Dossier par Jeanne Hoffstetter
La Véranda
au théâtre La Bruyère
Rentrée chargée pour Francis Perrin qui, tout en reprenant son rôle dans "Chat et Souris" - succès oblige ! - met en scène "La Véranda", une comédie signée Éric Rouquette et Cyril Gely.
Francis Perrin, en accéléré
Homme discret, il mène une carrière exceptionnelle guidée par sa passion du théâtre et l'amour qu'il porte à sa famille. Acteur, metteur en scène, il fut aussi directeur de théâtre et responsable de festival... La scène est son élixir de jeunesse, le travail aussi car, dit-il "Sans travail, le talent n'est pas grand-chose. Être comédien, c'est travailler comme le danseur, ou le pianiste... Sans relâche". Si son talent et sa sincérité vont droit au cœur du public, il n'en demeure pas moins lucide, laissant paraître le brin d'inquiétude qui le taraude, car le succès ne nous appartient pas, car la force de l'âge n'est pas forcément l'amie des certitudes : et si, demain, on ne l'aimait plus ? Que sont les récompenses qui jalonnent sa carrière ? Que sont ses maîtres qu'il vénère, ces acteurs qu'il admire, ces auteurs qu'il aime, que devient Molière si - allez savoir pourquoi !- un jour comme un autre, on ne l'aimait plus ?
Du bac philo, aux années insouciantes du Conservatoire, où "l'on s'aimait vraiment, où l'on s'admirait les uns les autres, car on était tous certains de trouver un emploi", de la Comédie-Française au théâtre subventionné, en passant par le Boulevard, libre, il va et vient loin des conflits de castes, épris d'harmonie et vous dit, le bonheur accroché au regard : "C'est formidable ! J'ai vraiment suivi le parcours dont j'avais envie."
Le metteur en scène et "La Véranda"
Je retrouve les auteurs de Signé Dumas, superbe pièce que j'avais jouée avec Thierry Frémont. La Véranda a immédiatement retenu mon intérêt par son petit côté anglo-saxon et leur formidable sens du direct. De surcroît, elle est très, très bien écrite. Tout part d'un détail pour parler des problèmes de voisinage. Ça commence comme une comédie, puis ça devient de plus en plus grinçant, pour frôler le drame à la fin. C'est tout ce que j'aime ! Je suis heureux de travailler avec des gens que j'admire, avec lesquels je partage la même passion pour le théâtre : Marc Fayet, Gérard Loussine, Marie Pitton, Lisa Schuster et Isabelle de Botton. Et qu'ils me considèrent comme l'un des leurs, ça, ça me fait vraiment plaisir ! Le décorateur, l'éclairagiste sont aussi de vieux complices, et j'aime beaucoup le théâtre La Bruyère dans lequel j'ai déjà joué. Tout est réuni, vous voyez, pour que l'on travaille dans une belle humeur comme j'aime le faire, car je déteste les conflits et j'écarte toujours ce qui pourrait entacher l'amour du théâtre !
Éric Rouquette et Cyril Gely...
Une envie de comédie
C'était un coup d'essai, ce fut un coup de maître, Signé Dumas, la première pièce qu'ils écrivent "côte à côte", alors qu'ils étaient inconnus du public, est nommée sept fois aux Molière 2004. Et mieux encore, Gérard Depardieu et Benoît Poelvoorde reprennent aujourd'hui les rôles de Dumas et Maquet au cinéma. Qui sont donc les auteurs de cette parfaite réussite ? Le premier est comédien, metteur en scène et auteur dramatique, le second est auteur dramatique, romancier et scénariste. Leur plus grand souhait ? Qu'il y ait plus de souplesse entre les frontières des théâtres publics et privés, que les scènes françaises s'ouvrent davantage aux auteurs contemporains, car il n'en manque pas qui aient du talent, et, qu'enfin, théâtre et cinéma "se parlent" davantage. Dumas leur a porté chance disent-ils en chœur, sans pour autant s'estimer définitivement à l'abri des déceptions. Pour changer de registre, ils écrivent La Véranda.
Cyril Gely : L'idée est venue d'une émission de télé qui traitait des engueulades entre voisins. On était vraiment écroulés de rire et l'on s'est dit qu'il fallait absolument écrire là-dessus ! On avait envie de faire quelque chose de contemporain et de très drôle. Mais à la fin des fins, la pièce dit beaucoup de choses.
Éric Rouquette : Elle met en lumière la violence que l'on ressent parfois dans la présence de l'autre, dans la manière différente qu'il a d'appréhender la vie. Ces Parisiens qui arrivent et qui veulent construire une véranda, chambouler les habitudes de vie de leurs voisins... La question est : jusqu'où peut-on aller à cause d'un petit détail ? Lorsque l'on ne se connaît pas, tout part toujours d'une bricole pour devenir une question d'orgueil et de pouvoir. La vie, c'est ça !
C. G. : Oui. C'est en ça que La Véranda se rapproche de Signé Dumas, il était déjà question de pouvoir entre Maquet et Alexandre Dumas. Là, c'est entre deux couples.
