Interview par Jeanne Hoffstetter
Hélène Vincent
met en scène “Baby” au théâtre de l’Atelier
La pièce de Jane Anderson met en présence deux couples que tout oppose mais qui, à la faveur d'une petite annonce, se retrouveront étroitement liés par le désir d'enfant de l'un et l'obligation faite à l'autre de se séparer du sien.
Les questions que soulève cette pièce écrite en 1989 et dont l'action se passe en Louisiane, sont particulièrement prégnantes aujourd'hui. Expliquez-nous ce désir impérieux que vous avez eu de la monter.
Ma rencontre avec ce texte a été un coup de foudre. Dans nos sociétés, le fossé ne cesse de se creuser entre les pauvres et les riches. La misère accule de plus en plus de gens au bord du gouffre. C'est de cette misère dont parle la pièce, des situations tragiques qu'elle impose aux êtres. Mais elle parle aussi du désir d'enfant. Du fol espoir pour un couple douloureusement marqué par l'infertilité de pourvoir enfin devenir parents. Wanda est enceinte d'un cinquième enfant, elle rêve pour lui d'un avenir meilleur.... Par amour, pour sauver son bébé de la misère, elle accepte la proposition d'adoption de Rachel. Ce qui m'a convaincu de monter cette pièce, c'est que chacun des personnages fait face au réel avec une vitalité et une dignité bouleversantes qui interdisent tout jugement à l'emporte- pièce. Jane Anderson fait appel à notre ouverture d'esprit.
Le choix des comédiens a dû être primordial pour vous ?
Essentiel ! J'avais besoin de comédiens qui soient comme moi chavirés par la pièce à la première lecture. De comédiens virtuoses capables d'incarner les plus infimes nuances de ces personnages et de creuser les situations en évitant les clichés. J'ai eu une chance inouïe puisque ceux auxquels je rêvais ont tous accepté de me rejoindre. Isabelle Carré et Vincent Déniard forment le couple contraint par la misère à « abandonner » leur cinquième enfant, Camille Japy et Bruno Solo le couple à qui la vie a tout donné sauf la joie d'enfanter. Entre eux Ron, avocat spécialiste des dossiers d'adoption, sera joué par Cyril Couton. Plus une pièce interroge la complexité des êtres, plus il faut que les comédiens soient pour le public des passeurs d'une grande subtilité et d'une grande générosité. Je crois que le texte de Jane Anderson ne pouvait pas être mieux servi que par ces cinq-là.
Pour conclure abordons votre travail de mise en scène.
Dès que j'ai eu l'accord des comédiens, j'ai tout de suite travaillé avec Tim Northam à l'élaboration des grands axes de la scénographie et des costumes. Nous avons décidé de suivre minutieusement les indications de l'auteur : la pièce se passe en Louisiane en 1989, dans un terrain de camping et dans une clinique. De façon générale, je reste toujours «derrière l'auteur». Je reviens sans cesse au texte et comme un entraîneur de foot sur le terrain, je suis souvent sur le plateau avec les comédiens. Mon ambition n'est pas de faire «une mise en scène» mais de faire découvrir cette pièce qui me touche tant, pour cela il faut que les comédiens soient souverains au centre du plateau et tout doit magnifier leur travail.
Ma rencontre avec ce texte a été un coup de foudre. Dans nos sociétés, le fossé ne cesse de se creuser entre les pauvres et les riches. La misère accule de plus en plus de gens au bord du gouffre. C'est de cette misère dont parle la pièce, des situations tragiques qu'elle impose aux êtres. Mais elle parle aussi du désir d'enfant. Du fol espoir pour un couple douloureusement marqué par l'infertilité de pourvoir enfin devenir parents. Wanda est enceinte d'un cinquième enfant, elle rêve pour lui d'un avenir meilleur.... Par amour, pour sauver son bébé de la misère, elle accepte la proposition d'adoption de Rachel. Ce qui m'a convaincu de monter cette pièce, c'est que chacun des personnages fait face au réel avec une vitalité et une dignité bouleversantes qui interdisent tout jugement à l'emporte- pièce. Jane Anderson fait appel à notre ouverture d'esprit.
Le choix des comédiens a dû être primordial pour vous ?
Essentiel ! J'avais besoin de comédiens qui soient comme moi chavirés par la pièce à la première lecture. De comédiens virtuoses capables d'incarner les plus infimes nuances de ces personnages et de creuser les situations en évitant les clichés. J'ai eu une chance inouïe puisque ceux auxquels je rêvais ont tous accepté de me rejoindre. Isabelle Carré et Vincent Déniard forment le couple contraint par la misère à « abandonner » leur cinquième enfant, Camille Japy et Bruno Solo le couple à qui la vie a tout donné sauf la joie d'enfanter. Entre eux Ron, avocat spécialiste des dossiers d'adoption, sera joué par Cyril Couton. Plus une pièce interroge la complexité des êtres, plus il faut que les comédiens soient pour le public des passeurs d'une grande subtilité et d'une grande générosité. Je crois que le texte de Jane Anderson ne pouvait pas être mieux servi que par ces cinq-là.
Pour conclure abordons votre travail de mise en scène.
Dès que j'ai eu l'accord des comédiens, j'ai tout de suite travaillé avec Tim Northam à l'élaboration des grands axes de la scénographie et des costumes. Nous avons décidé de suivre minutieusement les indications de l'auteur : la pièce se passe en Louisiane en 1989, dans un terrain de camping et dans une clinique. De façon générale, je reste toujours «derrière l'auteur». Je reviens sans cesse au texte et comme un entraîneur de foot sur le terrain, je suis souvent sur le plateau avec les comédiens. Mon ambition n'est pas de faire «une mise en scène» mais de faire découvrir cette pièce qui me touche tant, pour cela il faut que les comédiens soient souverains au centre du plateau et tout doit magnifier leur travail.
Paru le 04/02/2018
(74 notes) THÉÂTRE DE L'ATELIER Du vendredi 19 janvier au samedi 12 mai 2018
COMÉDIE DRAMATIQUE. Enceinte? Couple marié, épanoui, cultivé et très à l'aise financièrement veut offrir à un enfant blanc en parfaite santé une vie heureuse. Différentes formes d'aides envisageables. Appeler en pcv. Wanda et All, Rachel et Richard, deux couples inoubliables qui vous empoignent le coeur.
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