Interview par Jeanne Hoffstetter
Éric Prat
"La Dame de chez Maxim" au théâtre de la Porte Saint Martin
Après avoir monté Le système Ribadier à la Comédie-Française, Zabou Breitman met en scène le vaudeville le plus fou de Feydeau dans lequel Eric Prat joue un valet plein de surprises...
Vous avez à plusieurs reprises travaillé sous la direction de Zabou Breitman. Une joie pour vous que cette nouvelle aventure en sa compagnie ?
Oui, nous nous connaissons bien. Ce qui est formidable pour moi, c'est qu'elle ne va jamais réutiliser ce qu'elle m'a déjà vu faire avec elle ou ailleurs. C'est vraiment passionnant d'aller ensemble au-delà quand c'est basé sur le plaisir, l'intelligence et la confiance !
En 1991 vous jouiez dans cette pièce le docteur Mongicourt, mis en scène par Bernard Murat. Vous voilà aujourd'hui Étienne, le valet. Avez-vous encore présente à l'esprit cette première expérience de Feydeau ?
Oui ! C'est très amusant 28 ans après de jouer la même pièce dans un autre rôle. A l'époque, Angelo Bardi jouait Etienne et, très vite, j'ai eu sa voix dans ma tête, comme si nous avions joué hier soir. Mais ça n'aura rien à voir car nous avons des personnalités très différentes et là, c'est la mise en scène de Zabou ! C'est quand même très émouvant cette voix qui revient, la mémoire est une chose très étonnante...
C'est en prenant les meilleures idées de ses confrères pour les pousser à leur paroxysme que Feydeau a redonné son lustre au Vaudeville, alors en perte de vitesse. Il en ressort un théâtre profondément drôle et cynique basé sur le rythme et les situations. Un exercice de haute voltige pour comédiens et metteurs en scène, d'autant que le texte est truffé d'indications précises de l'auteur et que les personnages sont nombreux !
C'est très cruel, oui. Les personnages se retrouvent dans des situations qu'ils ne devraient pas connaître et face auxquelles ils ont des comportements qui leur échappent totalement. On a beau se dire : là, il ne peut pas aller plus loin et pourtant si, il y va ! Feydeau disait qu'il construisait ses pièces comme des châteaux de cartes, et pour le rythme, il distribuait leur texte accompagné de notes de musique à ses acteurs ! Donc, il n'est pas question de se dire qu'on va faire le malin ! Ça ne marche pas car la situation est toujours plus forte que les personnages. Il faut une grande humilité pour jouer Feydeau. Au départ, c'est très fastidieux, on doit démonter tous les mécanismes avant de pouvoir mettre les choses en place. Il ne faut surtout pas aller plus vite que la musique ! C'est difficile, oui.
Pour être extrêmement scrupuleuse, Zabou ne saurait mettre de côté sa fantaisie et son inventivité. Le deuxième acte se passe sans Etienne, comment allez-vous vivre ce temps d'absence ?
Zabou reste très proche du texte évidemment, mais comme elle a une grande créativité, il va se passer des choses démentes que je ne peux pas dévoiler. Notamment pour Étienne qui sera quand même là au deuxième acte et que l'on reconnaîtra, mais à travers d'autres personnages. Pour l'instant on y travaille, on tourne encore autour... J'ajoute que les trois actes de la pièce se passant dans deux lieux différents, l'espace scénique qui permettra de passer de l'un à l'autre est magnifique et très ingénieux. Vous verrez !
Oui, nous nous connaissons bien. Ce qui est formidable pour moi, c'est qu'elle ne va jamais réutiliser ce qu'elle m'a déjà vu faire avec elle ou ailleurs. C'est vraiment passionnant d'aller ensemble au-delà quand c'est basé sur le plaisir, l'intelligence et la confiance !
En 1991 vous jouiez dans cette pièce le docteur Mongicourt, mis en scène par Bernard Murat. Vous voilà aujourd'hui Étienne, le valet. Avez-vous encore présente à l'esprit cette première expérience de Feydeau ?
Oui ! C'est très amusant 28 ans après de jouer la même pièce dans un autre rôle. A l'époque, Angelo Bardi jouait Etienne et, très vite, j'ai eu sa voix dans ma tête, comme si nous avions joué hier soir. Mais ça n'aura rien à voir car nous avons des personnalités très différentes et là, c'est la mise en scène de Zabou ! C'est quand même très émouvant cette voix qui revient, la mémoire est une chose très étonnante...
C'est en prenant les meilleures idées de ses confrères pour les pousser à leur paroxysme que Feydeau a redonné son lustre au Vaudeville, alors en perte de vitesse. Il en ressort un théâtre profondément drôle et cynique basé sur le rythme et les situations. Un exercice de haute voltige pour comédiens et metteurs en scène, d'autant que le texte est truffé d'indications précises de l'auteur et que les personnages sont nombreux !
C'est très cruel, oui. Les personnages se retrouvent dans des situations qu'ils ne devraient pas connaître et face auxquelles ils ont des comportements qui leur échappent totalement. On a beau se dire : là, il ne peut pas aller plus loin et pourtant si, il y va ! Feydeau disait qu'il construisait ses pièces comme des châteaux de cartes, et pour le rythme, il distribuait leur texte accompagné de notes de musique à ses acteurs ! Donc, il n'est pas question de se dire qu'on va faire le malin ! Ça ne marche pas car la situation est toujours plus forte que les personnages. Il faut une grande humilité pour jouer Feydeau. Au départ, c'est très fastidieux, on doit démonter tous les mécanismes avant de pouvoir mettre les choses en place. Il ne faut surtout pas aller plus vite que la musique ! C'est difficile, oui.
Pour être extrêmement scrupuleuse, Zabou ne saurait mettre de côté sa fantaisie et son inventivité. Le deuxième acte se passe sans Etienne, comment allez-vous vivre ce temps d'absence ?
Zabou reste très proche du texte évidemment, mais comme elle a une grande créativité, il va se passer des choses démentes que je ne peux pas dévoiler. Notamment pour Étienne qui sera quand même là au deuxième acte et que l'on reconnaîtra, mais à travers d'autres personnages. Pour l'instant on y travaille, on tourne encore autour... J'ajoute que les trois actes de la pièce se passant dans deux lieux différents, l'espace scénique qui permettra de passer de l'un à l'autre est magnifique et très ingénieux. Vous verrez !
Paru le 01/11/2019
(18 notes) THÉÂTRE DE LA PORTE SAINT-MARTIN Du mardi 10 septembre au mardi 31 décembre 2019
COMÉDIE DE BOULEVARD. Le Docteur Petypon (Micha Lescot), médecin respectable, a fait la fête jusqu'au petit matin chez Maxim. Son meilleur ami le découvre endormi à midi sous un canapé renversé. De la chambre sort la Môme Crevette (Léa Drucker), une danseuse du Moulin-Rouge. Celle-ci est forcée de se faire passer pour ...
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