E. R. : La question est : comment vivre en harmonie avec les gens ? Ça n'est pourtant pas si compliqué !
Homme discret, il mène une carrière exceptionnelle guidée par sa passion du théâtre et l'amour qu'il porte à sa famille. Acteur, metteur en scène, il fut aussi directeur de théâtre et responsable de festival... La scène est son élixir de jeunesse, le travail aussi car, dit-il "Sans travail, le talent n'est pas grand-chose. Être comédien, c'est travailler comme le danseur, ou le pianiste... Sans relâche". Si son talent et sa sincérité vont droit au cœur du public, il n'en demeure pas moins lucide, laissant paraître le brin d'inquiétude qui le taraude, car le succès ne nous appartient pas, car la force de l'âge n'est pas forcément l'amie des certitudes : et si, demain, on ne l'aimait plus ? Que sont les récompenses qui jalonnent sa carrière ? Que sont ses maîtres qu'il vénère, ces acteurs qu'il admire, ces auteurs qu'il aime, que devient Molière si - allez savoir pourquoi !- un jour comme un autre, on ne l'aimait plus ?
Du bac philo, aux années insouciantes du Conservatoire, où "l'on s'aimait vraiment, où l'on s'admirait les uns les autres, car on était tous certains de trouver un emploi", de la Comédie-Française au théâtre subventionné, en passant par le Boulevard, libre, il va et vient loin des conflits de castes, épris d'harmonie et vous dit, le bonheur accroché au regard : "C'est formidable ! J'ai vraiment suivi le parcours dont j'avais envie."
Le metteur en scène et "La Véranda"
Je retrouve les auteurs de Signé Dumas, superbe pièce que j'avais jouée avec Thierry Frémont. La Véranda a immédiatement retenu mon intérêt par son petit côté anglo-saxon et leur formidable sens du direct. De surcroît, elle est très, très bien écrite. Tout part d'un détail pour parler des problèmes de voisinage. Ça commence comme une comédie, puis ça devient de plus en plus grinçant, pour frôler le drame à la fin. C'est tout ce que j'aime ! Je suis heureux de travailler avec des gens que j'admire, avec lesquels je partage la même passion pour le théâtre : Marc Fayet, Gérard Loussine, Marie Pitton, Lisa Schuster et Isabelle de Botton. Et qu'ils me considèrent comme l'un des leurs, ça, ça me fait vraiment plaisir ! Le décorateur, l'éclairagiste sont aussi de vieux complices, et j'aime beaucoup le théâtre La Bruyère dans lequel j'ai déjà joué. Tout est réuni, vous voyez, pour que l'on travaille dans une belle humeur comme j'aime le faire, car je déteste les conflits et j'écarte toujours ce qui pourrait entacher l'amour du théâtre !
Éric Rouquette et Cyril Gely...
Une envie de comédie
C'était un coup d'essai, ce fut un coup de maître, Signé Dumas, la première pièce qu'ils écrivent "côte à côte", alors qu'ils étaient inconnus du public, est nommée sept fois aux Molière 2004. Et mieux encore, Gérard Depardieu et Benoît Poelvoorde reprennent aujourd'hui les rôles de Dumas et Maquet au cinéma. Qui sont donc les auteurs de cette parfaite réussite ? Le premier est comédien, metteur en scène et auteur dramatique, le second est auteur dramatique, romancier et scénariste. Leur plus grand souhait ? Qu'il y ait plus de souplesse entre les frontières des théâtres publics et privés, que les scènes françaises s'ouvrent davantage aux auteurs contemporains, car il n'en manque pas qui aient du talent, et, qu'enfin, théâtre et cinéma "se parlent" davantage. Dumas leur a porté chance disent-ils en chœur, sans pour autant s'estimer définitivement à l'abri des déceptions. Pour changer de registre, ils écrivent La Véranda.
Cyril Gely : L'idée est venue d'une émission de télé qui traitait des engueulades entre voisins. On était vraiment écroulés de rire et l'on s'est dit qu'il fallait absolument écrire là-dessus ! On avait envie de faire quelque chose de contemporain et de très drôle. Mais à la fin des fins, la pièce dit beaucoup de choses.
Éric Rouquette : Elle met en lumière la violence que l'on ressent parfois dans la présence de l'autre, dans la manière différente qu'il a d'appréhender la vie. Ces Parisiens qui arrivent et qui veulent construire une véranda, chambouler les habitudes de vie de leurs voisins... La question est : jusqu'où peut-on aller à cause d'un petit détail ? Lorsque l'on ne se connaît pas, tout part toujours d'une bricole pour devenir une question d'orgueil et de pouvoir. La vie, c'est ça !
C. G. : Oui. C'est en ça que La Véranda se rapproche de Signé Dumas, il était déjà question de pouvoir entre Maquet et Alexandre Dumas. Là, c'est entre deux couples.
E. R. : La question est : comment vivre en harmonie avec les gens ? Ça n'est pourtant pas si compliqué !
Paru le 26/10/2008
(25 notes) THÉÂTRE ACTUEL / LA BRUYÈRE Du mardi 9 septembre 2008 au dimanche 4 janvier 2009
COMÉDIE. On ne choisit pas ses voisins. Malheureusement. Quand on s'installe dans une maison ou un appartement, ils sont livrés avec. Ils sont alors en haut, en bas, sur les côtés, partout. Dans l'histoire qui nous occupe, les voisins sont face-à-face, à trois ou quatre mètres environ. De leur fenêtre, ils...
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