Dossier par Jeanne Hoffstetter
Le Technicien
Jean-Pierre est un goujat. À 60 ans, il plaque son épouse, la laissant totalement dépourvue pour aller sans le moindre scrupule, conter fleurette à une jeunette. Du déjà-vu ? Oui. Ce qui l'est moins, c'est la suite...
Écrite par Éric Assous pour Roland Giraud et son épouse Maaïke Jansen, la pièce mise en scène par Jean-Luc Moreau nous promet bien du plaisir. Ils ne s'étaient pas retrouvés sur les planches depuis bientôt dix ans, et s'ils abordent le travail chacun à leur manière, tous les deux sont heureux de partager cette belle affiche... Et nous de les rencontrer.
Qui a eu la bonne idée de vous réunir à nouveau sur scène ?
Roland Giraud : Le producteur Pascal Legros qui trouve que l'on fonctionne parfaitement ensemble, a demandé à Éric Assous d'écrire une pièce pour nous. On n'est pas là pour se lancer des fleurs, mais il faut dire que Maaïke a une nature ! C'est la sixième fois que nous jouons ensemble et là, c'est une vraie comédie pleine de rebondissements ! L'action se passe dans un grand bureau bourré de livres, et ça défile, on est huit en scène dont de jeunes comédiens pleins de talent.
Sans trop dévoiler l'intrigue, que pouvez-vous nous en dire ?
Maaïke Jansen : Séverine, mon personnage, se fait larguer d'une façon très malpropre par son mari, un brillant homme d'affaires. Elle prend donc son courage à deux mains et, peu à peu, réussit à monter une petite maison d'édition. Mais vingt-cinq ans plus tard, abandonné à son tour il vient lui demander du travail. Une belle occasion pour elle de se venger... À sa manière !
R. G. : L'histoire commence au début de la vengeance. Il y a des situations à mourir de rire et une feinte qui fait que tout n'est pas du tout ce que l'on croit. Mais on ne va pas le raconter !
Est-il plus difficile de jouer avec quelqu'un dont on partage la vie ?
M. J. : Oui, je trouve. Et je ne vous cache pas que Roland n'est pas toujours facile à vivre dans ces moments-là ! Mais quand j'ai su que l'on ferait ça ensemble, j'y ai vu un côté heureux. Je me suis dit : on va essayer de tourner cette page sinistre en donnant un peu de joie aux autres.
R. G. : Je ne suis pas toujours facile quand j'apprends une pièce, mais quand tu ne joues pas dedans tu me vois moins. Alors que là ! (Ils rient.) Et puis, on se permet des choses que l'on ne se permettrait pas avec d'autres partenaires. Maaïke me reproche, par exemple, d'être un petit peu nerveux sur le texte, et intransigeant aux répétitions...
Et vous, que lui reprochez-vous ?
R. G. : De me le reprocher ! (Il rit.) Chacun a sa personnalité, moi, je suis dur au boulot, très exigeant, et Maaïke se plaint parfois d'avoir moins de mémoire que moi. Vous savez, il y a des jours où l'on ne parvient pas à apprendre et d'autres où ça va tout seul, alors quand on se fait répéter mutuellement et que ça ne tombe pas en même temps... Ça frictionne fort ! Mais heureusement, comme dans la pièce il y a aussi de l'estime. Ça fait quand même quarante-quatre ans qu'elle me supporte, avec tous les aléas de la vie et Dieu sait que nous en avons connu !
M. J. : En tout cas, nous avons cette grande chance aujourd'hui de continuer à travailler. Travailler est essentiel. D'ailleurs, nous avons toujours travaillé, même dans les périodes difficiles comme au début. J'ai été mannequin, j'ai travaillé à l'EDF, j'ai été ouvreuse dans un cirque, et je ne me sentais pas déshonorée pour autant.
R. G. : Pendant que je faisais le zouave au théâtre pour 50 francs, Maaïke pour m'aider et élever notre fille, faisait des petits boulots. Ce que je veux dire c'est que l'important est qu'il ne faut jamais penser : je ne peux rien faire. D'ailleurs, la crise actuelle est pour moi davantage un problème humain, un problème d'honnêteté, qu'un problème d'argent. Mais il y a des choses qu'il ne faut pas dire car ça n'est pas politiquement correct ! C'est un peu ce dont il était question dans Bonté divine ! et vous voyez le succès que ça a eu ! En six mois, vingt-trois adaptations ont été faites et La Gaîté reprend la pièce en septembre !
