Dossier par Jeanne Hoffstetter
Cochon d’Inde
Suisse, Belgique, province... En tournée depuis septembre dernier, la pièce de ce jeune auteur fait un tabac partout où elle passe. Le Théâtre Hébertot l'accueille à partir du 16 janvier.
Sébastien Thiery
est l'auteur et joue le guichetier
C'est une drôle d'histoire, une histoire absurde, ubuesque, mûrement réfléchie, inspirée par le rachat d'Arcelor par Mittal. L'idée que les Indiens puissent racheter une grosse société française et prendre leur revanche sur les pays occidentaux, fait tilt. L'auteur se met au travail. "La pièce est une métaphore, les Indiens rachètent une banque française et le bourgeois venu retirer son argent va devoir se soumettre à une autorité indienne à laquelle il ne comprend rien. Les choses vont dégénérer et devenir un véritable cauchemar ! Le plus faible dicte sa loi à celui qui se croyait le plus fort : l'Inde à un pays riche, le petit employé de banque au nanti, la donne a changé... Voilà la toile de fond. Mais il s'agit bien sûr d'une veine comique ! Je ne prends aucun parti, je pose simplement un problème, on est face à une situation absurde qui fonctionne, et je laisse les spectateurs se débrouiller avec. Le bourgeois n'est pas forcément un salaud, il y a aussi des pauvres qui font chier tout le monde et je comprends aussi bien la droite que la gauche ! Il n'y a aucun message, ce n'est qu'un prétexte pour faire rire les gens face à une situation dramatique." Encouragé par le succès de ses sketches Chez maman et Caméra cachée La vie de Sébastien Thiery, le jeune acteur insatisfait des rôles qu'on lui proposait à sa sortie du Conservatoire écrit là sa première pièce avec un grand rôle et une vraie vedette : "J'ai beaucoup de chance que Patrick Chesnais ait aimé la pièce et qu'il s'engage. C'est le personnage, il est formidable !"
Anna Gaylor
est la mère d'Alain Kraft
Elle est la gaieté même. Son regard à lui seul renvoie l'extrême bonheur que lui procure le théâtre depuis tant d'années. "C'est d'abord le plaisir d'être quelqu'un d'autre que soi. C'est cet échange, ce partage avec des camarades et le public, oh, la, la ! C'est magnifique, c'est une vraie drogue, et quand on ne l'a plus, on se sent tellement malheureux." Le théâtre ? C'est aussi la jeunesse qui demeure... Elle rit "C'est pour ça que je continue !" Mais en attendant de jouer un jour la vraie méchante dont elle rêve, celle qui a donné vie à tant d'ingénues et de gentilles n'a à formuler, à l'égard de Cochons d'Inde et de tout ceux qui y participent de loin ou de près, que dithyrambes. "Vous savez, au théâtre notre principal partenaire c'est le public, alors à l'observer si réceptif et heureux, nous le sommes aussi. Je dois vous dire que ce Sébastien est tout à fait étonnant. C'est un plaisir de voir un jeune démarrer avec tant de promesses et de qualités ! Sa pièce est d'une folie, d'une cruauté ! Ce jeune homme charmant, bien élevé et séduisant est aussi capable de sortir des horreurs, et Patrick se déchaîne, on s'amuse, c'est irrésistible, vraiment épatant. Bon, moi j'ai un rôle assez restreint, je suis la maman de Patrick, que l'on fait venir de Bordeaux pour savoir ce que l'on va faire de son fils, qu'elle continue à traiter comme un gamin de 12 ans. La pauvre est complètement dépassée par les événements qui se succèdent. Alors, voilà, je me régale, oh ! Je me régale !"
Patrick Chesnais
est Alain Kraft
Il va encore, c'est certain, déclencher l'enthousiasme de son public. Patrick Chesnais s'en donne à cœur joie dans ce rôle complètement fou d'un agent immobilier subitement prisonnier d'une situation abracadabrante, à l'intérieur de sa banque. Des pièces de théâtre, il en lit beaucoup ! "Mais 'Cochons d'Inde' s'est imposée à moi, car je l'ai lue d'une seule traite, et, du début à la fin, j'ai ri. Ce qui est pour moi un critère intéressant." Si la pièce, écrite voici plus de deux ans, semble opportune en pleine crise mondiale, le comédien y voit avant tout "Une machine infernale à déclencher les rires, à laquelle s'ajoute une certaine forme de suspense. Ce type que je joue est entraîné dans une espèce de descente aux enfers qui le dépasse complètement et dont il cherche à se sortir. Il passe par tous les états, il fait le malin, se met en colère, se révolte, se résigne... C'est un rôle très, très amusant. Il y a dans cette situation pourtant limpide quelque chose de kafkaïen. Mais ce qui provoque les rires, c'est l'énormité de la chose. Ce type arrogant a un côté attachant, car c'est un homme normal auquel on peut facilement s'identifier. On peut lui reprocher d'avoir gagné beaucoup d'argent sans l'avoir partagé, sans faire attention aux problèmes des autres, mais c'est le lot de beaucoup de gens, non ? La banque indienne va lui faire un peu payer tout ça, mais, à la fin, il y aura une sorte de rédemption... Non, ça je n'en parle pas c'est la chute de la pièce, c'est la surprise !"
