C'est enivrant et jubilatoire à tel point qu'on aimerait que ces personnages habitent pour l'éternité avec nous, le monde est infini, multiple et libérateur auprès d'eux, le bonheur qu'on emporte on voudrait qu'il ne nous quitte jamais. Si l'éternel retour existait, on voudrait qu'il soit fait des fresques du métro avant que le mur ne tombe et de l'amitié entre Mathis, Swan et Raphaël - avec nous quelque part, éternellement, en sentinelles à la frontière entre deux mondes à veiller et à protéger leur art, tellement exposé à l'extérieur, à faire le guet à chaque touche du piano entre l'inconnu et le connu, à l'interstice entre l'émotion brute et l'exigence radicale là où le silence pèse plus lourd que les notes, au croisement entre l'intuition sauvage et la rigueur sacrée, là où ils tracent leur ligne de feu.