Dossier par Jeanne Hoffstetter
Guillaume de Tonquédec
La garçonnière
Adaptée du film de Billy Wilder par Judith Elmaleh et Gérald Sibleyras, et mise en scène par José Paul, la pièce compte six nominations aux Molières dont celle de Guillaume de Tonquédec pour son rôle de Baxter.
La liste des nominés aux Molières vient d'être annoncée, alors commençons par un grand bravo !
Je prends ! Je suis tellement content aussi pour la troupe, et l'engagement de chacun dans cette histoire qui a été si compliquée à monter. Les droits ont été achetés il y a six ans, ça donne la mesure de la difficulté !
Vous reprenez au théâtre, le rôle de Jack Lemon dans ce film culte. N'était-ce pas scabreux ? Avez-vous hésité ?
C'est vrai qu'il n'y avait que des coups à prendre tant le film est génial. Mais Billy Wilder est un grand auteur alors j'ai abordé le rôle comme si l'on m'avait demandé de jouer "Le Cid" ou "Le Misanthrope", c'est-à-dire un grand rôle, plutôt que de penser à marcher dans les pas de l'interprète précédent. Sans faire n'importe quoi cependant, car certaines choses sont dictées par l'écriture.
Comme les caractéristiques très précises liées au personnage...
Oui, il y a des passages obligés comme sa fausse naïveté, sauvée de la noirceur du monde dans lequel il évolue, par l'humour. Il y a des points à ne pas manquer, comme dans une course de haies.
Que vous inspire ce personnage de petit employé de bureau victime du rêve américain des années 50 ?
C'est un petit personnage, un monsieur "Tout le monde" pour lequel Billy Wilder, quand les rôles avaient été distribués, avait dit : « Je ne veux pas un acteur trop beau. » Imaginons en effet Tony Curtis à sa place, les choses auraient pris une tournure différente. Ce petit personnage qui a tout contre lui, employé dans une immense compagnie d'assurance où règne l'argent, et l'hypocrisie à tous les niveaux, me touche énormément.
Vaudeville au parfum de comédie romantique, cette histoire est pourtant extrêmement cynique...
Baxter accepte quelque chose qui n'est pas clair en prêtant sa garçonnière à ses supérieurs dans l'espoir d'un avancement. C'est un marché de dupe. L'histoire dépeint en effet un monde très noir. Billy Wilder sape le rêve américain où soit disant, il suffisait de travailler pour se hisser en haut de l'échelle. Là, il faut prêter sa garçonnière ! Il y a des moments où le public rit beaucoup, et d'autres où l'on sent une écoute extraordinaire.
Une note d'optimisme et de l'humour cependant ! A ce propos la scène finale est aussi savoureuse qu'inattendue !
Oui, il va s'en sortir grâce à ce petit bout de femme qui est «la fille de l'ascenseur» et qui n'a rien à voir avec ce monde-là. C'est une des histoires les plus romantiques que je connaisse, et pourtant il n'y a pas un seul baiser échangé ! C'est vrai que la scène finale est d'une élégance folle. Elle me bouleverse tous les soirs quand on la joue.
Vous avez physiquement un petit quelque chose de Jack Lemon, non ?
Il paraît ! On me l'avait dit il y a vingt-cinq ans et j'avais adoré qu'on puisse me comparer à ce génie. Alors, quand on m'a proposé la pièce ça m'a fait sourire.
Je prends ! Je suis tellement content aussi pour la troupe, et l'engagement de chacun dans cette histoire qui a été si compliquée à monter. Les droits ont été achetés il y a six ans, ça donne la mesure de la difficulté !
Vous reprenez au théâtre, le rôle de Jack Lemon dans ce film culte. N'était-ce pas scabreux ? Avez-vous hésité ?
C'est vrai qu'il n'y avait que des coups à prendre tant le film est génial. Mais Billy Wilder est un grand auteur alors j'ai abordé le rôle comme si l'on m'avait demandé de jouer "Le Cid" ou "Le Misanthrope", c'est-à-dire un grand rôle, plutôt que de penser à marcher dans les pas de l'interprète précédent. Sans faire n'importe quoi cependant, car certaines choses sont dictées par l'écriture.
Comme les caractéristiques très précises liées au personnage...
Oui, il y a des passages obligés comme sa fausse naïveté, sauvée de la noirceur du monde dans lequel il évolue, par l'humour. Il y a des points à ne pas manquer, comme dans une course de haies.
Que vous inspire ce personnage de petit employé de bureau victime du rêve américain des années 50 ?
C'est un petit personnage, un monsieur "Tout le monde" pour lequel Billy Wilder, quand les rôles avaient été distribués, avait dit : « Je ne veux pas un acteur trop beau. » Imaginons en effet Tony Curtis à sa place, les choses auraient pris une tournure différente. Ce petit personnage qui a tout contre lui, employé dans une immense compagnie d'assurance où règne l'argent, et l'hypocrisie à tous les niveaux, me touche énormément.
Vaudeville au parfum de comédie romantique, cette histoire est pourtant extrêmement cynique...
Baxter accepte quelque chose qui n'est pas clair en prêtant sa garçonnière à ses supérieurs dans l'espoir d'un avancement. C'est un marché de dupe. L'histoire dépeint en effet un monde très noir. Billy Wilder sape le rêve américain où soit disant, il suffisait de travailler pour se hisser en haut de l'échelle. Là, il faut prêter sa garçonnière ! Il y a des moments où le public rit beaucoup, et d'autres où l'on sent une écoute extraordinaire.
Une note d'optimisme et de l'humour cependant ! A ce propos la scène finale est aussi savoureuse qu'inattendue !
Oui, il va s'en sortir grâce à ce petit bout de femme qui est «la fille de l'ascenseur» et qui n'a rien à voir avec ce monde-là. C'est une des histoires les plus romantiques que je connaisse, et pourtant il n'y a pas un seul baiser échangé ! C'est vrai que la scène finale est d'une élégance folle. Elle me bouleverse tous les soirs quand on la joue.
Vous avez physiquement un petit quelque chose de Jack Lemon, non ?
Il paraît ! On me l'avait dit il y a vingt-cinq ans et j'avais adoré qu'on puisse me comparer à ce génie. Alors, quand on m'a proposé la pièce ça m'a fait sourire.
Paru le 20/05/2017
(98 notes) THÉÂTRE DE PARIS Du mardi 7 février 2017 au lundi 28 mai 2018
COMÉDIE. Nous sommes dans l’Amérique des années 50, celle des grattes ciel et du rêve américain triomphant. Monsieur Baxter, un "petit employé de bureau" dans une importante compagnie d’assurances new yorkaise, prête régulièrement son appartement à ses supérieurs hiérarchiques qui s’en servent comme garçon...
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