Portrait par Jeanne Hoffstetter
Didier Flamand
au théâtre de Paris
Avec Daniel Auteuil et Richard Berry, qui en signe également la mise en scène, il joue «Nos femmes», d'Eric Assous. Entre rire et réflexion, la question est posée : Que peut-on accepter au nom de l'amitié ?
« Je voulais être pilote de ligne, mais je n'étais pas assez bon en maths pour espérer aller au bout de ce rêve. » Suivent diverses tentatives, fac de médecine, école de photographie, 1968 et les grandes heures de la fac de Vincennes, où il entre. « J'y ai fait de la musique sur ordinateur, de la psycho, de la philo, Rivette y donnait des cours de cinéma, et la section théâtre était totalement décoiffante ! » Théâtre... le mot magique ! « Le théâtre m'a révélé à moi-même. » Aujourd'hui, toute personne habituée des écrans connaît son regard sombre et son élégance.
Avec plaisir, il se souvient, sans faux semblant et on le suit volontiers dans ses méandres... Balachova, Voutsinas, professeurs extraordinaires ; à Polytechnique, son adaptation du poème d'Henri Michaux Ecce homo, encensée par le critique Michel Cournot. Les lumières pour Nougaro, les pubs réalisées, « Le retour de Gulliver », sa Compagnie et « Le vrai chic parisien » de Coluche, Marguerite Duras, aussi, « Une rencontre fascinante ! Je vivais des moments passionnants dans des mondes riches et contradictoires, ayant cette chance de pouvoir travailler avec de grandes intelligences que j'ai parfois le sentiment d'avoir un peu manquées, freiné par cette sorte de pudeur, de timidité... » En 1993, La vis, son court métrage, est nommé aux Oscars et largement primé en France. En 2006, il cosigne la mise en scène de Manon Lescaut à l'Opéra de Turin, avec son ami Jean Reno.
J'espère que ce que je porte en moi va se prolonger chez les autres
Inclassable Didier Flamand qui, au théâtre, se fait plus rare. « C'est sans doute de ma faute, j'ai touché à beaucoup de choses, on ne sait trop où me situer, et le théâtre n'est jamais anodin. Il y a ce plaisir, cette douleur parfois, qui vous attendent chaque soir, confronté à soi, au personnage et à cet autre : le public. Ce moment d'étonnement et de plaisir inquiet face à l'étrange métamorphose, au subtil travail qu'il faut réaliser, dixit Voutsinas, entre Didier la personne,et Didier l'acteur, pour devenir Didier le personnage. On peut tout dire au théâtre, on le doit, tout mais pas n'importe quoi.
Il y a un rapport direct et moral avec le public et j'espère que ce qui m'a été révélé au travers du travail et que je porte en moi, va se prolonger chez les autres. Vous savez, un peu comme lorsque, adolescent, on se sent soudain touché au plus profond à la lecture d'un livre et que l'on se dit : c'est exactement ce que je ressens mais j'aurais été incapable de le formuler par moi-même, et qu'on bénit l'autre de vous avoir donné cette possibilité d'expression, de compréhension et d'éveil à l'intelligence ». La pièce d'Eric Assous ? « Je suis celui par qui la pagaille arrive dans cette comédie qui pose des questions de morale passionnantes, qu'il serait dommage de révéler. Et, au-delà du plaisir que j'ai à travailler avec Richard et Daniel, ce sont toutes ces questions posées à notre société, à travers une écriture simple et efficace, un humour léger, qui m'ont intéressé. »
Avec plaisir, il se souvient, sans faux semblant et on le suit volontiers dans ses méandres... Balachova, Voutsinas, professeurs extraordinaires ; à Polytechnique, son adaptation du poème d'Henri Michaux Ecce homo, encensée par le critique Michel Cournot. Les lumières pour Nougaro, les pubs réalisées, « Le retour de Gulliver », sa Compagnie et « Le vrai chic parisien » de Coluche, Marguerite Duras, aussi, « Une rencontre fascinante ! Je vivais des moments passionnants dans des mondes riches et contradictoires, ayant cette chance de pouvoir travailler avec de grandes intelligences que j'ai parfois le sentiment d'avoir un peu manquées, freiné par cette sorte de pudeur, de timidité... » En 1993, La vis, son court métrage, est nommé aux Oscars et largement primé en France. En 2006, il cosigne la mise en scène de Manon Lescaut à l'Opéra de Turin, avec son ami Jean Reno.
J'espère que ce que je porte en moi va se prolonger chez les autres
Inclassable Didier Flamand qui, au théâtre, se fait plus rare. « C'est sans doute de ma faute, j'ai touché à beaucoup de choses, on ne sait trop où me situer, et le théâtre n'est jamais anodin. Il y a ce plaisir, cette douleur parfois, qui vous attendent chaque soir, confronté à soi, au personnage et à cet autre : le public. Ce moment d'étonnement et de plaisir inquiet face à l'étrange métamorphose, au subtil travail qu'il faut réaliser, dixit Voutsinas, entre Didier la personne,et Didier l'acteur, pour devenir Didier le personnage. On peut tout dire au théâtre, on le doit, tout mais pas n'importe quoi.
Il y a un rapport direct et moral avec le public et j'espère que ce qui m'a été révélé au travers du travail et que je porte en moi, va se prolonger chez les autres. Vous savez, un peu comme lorsque, adolescent, on se sent soudain touché au plus profond à la lecture d'un livre et que l'on se dit : c'est exactement ce que je ressens mais j'aurais été incapable de le formuler par moi-même, et qu'on bénit l'autre de vous avoir donné cette possibilité d'expression, de compréhension et d'éveil à l'intelligence ». La pièce d'Eric Assous ? « Je suis celui par qui la pagaille arrive dans cette comédie qui pose des questions de morale passionnantes, qu'il serait dommage de révéler. Et, au-delà du plaisir que j'ai à travailler avec Richard et Daniel, ce sont toutes ces questions posées à notre société, à travers une écriture simple et efficace, un humour léger, qui m'ont intéressé. »
Paru le 28/10/2013
(43 notes) THÉÂTRE DE PARIS Du vendredi 27 septembre 2013 au dimanche 22 mars 2015
COMÉDIE. ls sont trois amis. Max, Paul et Simon. Trois tempéraments, trois caractères, trois parcours différents. Ils se voient souvent sans leurs femmes. Pour mieux en parler. Et puis, un soir, tout bascule… Leur amitié va être soumise à rude épreuve.
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