Encore quelques représentations en province pour vous, avant d'aborder Le Technicien...
R. G. :Oui, mais avant le Palais-Royal nous jouons quinze jours en Suisse, au théâtre Montreux Riviera. Nous montons là-bas presque toutes nos pièces, ce sont des gens formidables qui investissent beaucoup dans la création !
M. J. : Oui, comme Frou-frou Les Bains qui a eu ensuite un tel succès à Paris !
R. G. : Et puis, Jean-Luc Moreau est un être rare, humain, qui ne se met jamais en colère et qui a un talent fou. Notez-le en grand c'est divin de travailler avec lui ! er l'intrigue, que pouvez-vous nous en dire ?
Maaïke Jansen : Séverine, mon personnage, se fait larguer d'une façon très malpropre par son mari, un brillant homme d'affaires. Elle prend donc son courage à deux mains et, peu à peu, réussit à monter une petite maison d'édition. Mais vingt-cinq ans plus tard, abandonné à son tour il vient lui demander du travail. Une belle occasion pour elle de se venger... À sa manière !
R. G. : L'histoire commence au début de la vengeance. Il y a des situations à mourir de rire et une feinte qui fait que tout n'est pas du tout ce que l'on croit. Mais on ne va pas le raconter !
Est-il plus difficile de jouer avec quelqu'un dont on partage la vie ?
M. J. : Oui, je trouve. Et je ne vous cache pas que Roland n'est pas toujours facile à vivre dans ces moments-là ! Mais quand j'ai su que l'on ferait ça ensemble, j'y ai vu un côté heureux. Je me suis dit : on va essayer de tourner cette page sinistre en donnant un peu de joie aux autres.
R. G. : Je ne suis pas toujours facile quand j'apprends une pièce, mais quand tu ne joues pas dedans tu me vois moins. Alors que là ! (Ils rient.) Et puis, on se permet des choses que l'on ne se permettrait pas avec d'autres partenaires. Maaïke me reproche, par exemple, d'être un petit peu nerveux sur le texte, et intransigeant aux répétitions...
Qui a eu la bonne idée de vous réunir à nouveau sur scène ?
Roland Giraud : Le producteur Pascal Legros qui trouve que l'on fonctionne parfaitement ensemble, a demandé à Éric Assous d'écrire une pièce pour nous. On n'est pas là pour se lancer des fleurs, mais il faut dire que Maaïke a une nature ! C'est la sixième fois que nous jouons ensemble et là, c'est une vraie comédie pleine de rebondissements ! L'action se passe dans un grand bureau bourré de livres, et ça défile, on est huit en scène dont de jeunes comédiens pleins de talent.
Sans trop dévoiler l'intrigue, que pouvez-vous nous en dire ?
Maaïke Jansen : Séverine, mon personnage, se fait larguer d'une façon très malpropre par son mari, un brillant homme d'affaires. Elle prend donc son courage à deux mains et, peu à peu, réussit à monter une petite maison d'édition. Mais vingt-cinq ans plus tard, abandonné à son tour il vient lui demander du travail. Une belle occasion pour elle de se venger... À sa manière !
R. G. : L'histoire commence au début de la vengeance. Il y a des situations à mourir de rire et une feinte qui fait que tout n'est pas du tout ce que l'on croit. Mais on ne va pas le raconter !
Est-il plus difficile de jouer avec quelqu'un dont on partage la vie ?
M. J. : Oui, je trouve. Et je ne vous cache pas que Roland n'est pas toujours facile à vivre dans ces moments-là ! Mais quand j'ai su que l'on ferait ça ensemble, j'y ai vu un côté heureux. Je me suis dit : on va essayer de tourner cette page sinistre en donnant un peu de joie aux autres.
R. G. : Je ne suis pas toujours facile quand j'apprends une pièce, mais quand tu ne joues pas dedans tu me vois moins. Alors que là ! (Ils rient.) Et puis, on se permet des choses que l'on ne se permettrait pas avec d'autres partenaires. Maaïke me reproche, par exemple, d'être un petit peu nerveux sur le texte, et intransigeant aux répétitions...
