Dossier par Jeanne Hoffstetter
« Sagan, Théâtre »
chez DACRES éditions, collection Les Quinquets
Lorsque Denis Westhoff soumet à Patricia Hostein l'idée qui lui tient à cœur de réunir en un seul volume les pièces de sa mère, elle adhère. Associés dans le travail et la sympathie, ils conduisent ce beau projet à son terme.
« L'envers du décor » et « Les quinquets » : Le pourquoi et les choix qui s'attachent à ces collections... Et puis Sagan, au-delà de la caricature trop facile de son univers, ses pièces, et son sens aigu de l'observation transcrit d'une plume légère, précise, vouée à la société qui l'entoure... Autant de choses fort intéressantes dont il me faut vous parler. S'il va sans dire que le plaisir m'accompagne, l'exercice est difficile. Comment, sans trop de mots pour le dire, aborder tout ce que l'on aimerait ? D'autant qu'il me faut aussi refouler, provisoirement, l'envie qui me vient après l'avoir beaucoup écoutée, de parler plus longuement de cette directrice de collections peu banale. Puis, tirant un peu le fil, j'aurais aimé évoquer ce livre de Denis Westhoff « Sagan et fils », lu et aimé il y a quelques années... Mais... Le cadre !
« Sagan, Théâtre »
Premier volume hors série de la collection « Les quinquets », il regroupe les neuf pièces de l'auteure, toutes créées à Paris entre 1960 et 1987. Un inédit qui depuis sa sortie en mai dernier conduit Denis Westhoff a être sollicité de toutes parts. « Il en est vraiment heureux. C'est un beau cadeau que nous offrons à sa mère, une façon de la remercier. Un recueil qui va aussi permettre aux metteurs en scène et directeurs de théâtre d'avoir tout sous la main. Denis m'a beaucoup aidée dans ce travail, notamment pour récupérer les droits auprès des maisons d'édition ou des ayants-droits. Pourquoi éditer Sagan ? Parce qu'elle reste dans les consciences et les inconsciences collectives. Parce qu'elle offre à travers chacune de ses pièces, qui sont longues et comptent souvent de nombreux personnages, une véritable analyse d'une certaine société ; laquelle pour apparaître très parisienne chic, se retrouve également en province. Pour moi ses pièces, de par le nombre de personnages justement, pourraient être une passerelle économique entre privé et public. La multitude faisant que le privé, pour une question de coût, peut avoir des difficultés à les monter. Ce que j'aime dans ce qu'écrit Sagan, c'est qu'il n'y a jamais rien de personnel, mais simplement des constats, des réflexions d'une grande intelligence, un style que l'on reconnaît tout de suite. Elle ne s'égare jamais, elle reste sur l'observation très précise de l'autre. Elle sait d'où elle part, où elle va et pourquoi elle y va. Elle extériorise avec le calme de son intériorité, fidèle à elle-même. C'est très important la fidélité à soi-même. Il n'y a pas de consensus chez elle. Comme disait Cocteau : « Je ne suis pas là pour vous complimentir. » Maintenant je ne compte pas en rester là, il ne faut pas que ce beau bébé littéraire d'un kilo cent se contente de rester dans les bacs ! »
Patricia Hostein, Les Quinquets et L'Envers du décor *
Trente cinq ans de théâtre privé, dix-huit ans au Poche Montparnasse, dix aux Mathurins, d'autres encore... Autant d'années au cours desquelles elle multiplie les rôles. Elle administre, produit, écrit. C'est dire si elle le connaît ce théâtre qu'elle continue à défendre, adossée depuis quatre ans à DACRES éditions où elle dirige avec enthousiasme ses collections nourries d'un bel éclectisme, de grandes qualités littéraires et humaines. « Je trouve qu'aujourd'hui, diriger ces collections, avoir la chance d'y défendre les auteurs, va dans le sens de la fidélité, de la cohérence. »
« LES QUINQUETS est une collection consacrée à des pièces qui se jouent ou se sont jouées. Les auteurs que je choisis, qu'ils soient vivants ou non, sont pour moi des gens fidèles à eux-mêmes, qui croient honnêtement à quelque chose et que l'on reconnaît à leur écriture, comme Murielle Magellan, Michael Stampe ou Stéphane Guérin par exemple. J'aimerais continuer ces hors séries inaugurés avec Sagan, j'ai ouvert là une autre porte de la maison.
