Première, le 9 novembre. Les répétitions viennent de commencer. Nanou Garcia peut donc difficilement parler du spectacle en devenir encore en chantier. « Mais ce que je peux vous dire, c'est que j'aime beaucoup «Les Brèves de comptoir». Et comme j'adore aussi le travail de Jean-Michel Ribes et celui de Jean-Marie Gourio, je suis très, très contente de faire partie de l'équipe ! Ce qui me plait dans ces brèves, c'est qu'elles touchent à l'âme, c'est de la poésie populaire en fait, mais très drôle. Dans ce bar, on parle sans filtre, d'amour, de sexe, de cinéma et de Pine d'ours. C'est le seul endroit où chacun peut exprimer son intime conviction sur les choses. C'est un peu : Je pense, je parle, je pense, je parle. Je ne peux pas en dire plus pour le moment. On est six actrices et acteurs sans pouvoir sortir du bar. Il y a un mystère ! J'en saurai plus, plus tard sur ces vapeurs de comptoir. On s'amuse déjà beaucoup et je pense que le public suivra comme à chaque fois. »

"Il est à la fois dans la pensée, dans l'écriture, dans l'émotion et dans le rire militant."

Un mot sur Jean-Michel Ribes qui a aussi fait du théâtre du Rond-Point un lieu de culture incontournable, unique en son genre ? « J'aime ce qu'il y fait, sa programmation... Et comment vous dire ? Je trouve que c'est un poète. Il est à la fois dans la pensée, dans l'écriture, dans l'émotion et dans le rire militant. C'est un personnage important pour le théâtre. »

Nanou Garcia est comédienne et scénariste.

Elle connait autant les plateaux télé, que ceux du cinéma. Au théâtre elle joue aussi bien Labiche que Molière, Tchekov que Brecht, Sébastien Thierry que Marguerite Duras, quand ce n'est pas les joyeux spectacles de Savary. Savary justement, on en parle un peu? « Ah Savary ! Il m'a tout appris, à chanter, à danser et même à oser me mettre en string. Avec lui il fallait y aller, il ne pensait qu'au public, et on ne nous apprend pas ça dans les cours alors que c'est vraiment au départ le fonctionnement du travail de l'acteur ! Il nous disait : Ouvrez vos valises et montrez-moi ce qu'il y a dedans, quelle liberté pour les acteurs ! De toute façon, le texte définit tout. Là, avec « Les brèves de comptoir» il n'y a pas à se mettre la rate au court-bouillon, elles sont là, magnifiques et c'est un cadeau ! Moi, je prends les rôles et les spectacles comme des cadeaux, je n'ai pas conscience de ce qu'ils vont m'apporter. »

Des cadeaux... et sans doute des projets ? «Alors là je croise les doigts, il s'agit de faire mon premier film. Il part en novembre au CNC. C'est un sujet très intime dans lequel j'aurai le rôle principal, celui de ma grand-mère, une rapatriée d'Algérie qui m'a élevée. Quatre ans de ma vie qui ont fait basculer mon destin. »