Portrait par Jeanne Hoffstetter
Eric Génovèse
joue Les Naufragés
Mis en scène par Anne Kessler, il interprète dans la pièce de Guy Zilberstein, un galeriste au comportement énigmatique. Un rôle d'une extrême richesse pour ce comédien du Français qui fuit avec maestria la routine.
"Je n'aime pas les artistes, Lansac, je n'aime que l'art", déclare le galeriste Golz, au commissaire-priseur. À la veille d'une vente aux enchères des toiles de Sismus, la pièce met en scène dans le salon d'un palace de la côte normande, un galeriste, un commissaire-priseur et son épouse, un jeune journaliste américain et sa compagne. L'ombre du peintre plane comme un mystère qui nous tiendra en haleine jusqu'au bout. En toile de fond se pose l'éternelle question de savoir à qui appartient l'art ? En pleine période de répétitions, Éric Génovèse exprime tant par les mots que par le regard qui pétille et les mains qui s'envolent la joie que lui apporte ce rôle. "La pièce de Guy a ceci d'extraordinaire qu'elle a plusieurs grilles de lecture. Certains spectateurs vont s'attacher à l'aspect 'polar', d'autres s'intéresser aux considérations qu'elle pose sur l'art et le pouvoir, et bien au-delà, sur l'humanité. C'est une pièce passionnante pour tout type de public, qui vous tient en haleine jusqu'au bout."
"J'ai toujours du mal à aller vers les choses faciles. Pour moi, rien n'est jamais facile"
Comédien, mais aussi metteur en scène d'opéras depuis 1997, il n'a pour Anne Kessler, comme lui sociétaire de la Comédie-Française, que dithyrambes. "Je suis extrêmement touché et honoré qu'elle m'ait choisi, car ce n'était pas un dû. Ça fait toujours beaucoup de bien de sentir que l'on vous dit : 'C'est toi.' Je trouve merveilleux ce rapport intime entre l'acteur et le texte, et la manière dont le metteur en scène tisse ce rapport-là. Anne le fait avec écoute et respect. Je crois qu'elle pense ce que dit Golz à un moment dans la pièce : 'L'intuition, ça n'existe pas.' On sait ou on ne sait pas." Ce qu'il sait lui, c'est qu'il est une véritable éponge, qu'il engrange et qu'il a cette chance d'appartenir à la Comédie-Française où il peut aborder des répertoires très variés, sous la direction de metteurs en scène extrêmement différents. "Ça permet d'aller là où l'on n'aurait pas forcément été au départ. Et même si le fonctionnement peut être violent parfois, on a à notre disposition un outil de travail extraordinaire. Il faut simplement être vigilant et ne pas s'enfermer dans la routine. Je ne peux pas aborder mon travail en me disant : 'Un spectacle de plus, je fais mon job', cette idée m'est intolérable !" Aucun risque de routine chez cet acteur passionné de musique, aux allures de jeune homme débordant de vie, Les Naufragés achevée il jouera Euripide, puis, après avoir monté à Bordeaux un opéra de Rolf Liebermann d'après L'École des femmes de Molière, il ouvrira la saison 2011 du Staatsoper de Vienne où il mettra en scène Anne Boleyn de Donizetti servi par une distribution prestigieuse. "De toute façon, j'ai toujours du mal à aller vers les choses faciles. Pour moi, rien n'est
"J'ai toujours du mal à aller vers les choses faciles. Pour moi, rien n'est jamais facile"
Comédien, mais aussi metteur en scène d'opéras depuis 1997, il n'a pour Anne Kessler, comme lui sociétaire de la Comédie-Française, que dithyrambes. "Je suis extrêmement touché et honoré qu'elle m'ait choisi, car ce n'était pas un dû. Ça fait toujours beaucoup de bien de sentir que l'on vous dit : 'C'est toi.' Je trouve merveilleux ce rapport intime entre l'acteur et le texte, et la manière dont le metteur en scène tisse ce rapport-là. Anne le fait avec écoute et respect. Je crois qu'elle pense ce que dit Golz à un moment dans la pièce : 'L'intuition, ça n'existe pas.' On sait ou on ne sait pas." Ce qu'il sait lui, c'est qu'il est une véritable éponge, qu'il engrange et qu'il a cette chance d'appartenir à la Comédie-Française où il peut aborder des répertoires très variés, sous la direction de metteurs en scène extrêmement différents. "Ça permet d'aller là où l'on n'aurait pas forcément été au départ. Et même si le fonctionnement peut être violent parfois, on a à notre disposition un outil de travail extraordinaire. Il faut simplement être vigilant et ne pas s'enfermer dans la routine. Je ne peux pas aborder mon travail en me disant : 'Un spectacle de plus, je fais mon job', cette idée m'est intolérable !" Aucun risque de routine chez cet acteur passionné de musique, aux allures de jeune homme débordant de vie, Les Naufragés achevée il jouera Euripide, puis, après avoir monté à Bordeaux un opéra de Rolf Liebermann d'après L'École des femmes de Molière, il ouvrira la saison 2011 du Staatsoper de Vienne où il mettra en scène Anne Boleyn de Donizetti servi par une distribution prestigieuse. "De toute façon, j'ai toujours du mal à aller vers les choses faciles. Pour moi, rien n'est
Paru le 27/03/2010
(3 notes) THÉÂTRE DU VIEUX-COLOMBIER Du mercredi 24 mars au vendredi 30 avril 2010
COMÉDIE DRAMATIQUE. "Je n’aime pas les artistes, Lansac, je n’aime que l’art", dit Golz. Dans le salon d’un grand hôtel de la côte normande, un galeriste – Golz – un commissaire-priseur – Lansac – et sa femme – Léa – se retrouvent au bar, incapables de trouver le sommeil. Ils sont là pour la vente du lendemain : cell...
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