Portrait par Jeanne Hoffstetter
Jean-Laurent Cochet
“Guitry est très difficile à jouer. Si un pianiste n’a pas les doigts assez longs, il ne peut pas jouer Rachmaninov, même s’il joue très bien Chopin !”
Chaque apparition sur scène de Jean-Laurent Cochet est un véritable régal pour les amoureux du théâtre. Le voici en compagnie de Sacha Guitry, "son grand homme".
Un véritable régal, oui, tant, lorsque l'on parle de lui, le mot de gourmandise vient à l'esprit. Jean-Laurent Cochet est un gourmet qui se délecte des mots, de l'intelligence et de l'esprit, offrant au public de beaux et véritables moments de théâtre, transmettant depuis plus de quarante ans à ses élèves cette flamme qui l'anime au-delà des difficultés et des désillusions. Si ses coups de gueule légendaires s'expriment aujourd'hui avec moins de virulence, ses révoltes demeurent. Loin de toute pédanterie, elles sont celles d'un homme qui se fait du théâtre une haute opinion. Celle d'un homme qui aurait voulu ne jamais voir le mot médiocrité flirter avec cet univers qu'il s'était promis, enfant, d'épouser. Celle de ce convaincu qu'il n'est pas besoin de servir de la soupe au public pour lui faire aimer le théâtre. Elles sont aussi celles d'un professeur pétri de respect et d'admiration pour les grands anciens, heureux de voir "ses jeunes" animés de la même flamme, du même goût pour le travail qui seul permettra à leur rêve de vivre et de durer.
"Plus je vois que les choses se dégradent, plus j'estime de mon devoir de leur dire : si vous faites ce métier comme ça vous le trahirez et vous serez malheureux. Si vous le choisissez, sachez que vous aurez du mal, qu'il faudra survivre, mais voilà ce qu'il faut défendre ! Quand je vois la manière dont certains défigurent des chefs-d'œuvre, sous le prétexte qu'ils ont leur idée sur la pièce ! Je suis pour que les choses évoluent, mais en mieux. Plus je suis indigné et plus je me dis : il faut les protéger de ce manque de culture, de cette confusion grandissante des valeurs. Tout ce qui me révolte c'est en pensant à eux, tout ce qui m'enthousiasme, c'est encore en pensant à eux." N'était-ce pas Arletty qui disait : "Quelqu'un qui se tient droit, pense haut" ? Il y a dans les propos de Jean-Laurent Cochet autant de rigueur, d'intransigeance, que d'enthousiasme et d'éclat, alors qu'il se prépare à mettre en scène et à interpréter Aux deux colombes, pièce méconnue car n'ayant été éditée que dans une collection rarissime et jamais rejouée depuis sa création sur la scène des Variétés en 1948. "Ce que j'aime c'est l'originalité de la partie vaudevillesque. Pour la première fois un homme - un avocat - est pris au piège entre deux sœurs qui se trouvent être ses femmes légitimes ! J'ai le bonheur d'avoir réuni une distribution merveilleusement cohérente, car Guitry est très difficile à jouer. Si un pianiste n'a pas les doigts assez longs, il ne peut pas jouer Rachmaninov, même s'il joue très bien Chopin ! J'aimerais qu'elle soit reçue comme un dernier message de l'auteur, ce qu'il a pensé de la vie, des femmes, de l'art... Et, bien que l'on résiste rarement à l'humour de Guitry, que l'on ne tombe pas dans l'idée : 'Venez et vous allez rigoler.' Je voudrais que ce soit une soirée heureuse, une soirée intelligente. Voilà le grand mot !"
"Plus je vois que les choses se dégradent, plus j'estime de mon devoir de leur dire : si vous faites ce métier comme ça vous le trahirez et vous serez malheureux. Si vous le choisissez, sachez que vous aurez du mal, qu'il faudra survivre, mais voilà ce qu'il faut défendre ! Quand je vois la manière dont certains défigurent des chefs-d'œuvre, sous le prétexte qu'ils ont leur idée sur la pièce ! Je suis pour que les choses évoluent, mais en mieux. Plus je suis indigné et plus je me dis : il faut les protéger de ce manque de culture, de cette confusion grandissante des valeurs. Tout ce qui me révolte c'est en pensant à eux, tout ce qui m'enthousiasme, c'est encore en pensant à eux." N'était-ce pas Arletty qui disait : "Quelqu'un qui se tient droit, pense haut" ? Il y a dans les propos de Jean-Laurent Cochet autant de rigueur, d'intransigeance, que d'enthousiasme et d'éclat, alors qu'il se prépare à mettre en scène et à interpréter Aux deux colombes, pièce méconnue car n'ayant été éditée que dans une collection rarissime et jamais rejouée depuis sa création sur la scène des Variétés en 1948. "Ce que j'aime c'est l'originalité de la partie vaudevillesque. Pour la première fois un homme - un avocat - est pris au piège entre deux sœurs qui se trouvent être ses femmes légitimes ! J'ai le bonheur d'avoir réuni une distribution merveilleusement cohérente, car Guitry est très difficile à jouer. Si un pianiste n'a pas les doigts assez longs, il ne peut pas jouer Rachmaninov, même s'il joue très bien Chopin ! J'aimerais qu'elle soit reçue comme un dernier message de l'auteur, ce qu'il a pensé de la vie, des femmes, de l'art... Et, bien que l'on résiste rarement à l'humour de Guitry, que l'on ne tombe pas dans l'idée : 'Venez et vous allez rigoler.' Je voudrais que ce soit une soirée heureuse, une soirée intelligente. Voilà le grand mot !"
Paru le 12/09/2007
(67 notes) PÉPINIÈRE THÉÂTRE (LA) Du mercredi 22 août 2007 au samedi 15 août 2009
COMÉDIE. Un éminent avocat parisien s'est remarié avec la sœur de sa femme qu'il croit morte dans un incendie, depuis vingt-deux ans. Brusquement, la prétendue défunte réapparaît. Laquelle choisir pour sortir de la bigamie? Un héritage et une princesse russe, comme on n’en fait plus, compliquent les choses...
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