Portrait par Jeanne Hoffstetter
Irina Brook
monte “Pan”au Théâtre de Paris
Lorsqu'en 1902, James M. Barrie crée "Peter Pan", il ouvre la porte d'un pays imaginaire et magique où le temps n'a pas de prise. Un monde qui avait tout pour séduire Irina Brook.
Sous l'apparence d'un conte pour enfants se dissimule la profondeur vertigineuse d'un texte qu'Irina Brook explore aujourd'hui, laissant libre cours à son imaginaire et à la liberté d'expression scénique à laquelle elle nous a habitués. "Cette histoire est avec moi depuis l'enfance, elle a grandi avec moi. Je l'avais vue au théâtre et j'en ai gardé toute la magie !"
Les moyens techniques extraordinaires auxquels ont recours les metteurs en scène aujourd'hui, peuvent-ils apporter quelque chose à un tel spectacle ? "Il s'agit d'une île imaginaire où des enfants décident que tout est possible. Pour moi, tout doit rester poétique et symbolique, rester dans le jeu, l'imaginaire. Il n'est pas question d'accorder plus de temps à la technique qu'à l'humain. Je vais monter ça comme du Tchekhov ou du Shakespeare.
Ce qui est fabuleux avec 'Peter Pan', c'est que c'est d'une telle richesse que ça peut déboucher sur des heures de discussions psychologiques, philosophiques, tout en faisant rêver les enfants." Pour donner corps à ce rêve, Irina Brook a recherché ses personnages à travers différents milieux artistiques, s'exposant aux difficultés de les faire ensuite travailler ensemble.
"Je me suis toujours vue
comme une Anglaise bien sage
mais, en fait, je suis totalement anarchiste"
"La réunion de ces artistes musiciens, chanteurs, acrobates, acteurs, c'est ma richesse. C'est une porte de plus ouverte sur l'imaginaire. J'ai eu, c'est vrai, un petit moment d'inquiétude au début, mais en même temps, je me fie à mon instinct. Je croyais profondément que tous pouvaient produire des merveilles et aujourd'hui, j'ai avec moi une vraie troupe d'acteurs, je suis bouche bée devant leur talent ! Il faut également dire qu'il est très courageux de la part du Théâtre de Paris de monter une production si peu conventionnelle avec autant d'acteurs.
Douze ans déjà que nous sommes habitués à ses spectacles non conformes, Irina Brook cacherait-elle une légère envie de provocation ? Elle rit. "Je fais des spectacles sans chercher à plaire ou à déplaire, mais de la façon dont je vois le monde, et je m'amuse. Je me suis toujours vue comme une Anglaise bien sage, bien gentille, mais, en fait, je suis totalement anarchiste, je ne supporte pas les obligations, les règles, et vous avez raison quelque part, au fond, j'essaie quand même de provoquer.
Aller contre les règles c'est mon côté Peter Pan à moi !" Alors qu'elle monte Pan à Paris, sa compagnie, maintenue à bout de bras sans subvention aucune, fait salle comble dans le Grand Théâtre de Nice (1 000 places) où elle joue Tempête d'après Shakespeare, créé en 2010 aux Bouffes du Nord à Paris. Shakespeare sa passion numéro 1 dont elle rêve un jour de monter Richard III. "Je me suis plongée dedans pour monter 'Pan', moi qui m'intéressais à ses pièces ésotériques et romantiques... Quelle découverte ! Quel choc ! J'y pense oui, mais pour l'instant je consacre
Les moyens techniques extraordinaires auxquels ont recours les metteurs en scène aujourd'hui, peuvent-ils apporter quelque chose à un tel spectacle ? "Il s'agit d'une île imaginaire où des enfants décident que tout est possible. Pour moi, tout doit rester poétique et symbolique, rester dans le jeu, l'imaginaire. Il n'est pas question d'accorder plus de temps à la technique qu'à l'humain. Je vais monter ça comme du Tchekhov ou du Shakespeare.
Ce qui est fabuleux avec 'Peter Pan', c'est que c'est d'une telle richesse que ça peut déboucher sur des heures de discussions psychologiques, philosophiques, tout en faisant rêver les enfants." Pour donner corps à ce rêve, Irina Brook a recherché ses personnages à travers différents milieux artistiques, s'exposant aux difficultés de les faire ensuite travailler ensemble.
"Je me suis toujours vue
comme une Anglaise bien sage
mais, en fait, je suis totalement anarchiste"
"La réunion de ces artistes musiciens, chanteurs, acrobates, acteurs, c'est ma richesse. C'est une porte de plus ouverte sur l'imaginaire. J'ai eu, c'est vrai, un petit moment d'inquiétude au début, mais en même temps, je me fie à mon instinct. Je croyais profondément que tous pouvaient produire des merveilles et aujourd'hui, j'ai avec moi une vraie troupe d'acteurs, je suis bouche bée devant leur talent ! Il faut également dire qu'il est très courageux de la part du Théâtre de Paris de monter une production si peu conventionnelle avec autant d'acteurs.
Douze ans déjà que nous sommes habitués à ses spectacles non conformes, Irina Brook cacherait-elle une légère envie de provocation ? Elle rit. "Je fais des spectacles sans chercher à plaire ou à déplaire, mais de la façon dont je vois le monde, et je m'amuse. Je me suis toujours vue comme une Anglaise bien sage, bien gentille, mais, en fait, je suis totalement anarchiste, je ne supporte pas les obligations, les règles, et vous avez raison quelque part, au fond, j'essaie quand même de provoquer.
Aller contre les règles c'est mon côté Peter Pan à moi !" Alors qu'elle monte Pan à Paris, sa compagnie, maintenue à bout de bras sans subvention aucune, fait salle comble dans le Grand Théâtre de Nice (1 000 places) où elle joue Tempête d'après Shakespeare, créé en 2010 aux Bouffes du Nord à Paris. Shakespeare sa passion numéro 1 dont elle rêve un jour de monter Richard III. "Je me suis plongée dedans pour monter 'Pan', moi qui m'intéressais à ses pièces ésotériques et romantiques... Quelle découverte ! Quel choc ! J'y pense oui, mais pour l'instant je consacre
Paru le 24/05/2011
(51 notes) THÉÂTRE DE PARIS Du jeudi 12 mai au samedi 9 juillet 2011
THÉÂTRE CONTEMPORAIN. Redécouvrez Peter Pan dans une adaptation à la fois poétique et déjantée d’Irina Brook. "Pan" bouleverse le chef-d’œuvre de James M. Barrie en entrechoquant les arts du cirque, la comédie, la danse et le burlesque. Une expérience visuelle impressionnante! Un spectacle rare et véritablement novateur.
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