Interview par Jeanne Hoffstetter
Emmanuel Patron
au théâtre de Paris
La musique, la lumière, la création collective surtout, lui plaisaient. Il voulait devenir scénographe mais le hasard lui ouvrit une autre porte et fera de lui ce comédien habitué de la scène et des écrans qui aujourd'hui, sous la direction de Stéphane Hillel, joue « Maris et femmes ».
Sacré défi que d'adapter et de monter ce film de Woody Allen !
En effet Christian Siméon a fait un travail formidable. Pour faire revivre ces appartements de Central Park dans un décor fixe, Stéphane Hillel, Edouard Laug et Laurent Béal ont imaginé un dispositif jouant sur les lumières et les volumes, qui permet de passer d'un univers à l'autre. Il a aussi fallu tout en gardant l'essence des dialogues et ce parler très particulier des films de Woody Allen, restructurer l'ensemble pour pallier le fait que contrairement au cinéma, il n'y a pas de gros plans au théâtre.
Parlez nous de l'intrigue et de votre rôle dans l'histoire.
Il s'agit de deux couples de quarantenaires intellectuels, qui après un bon nombre d'années de mariage, et le départ de leurs enfants, se retrouvent face à eux-mêmes. Comment se réinventer ? Rester ensemble ou succomber aux tentations extérieures ? Et à côté d'eux, ces célibataires qui rêvent de vivre en couple mais n'y parviennent pas... Bref il est question du désir, de passions humaines, du mariage en tant que rempart contre la solitude. Woody Allen a une vision du couple génialement cynique ! C'est un opus tragi-comique brillant et drôle. J'aime sa manière de tromper sa peur obsessionnelle de la mort à travers ces discours sur le sexe, le désir, la culpabilité, et la psychanalyse. Car parler, disserter et faire rire pour Woody Allen, c'est rester vivant.
Mon personnage est le directeur d'un journal. Un célibataire immature et indécis. D'un côté il a un besoin irrationnel de vivre avec une femme, de l'autre il n'est pas prêt à faire les efforts que nécessite la vie de couple. C'est un électron libre totalement égoïste qui tombe raide dingue des femmes qui parlent plus fort que lui. En fait, il sera pour ces couples un révélateur. Le rôle est très intéressant à travailler car il change des comédies de situation que j'ai beaucoup joué. Ici tout passe dans les dialogues entre les personnages, profonds et toujours plein d'humour. Ce qui est agréable aussi c'est qu'on se connaît tous très bien et qu'on a plaisir à se retrouver. Je n'avais jamais travaillé avec Stéphane Hillel et c'est un bonheur. C'est un metteur en scène, qui a beaucoup d'humour, ce qui est plutôt pas mal quand on rentre dans l'univers Woody Allen, mais qui est très précis, ouvert, et sait ce que sont les acteurs pour en être un lui-même.
Séries ou films, vous écrivez également beaucoup pour la télévision avec votre sœur Armelle, avez-vous d'autres envies ?
Oui, écrire une pièce de théâtre bien sûr. L'écriture me permet d'aborder mon travail d'acteur avec plus de lucidité et de plaisir. C'est assez jubilatoire d'être à la base d'une histoire. Comme un rôle à incarner, raconter une histoire c'est imaginer un parcours, des objectifs et un maximum d'obstacles qui vont faire en sorte que les personnages que l'on a imaginé les atteignent le plus tard possible.
En effet Christian Siméon a fait un travail formidable. Pour faire revivre ces appartements de Central Park dans un décor fixe, Stéphane Hillel, Edouard Laug et Laurent Béal ont imaginé un dispositif jouant sur les lumières et les volumes, qui permet de passer d'un univers à l'autre. Il a aussi fallu tout en gardant l'essence des dialogues et ce parler très particulier des films de Woody Allen, restructurer l'ensemble pour pallier le fait que contrairement au cinéma, il n'y a pas de gros plans au théâtre.
Parlez nous de l'intrigue et de votre rôle dans l'histoire.
Il s'agit de deux couples de quarantenaires intellectuels, qui après un bon nombre d'années de mariage, et le départ de leurs enfants, se retrouvent face à eux-mêmes. Comment se réinventer ? Rester ensemble ou succomber aux tentations extérieures ? Et à côté d'eux, ces célibataires qui rêvent de vivre en couple mais n'y parviennent pas... Bref il est question du désir, de passions humaines, du mariage en tant que rempart contre la solitude. Woody Allen a une vision du couple génialement cynique ! C'est un opus tragi-comique brillant et drôle. J'aime sa manière de tromper sa peur obsessionnelle de la mort à travers ces discours sur le sexe, le désir, la culpabilité, et la psychanalyse. Car parler, disserter et faire rire pour Woody Allen, c'est rester vivant.
Mon personnage est le directeur d'un journal. Un célibataire immature et indécis. D'un côté il a un besoin irrationnel de vivre avec une femme, de l'autre il n'est pas prêt à faire les efforts que nécessite la vie de couple. C'est un électron libre totalement égoïste qui tombe raide dingue des femmes qui parlent plus fort que lui. En fait, il sera pour ces couples un révélateur. Le rôle est très intéressant à travailler car il change des comédies de situation que j'ai beaucoup joué. Ici tout passe dans les dialogues entre les personnages, profonds et toujours plein d'humour. Ce qui est agréable aussi c'est qu'on se connaît tous très bien et qu'on a plaisir à se retrouver. Je n'avais jamais travaillé avec Stéphane Hillel et c'est un bonheur. C'est un metteur en scène, qui a beaucoup d'humour, ce qui est plutôt pas mal quand on rentre dans l'univers Woody Allen, mais qui est très précis, ouvert, et sait ce que sont les acteurs pour en être un lui-même.
Séries ou films, vous écrivez également beaucoup pour la télévision avec votre sœur Armelle, avez-vous d'autres envies ?
Oui, écrire une pièce de théâtre bien sûr. L'écriture me permet d'aborder mon travail d'acteur avec plus de lucidité et de plaisir. C'est assez jubilatoire d'être à la base d'une histoire. Comme un rôle à incarner, raconter une histoire c'est imaginer un parcours, des objectifs et un maximum d'obstacles qui vont faire en sorte que les personnages que l'on a imaginé les atteignent le plus tard possible.
Paru le 28/01/2016
(131 notes) THÉÂTRE DE PARIS - SALLE RÉJANE Du jeudi 14 janvier 2016 au dimanche 1 janvier 2017
COMÉDIE. À New-York, l’horloge des femmes s’emballe aussi vite qu’ailleurs et chez les hommes le démon de midi est tout aussi ponctuel. Sous nos yeux, deux couples vont traverser en un temps record tout le spectre de la remise en question, nous offrant une chronique conjugale à la sauce New-Yorkaise où tou...
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