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© Pascalito
Portrait par Jeanne Hoffstetter
Fanny Cottençon
joue “Pourvu qu’il soit heureux” au théâtre Antoine

Lorsqu'elle lit une pièce, elle y entre « comme un scanner » et sait d'emblée si elle va la jouer. Le sujet qu'aborde Laurent Ruquier, l'homosexualité, et surtout l'angle qu'il adopte pour en parler, ne pouvaient la laisser indifférente. Avec Francis Huster, Louis Le Parazer, mis en scène par Steve Suissa.
Fanny Cottençon aime jouer sur les planches, la comédie. C'est normal puisque chez elle le plaisir de dire ou de lire les mots, remonte à l'enfance. Scènes subventionnées ou privées, elle a fréquenté les deux, aime faire rire, donner à réfléchir aussi, en attendant l'héroïne dramatique qu'elle appelle de ses vœux et qui viendra lui tendre la main. En femme de son temps, tout ce qui y a trait l'intéresse, ainsi "Pourvu qu'il soit heureux".

« L'homosexualité est un sujet sociétal, mais ce que je trouve très intéressant c'est qu'il est traité du point de vue des parents qui découvrent l'homosexualité de leur fils à travers la couverture d'un magazine. Dans les deux premières scènes le jeune homme imagine la réaction de ses parents selon deux hypothèses possibles : La mère accepte et tente de calmer son mari qui, entre guillemets, pète un câble, puis c'est l'inverse. Pour la troisième scène Laurent Ruquier a fait appel à des souvenirs personnels et c'est au jeune homme d'exprimer son point de vue. Le dispositif dramatique de l'ensemble est intéressant et amusant pour un acteur. Je vais jouer trois facettes de la mère, trois Claudine différentes réunies par une certaine naïveté. Tout ça est vu avec l'humour de Laurent Ruquier, ça fait rire, mais c'est un peu grinçant parce que tout ce que les parents disent ici reflète les paroles que nous pouvons tous entendre autour de nous. »

On n'est plus dans le « gay friendly », lorsque l'on est touché intimement ça change tout.


Faut-il constater qu'aujourd'hui encore le fait de découvrir que l'on a un enfant homosexuel resterait inacceptable dans la majorité des cas ? « Je crois. L'homosexualité reste un problème pour beaucoup. Quand on dit des horreurs du genre : Qu'est-ce que j'ai fait pour que ça m'arrive à moi ? C'est évidemment drôle sur la scène, mais aussi d'une violence ! Le père va jusqu'à parler de handicap ! Comme si son fils devenait un handicapé parce qu'il est homosexuel. Alors, en attendant que ce soit entré dans la norme, il faut continuer à faire avancer les mentalités. »

Cette manière particulière de mettre en avant un sujet encore tabou, entre rires et tendresse, peut-elle y contribuer ? « Tout à fait. On parle beaucoup de l'homophobie en général, mais là, s'intéresser au point de vue des parents, c'est vraiment bien. On n'est plus dans le « gay friendly », on voit que lorsque l'on est touché personnellement, intimement, par un tel fait, ça change tout ! Comme souvent chez Laurent Ruquier, il y a à côté de la drôlerie, beaucoup d'humanité. Il ne fait pas de ces parents des monstres, mais un couple aimant leur enfant. Voilà, je suis impatiente de commencer, déjà à la perspective du plaisir que je vais avoir à jouer avec Francis, et pour découvrir le jeune Louis Le Parazer qui a l'air vraiment bien. Je me demande comment va réagir le public... Mais je pense que ça va lui plaire et l'intéresser, sinon je ne l'aurais pas fait ! »
Paru le 05/10/2018

(56 notes)
POURVU QU'IL SOIT HEUREUX
THÉÂTRE ANTOINE
Du jeudi 13 septembre au dimanche 30 décembre 2018

COMÉDIE. Trois acteurs. Trois actes. Trois points de vue différents d’une même situation: la découverte par deux parents, Claudine et Maxime, de l’homosexualité de leur fils. La comédie de Laurent Ruquier nous convie à une confrontation familiale. Plutôt ouverts d'esprit, on est en 2018, Claudine et Maxime...

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