Et vous, que lui reprochez-vous ?
R. G. : De me le reprocher ! (Il rit.) Chacun a sa personnalité, moi, je suis dur au boulot, très exigeant, et Maaïke se plaint parfois d'avoir moins de mémoire que moi. Vous savez, il y a des jours où l'on ne parvient pas à apprendre et d'autres où ça va tout seul, alors quand on se fait répéter mutuellement et que ça ne tombe pas en même temps... Ça frictionne fort ! Mais heureusement, comme dans la pièce il y a aussi de l'estime. Ça fait quand même quarante-quatre ans qu'elle me supporte, avec tous les aléas de la vie et Dieu sait que nous en avons connu !
M. J. : En tout cas, nous avons cette grande chance aujourd'hui de continuer à travailler. Travailler est essentiel. D'ailleurs, nous avons toujours travaillé, même dans les périodes difficiles comme au début. J'ai été mannequin, j'ai travaillé à l'EDF, j'ai été ouvreuse dans un cirque, et je ne me sentais pas déshonorée pour autant.
R. G. : Pendant que je faisais le zouave au théâtre pour 50 francs, Maaïke pour m'aider et élever notre fille, faisait des petits boulots. Ce que je veux dire c'est que l'important est qu'il ne faut jamais penser : je ne peux rien faire. D'ailleurs, la crise actuelle est pour moi davantage un problème humain, un problème d'honnêteté, qu'un problème d'argent. Mais il y a des choses qu'il ne faut pas dire car ça n'est pas politiquement correct ! C'est un peu ce dont il était question dans Bonté divine ! et vous voyez le succès que ça a eu ! En six mois, vingt-trois adaptations ont été faites et La Gaîté reprend la pièce en septembre !
Encore quelques représentations en province pour vous, avant d'aborder Le Technicien...
R. G. :Oui, mais avant le Palais-Royal nous jouons quinze jours en Suisse, au théâtre Montreux Riviera. Nous montons là-bas presque toutes nos pièces, ce sont des gens formidables qui investissent beaucoup dans la création !
M. J. : Oui, comme Frou-frou Les Bains qui a eu ensuite un tel succès à Paris !
R. G. : Et puis, Jean-Luc Moreau est un être rare, humain, qui ne se met jamais en colère et qui a un talent fou. Notez-le en grand c'est divin de travailler avec lui ! er l'intrigue, que pouvez-vous nous en dire ?
Maaïke Jansen : Séverine, mon personnage, se fait larguer d'une façon très malpropre par son mari, un brillant homme d'affaires. Elle prend donc son courage à deux mains et, peu à peu, réussit à monter une petite maison d'édition. Mais vingt-cinq ans plus tard, abandonné à son tour il vient lui demander du travail. Une belle occasion pour elle de se venger... À sa manière !
R. G. : L'histoire commence au début de la vengeance. Il y a des situations à mourir de rire et une feinte qui fait que tout n'est pas du tout ce que l'on croit. Mais on ne va pas le raconter !
Est-il plus difficile de jouer avec quelqu'un dont on partage la vie ?
M. J. : Oui, je trouve. Et je ne vous cache pas que Roland n'est pas toujours facile à vivre dans ces moments-là ! Mais quand j'ai su que l'on ferait ça ensemble, j'y ai vu un côté heureux. Je me suis dit : on va essayer de tourner cette page sinistre en donnant un peu de joie aux autres.
R. G. : Je ne suis pas toujours facile quand j'apprends une pièce, mais quand tu ne joues pas dedans tu me vois moins. Alors que là ! (Ils rient.) Et puis, on se permet des choses que l'on ne se permettrait pas avec d'autres partenaires. Maaïke me reproche, par exemple, d'être un petit peu nerveux sur le texte, et intransigeant aux répétitions...
Paru le 03/10/2010
(72 notes) THÉÂTRE DU PALAIS-ROYAL Du vendredi 10 septembre 2010 au samedi 25 juin 2011
COMÉDIE. Il y a 20 ans, Séverine Chapuis s’est fait plaquer par Jean-Pierre, son mari, un flamboyant homme d’affaires sans foi ni loi. Abandonnée, sans un sou, Séverine a vaillamment retroussé ses manches et monté une maison d’édition littéraire, qui aujourd’hui, a le vent en poupe et lui assure un train d...
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