L'ENVERS DU DÉCOR, publie des pièces qui pourront être jouées, ou des textes de gens du métier comme Marie-France Mignal. Mon principe lorsqu'un auteur vient me voir est de m'intéresser d'abord à « l'humain ». Je parle longuement avec lui, son environnement, son imaginaire, ses envies... Lorsque l'on édite du théâtre, il faut pouvoir rêver avec l'auteur, commencer à imaginer avec lui, mais en toute lucidité évidemment. Ensuite, lorsque la confiance s'est installée, je lis la pièce et je suis rarement déçue. J'ai vraiment beaucoup de chance dans cette maison, j'ai en face de moi un monsieur qui s'appelle Stéphane Deplus, qui a accepté ma proposition et me laisse toute liberté. Vraiment je me régale et comme le disait Marie Curie « Je m'amuse dans ce laboratoire. » Et d'ajouter en riant : « Je fus passionnée et aujourd'hui je suis devenue enthousiaste !
* Catalogues à retrouver sur le site DACRES éditions »
« Sagan, Théâtre »
Premier volume hors série de la collection « Les quinquets », il regroupe les neuf pièces de l'auteure, toutes créées à Paris entre 1960 et 1987. Un inédit qui depuis sa sortie en mai dernier conduit Denis Westhoff a être sollicité de toutes parts. « Il en est vraiment heureux. C'est un beau cadeau que nous offrons à sa mère, une façon de la remercier. Un recueil qui va aussi permettre aux metteurs en scène et directeurs de théâtre d'avoir tout sous la main. Denis m'a beaucoup aidée dans ce travail, notamment pour récupérer les droits auprès des maisons d'édition ou des ayants-droits. Pourquoi éditer Sagan ? Parce qu'elle reste dans les consciences et les inconsciences collectives. Parce qu'elle offre à travers chacune de ses pièces, qui sont longues et comptent souvent de nombreux personnages, une véritable analyse d'une certaine société ; laquelle pour apparaître très parisienne chic, se retrouve également en province. Pour moi ses pièces, de par le nombre de personnages justement, pourraient être une passerelle économique entre privé et public. La multitude faisant que le privé, pour une question de coût, peut avoir des difficultés à les monter. Ce que j'aime dans ce qu'écrit Sagan, c'est qu'il n'y a jamais rien de personnel, mais simplement des constats, des réflexions d'une grande intelligence, un style que l'on reconnaît tout de suite. Elle ne s'égare jamais, elle reste sur l'observation très précise de l'autre. Elle sait d'où elle part, où elle va et pourquoi elle y va. Elle extériorise avec le calme de son intériorité, fidèle à elle-même. C'est très important la fidélité à soi-même. Il n'y a pas de consensus chez elle. Comme disait Cocteau : « Je ne suis pas là pour vous complimentir. » Maintenant je ne compte pas en rester là, il ne faut pas que ce beau bébé littéraire d'un kilo cent se contente de rester dans les bacs ! »
Patricia Hostein, Les Quinquets et L'Envers du décor *
Trente cinq ans de théâtre privé, dix-huit ans au Poche Montparnasse, dix aux Mathurins, d'autres encore... Autant d'années au cours desquelles elle multiplie les rôles. Elle administre, produit, écrit. C'est dire si elle le connaît ce théâtre qu'elle continue à défendre, adossée depuis quatre ans à DACRES éditions où elle dirige avec enthousiasme ses collections nourries d'un bel éclectisme, de grandes qualités littéraires et humaines. « Je trouve qu'aujourd'hui, diriger ces collections, avoir la chance d'y défendre les auteurs, va dans le sens de la fidélité, de la cohérence. »
« LES QUINQUETS est une collection consacrée à des pièces qui se jouent ou se sont jouées. Les auteurs que je choisis, qu'ils soient vivants ou non, sont pour moi des gens fidèles à eux-mêmes, qui croient honnêtement à quelque chose et que l'on reconnaît à leur écriture, comme Murielle Magellan, Michael Stampe ou Stéphane Guérin par exemple. J'aimerais continuer ces hors séries inaugurés avec Sagan, j'ai ouvert là une autre porte de la maison.
L'ENVERS DU DÉCOR, publie des pièces qui pourront être jouées, ou des textes de gens du métier comme Marie-France Mignal. Mon principe lorsqu'un auteur vient me voir est de m'intéresser d'abord à « l'humain ». Je parle longuement avec lui, son environnement, son imaginaire, ses envies... Lorsque l'on édite du théâtre, il faut pouvoir rêver avec l'auteur, commencer à imaginer avec lui, mais en toute lucidité évidemment. Ensuite, lorsque la confiance s'est installée, je lis la pièce et je suis rarement déçue. J'ai vraiment beaucoup de chance dans cette maison, j'ai en face de moi un monsieur qui s'appelle Stéphane Deplus, qui a accepté ma proposition et me laisse toute liberté. Vraiment je me régale et comme le disait Marie Curie « Je m'amuse dans ce laboratoire. » Et d'ajouter en riant : « Je fus passionnée et aujourd'hui je suis devenue enthousiaste !
* Catalogues à retrouver sur le site DACRES éditions »
Paru le 30/09/2021