchaînera avec «L'Importance d'être constant» d'Oscar Wilde qui se donnera à la Tête d'or à Lyon.
Marc Tourneboeuf
Au théâtre du Marais et à la Comédie des Boulevards
En ce mois de janvier, Marc aura 25 ans et une double actualité théâtrale. Avec son complice Martin Campestre, rencontré au cours Florent, il joue «La Commission des destins», un duo déjanté qu'ils ont co-écrit. Au théâtre du Marais, il présente un seul en scène au titre évocateur «Le Récit poétique, mais pas chiant d'un amoureux en voyage», mis en scène par Grétel Delattre.
A 18 ans, Marc quitte Caen pour suivre une formation au cours Florent qui dure quatre ans. L'écriture est dans son ADN, et le déclic a lieu en avril 2016. Devant 1500 élèves du cours, il présente avec Martin, au Casino de Paris, un sketch sur les travers de l'Ecole, c'est un succès retentissant. Le duo nait, ils se produisent en Avignon en 2018.
Chez Martin, lors d'une soirée, Marc a un coup de foudre pour une belle portugaise qui va donner naissance à son seul en scène.
«Le lendemain de notre rencontre, elle partait au Portugal. A son retour, nous avons vécu, pendant quelques mois, une vraie vie de bohème. L'été, elle m'emmène au Portugal, me présente sa famille puis me quitte. Je reste 3 semaines dans ce pays que je ne connais pas. De retour à Paris, je m'effondre et raconte mon histoire à mon amie Grétel, comédienne qui avait été son professeur au cours Florent. Pour elle, il y a matière à un spectacle. J'écris plusieurs versions, j'évacue ma colère». Le résultat est un spectacle tout en finesse, drôle et tendre à la fois avec beaucoup d'auto-dérision.
Marc a également écrit «Astrid», une pièce en cinq actes en Alexandrins pour 12 comédiens et 52 personnages, la première d'une trilogie. Ce garçon va nous surprendre encore et encore...
Charif Ghattas
"Dépendances" Au Rond point
Né au Liban en 1981 dans une famille francophile, Charif Ghattas et sa famille fuient la guerre et s'installent à Paris au début des années 90. A 15 ans, il découvre le cinéma, la musique, les livres. A 19 ans, il écrit sa première pièce «Du vice à la racine».Il la propose à des élèves du cours Florent, participe à des ateliers dans l'école, crée sa compagnie «Point Basta» et joue la pièce en Avignon et en tournée 150 fois.
Après cette expérience, il écrit des scénarios, d'autres pièces et s'essaie au journalisme.
«Mes pièces plaisaient aux comédiens mais ça bloquait ailleurs...En 2012, je suis allé voir jouer Thibaut de Montalembert dans «Race». Je venais de terminer l'écriture de «Dépendances» et je lui ai proposé de la lire. J'ai fait de même avec Francis Lombrail qui jouait dans «Les Cartes du pouvoir». Tous les deux m'ont soutenu et fait confiance et la pièce s'est créée au Studio Hébertot en avril 2018. Dans «Dépendances», Tobias (Francis), le rebelle un peu filou et Henri (Thibault), rentier et rigide, se retrouvent dans un appartement familial dont ils ont hérité. Ils attendent leur troisième frère Carl qui ne vient pas. Le duel est inévitable. La pièce est un portrait de famille et un thriller. La famille est un asile de fous, elle fait appel au pire et au meilleur de soi. C'est aussi une fenêtre sur le monde. A l'issue de la représentation les spectateurs feront leur propre interprétation du mystère évoqué.»
Deux autres créations suivent en 2020 pour Charif et sa compagnie Point Basta : «Marcus et les siens» puis «Rotterdam la nuit» à la Reine Blanche.
Paru le 26/01/2020