est l'auteur et joue le guichetier
C'est une drôle d'histoire, une histoire absurde, ubuesque, mûrement réfléchie, inspirée par le rachat d'Arcelor par Mittal. L'idée que les Indiens puissent racheter une grosse société française et prendre leur revanche sur les pays occidentaux, fait tilt. L'auteur se met au travail. "La pièce est une métaphore, les Indiens rachètent une banque française et le bourgeois venu retirer son argent va devoir se soumettre à une autorité indienne à laquelle il ne comprend rien. Les choses vont dégénérer et devenir un véritable cauchemar ! Le plus faible dicte sa loi à celui qui se croyait le plus fort : l'Inde à un pays riche, le petit employé de banque au nanti, la donne a changé... Voilà la toile de fond. Mais il s'agit bien sûr d'une veine comique ! Je ne prends aucun parti, je pose simplement un problème, on est face à une situation absurde qui fonctionne, et je laisse les spectateurs se débrouiller avec. Le bourgeois n'est pas forcément un salaud, il y a aussi des pauvres qui font chier tout le monde et je comprends aussi bien la droite que la gauche ! Il n'y a aucun message, ce n'est qu'un prétexte pour faire rire les gens face à une situation dramatique." Encouragé par le succès de ses sketches Chez maman et Caméra cachée La vie de Sébastien Thiery, le jeune acteur insatisfait des rôles qu'on lui proposait à sa sortie du Conservatoire écrit là sa première pièce avec un grand rôle et une vraie vedette : "J'ai beaucoup de chance que Patrick Chesnais ait aimé la pièce et qu'il s'engage. C'est le personnage, il est formidable !"
Anna Gaylor
est la mère d'Alain Kraft
Elle est la gaieté même. Son regard à lui seul renvoie l'extrême bonheur que lui procure le théâtre depuis tant d'années. "C'est d'abord le plaisir d'être quelqu'un d'autre que soi. C'est cet échange, ce partage avec des camarades et le public, oh, la, la ! C'est magnifique, c'est une vraie drogue, et quand on ne l'a plus, on se sent tellement malheureux." Le théâtre ? C'est aussi la jeunesse qui demeure... Elle rit "C'est pour ça que je continue !" Mais en attendant de jouer un jour la vraie méchante dont elle rêve, celle qui a donné vie à tant d'ingénues et de gentilles n'a à formuler, à l'égard de Cochons d'Inde et de tout ceux qui y participent de loin ou de près, que dithyrambes. "Vous savez, au théâtre notre principal partenaire c'est le public, alors à l'observer si réceptif et heureux, nous le sommes aussi. Je dois vous dire que ce Sébastien est tout à fait étonnant. C'est un plaisir de voir un jeune démarrer avec tant de promesses et de qualités ! Sa pièce est d'une folie, d'une cruauté ! Ce jeune homme charmant, bien élevé et séduisant est aussi capable de sortir des horreurs, et Patrick se déchaîne, on s'amuse, c'est irrésistible, vraiment épatant. Bon, moi j'ai un rôle assez restreint, je suis la maman de Patrick, que l'on fait venir de Bordeaux pour savoir ce que l'on va faire de son fils, qu'elle continue à traiter comme un gamin de 12 ans. La pauvre est complètement dépassée par les événements qui se succèdent. Alors, voilà, je me régale, oh ! Je me régale !"
Patrick Chesnais
est Alain Kraft
Il va encore, c'est certain, déclencher l'enthousiasme de son public. Patrick Chesnais s'en donne à cœur joie dans ce rôle complètement fou d'un agent immobilier subitement prisonnier d'une situation abracadabrante, à l'intérieur de sa banque. Des pièces de théâtre, il en lit beaucoup ! "Mais 'Cochons d'Inde' s'est imposée à moi, car je l'ai lue d'une seule traite, et, du début à la fin, j'ai ri. Ce qui est pour moi un critère intéressant." Si la pièce, écrite voici plus de deux ans, semble opportune en pleine crise mondiale, le comédien y voit avant tout "Une machine infernale à déclencher les rires, à laquelle s'ajoute une certaine forme de suspense. Ce type que je joue est entraîné dans une espèce de descente aux enfers qui le dépasse complètement et dont il cherche à se sortir. Il passe par tous les états, il fait le malin, se met en colère, se révolte, se résigne... C'est un rôle très, très amusant. Il y a dans cette situation pourtant limpide quelque chose de kafkaïen. Mais ce qui provoque les rires, c'est l'énormité de la chose. Ce type arrogant a un côté attachant, car c'est un homme normal auquel on peut facilement s'identifier. On peut lui reprocher d'avoir gagné beaucoup d'argent sans l'avoir partagé, sans faire attention aux problèmes des autres, mais c'est le lot de beaucoup de gens, non ? La banque indienne va lui faire un peu payer tout ça, mais, à la fin, il y aura une sorte de rédemption... Non, ça je n'en parle pas c'est la chute de la pièce, c'est la surprise !"
Paru le 16/02/2009
(72 notes) THÉÂTRE HÉBERTOT Du vendredi 16 janvier au dimanche 5 juillet 2009
COMÉDIE. Alain Kraft, un nouveau riche d'une cinquantaine d'années, vient retirer de l'argent à sa banque (le CIF). Le guichetier ne peut lui donner son argent car son compte est bloqué. Alain Kraft s'énerve, d'autant plus que les portes de la banque sont également bloquées. La direction de la "Bank of Ind...
|