Zoom par Jeanne Hoffstetter
Racine, La Fontaine: L’Adieu à la scène
au théâtre du Ranelagh
La nouvelle pièce de Jacques Forgeas, servie par quatre jeunes comédiens épatants, nous invite à suivre un complot imaginaire ourdi par La Fontaine à l'adresse de son jeune cousin Racine.
Le propos de l'auteur n'est pas de coller à la réalité des dates et des faits, mais plutôt de s'en inspirer, ce qui, la chose admise, ne nous gêne en rien. Nous sommes en 1677, Racine en pleine gloire, après s'être éloigné de ses proches, décide de tourner le dos au poète et dramaturge qu'il est pour sacrifier à la demande de Louis XIV de faire de lui son historiographe. Désormais il ne prêtera plus sa plume qu'à son Roy. Révolté par la nouvelle, La Fontaine, convaincu que son goût pour les actrices et sa passion pour le théâtre brûlent encore en lui décide, avec la complicité d'une jeune fille qui se rêve comédienne et de son amie, de lui tendre un piège pour qu'il s'explique et change d'avis.
La scène à laquelle nous assistons se passe dans une loge de l'Hôtel de Bourgogne, là même ou Racine vient de connaître un immense succès avec "Phèdre". Entre bataille d'arguments et confidences, le théâtre, la gloire, les déconvenues et Dieu sont ici en question. La plume habile et belle de l'auteur, la mise en scène subtile de Sophie Gubri et des techniciens qui l'entourent, le talent de Katia Miran, Baptiste Caillaud, Perrine Dauger et Clovis Fouin, vêtus de costumes contemporains, nous font oublier certaines jongleries volontaires de l'auteur avec l'Histoire, une fin dans l'air du temps, et nous embarquent avec intelligence et pour notre grand plaisir dans ce guet-apens sans âge au fond.
La scène à laquelle nous assistons se passe dans une loge de l'Hôtel de Bourgogne, là même ou Racine vient de connaître un immense succès avec "Phèdre". Entre bataille d'arguments et confidences, le théâtre, la gloire, les déconvenues et Dieu sont ici en question. La plume habile et belle de l'auteur, la mise en scène subtile de Sophie Gubri et des techniciens qui l'entourent, le talent de Katia Miran, Baptiste Caillaud, Perrine Dauger et Clovis Fouin, vêtus de costumes contemporains, nous font oublier certaines jongleries volontaires de l'auteur avec l'Histoire, une fin dans l'air du temps, et nous embarquent avec intelligence et pour notre grand plaisir dans ce guet-apens sans âge au fond.
Paru le 13/11/2016
(19 notes) THÉÂTRE DU RANELAGH Du jeudi 15 septembre au vendredi 9 décembre 2016
COMÉDIE DRAMATIQUE. Paris 1677. Racine n’écrira plus pour le théâtre après dix chefs-d’œuvre. Comment Racine peut-il renoncer à son art pour accepter de devenir l'historiographe du roi et priver ainsi le public d’œuvres majeures? La Fontaine, son cousin et ami, voudrait comprendre cet abandon en pleine gloire. Avec l...
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