Interview par Jeanne Hoffstetter
Les Humains
au théâtre de la Renaissance
Dans un souplex parisien la famille Lemonnier se retrouve pour fêter Noël au milieu des cartons de déménagement. Banal à priori. Mais si Ivan Calbérac adapte et met en scène la pièce de Stephen Karam, encensée aux Etats-Unis, c'est qu'il y puise tous les ingrédients qu'il affectionne.
Bernard Campan, répond aussi présent.
Bernard Campan, répond aussi présent.
Quelle a été votre première réaction à la lecture de cette pièce peu banale ?
J'ai été très surpris de voir qu'elle ne ressemblait à rien de ce que je connaissais, et elle m'a fait rire. Entre humour et questions existentielles, la pièce dérive rapidement, on distingue les particularités de chacun des personnages, on comprend qu'il se passe autre chose en profondeur. Il est très difficile de communiquer sur ce texte, mais finalement, ne serait-ce qu'avec cet appartement à deux niveaux dont un en sous-sol, je crois que c'est une pièce sur l'inconscient.
Avec un humour redoutable elle évoque la vie, la mort, la maladie, l'argent, la religion...
Oui, et je m'étais amusé à noter les thèmes généraux et les sous-thèmes brassés à travers les membres de cette famille, les générations qui la composent, leurs différences, c'est incroyable ! Il y a un vrai rythme, on avance, et peu à peu des clés sont données. On rit, tout en sentant que l'on va vers quelque chose d'obscur, sans savoir quoi.
Vous retrouvez Ivan Calbérac qui aime mêler humour et émotion autour de sujets sérieux. « La dégustation » vous a d'ailleurs valu d'être nommé au Molière du comédien !
Oui, là il mariait l'humour et le drame en traitant de l'alcoolisme, de la PMA... Donc on comprend l'envie qu'il a eue de monter cette pièce à l'humour très anglo-saxon où Isabelle Gélinas est extraordinaire, c'est le personnage le plus drôle de la pièce ! Franchement, à la lecture je n'imaginais pas que la drôlerie pouvait aller si loin.
Parlez-nous de ce père que vous jouez.
Il a 64 ans et je pense que c'est un brave homme rongé par une chose dont il a gardé le secret. Le couple est croyant et lui ne supporte pas que les choses tournent autour de l'argent et de la frivolité... Il essaie de dire aux siens qu'il les aime, mais n'y arrive pas... Au fond, il y a un sentiment de culpabilité très fort en lui.
Vous êtes acteur, réalisateur et scénariste. La scène, vous la connaissez depuis longtemps, mais on vous a peu vu au théâtre...
C'est vrai qu'après le cours Simon, avec Bruno Chapelle on a écrit nos spectacles et on a joué au café-théâtre, puis il y a eu le Théâtre de Bouvard, Les Inconnus donc je connaisais bien la scène. J'avais aussi joué Molière, Marivaux... Pourtant, quand j'ai joué « Le Syndrôme de l'Écossais », la comédie me faisait un peu peur, mais comme je me sentais en confiance avec Thierry Lhermitte, je me suis dit que j'allais me jeter à l'eau en jouant ce personnage qui se retrouve en chemise de nuit, complètement zinzin sur la scène. Ça faisait 20 ans que je n'étais pas monté sur scène, et 25 ans que je n'avais pas joué une pièce ! Et voilà, après il y a eu « La Dégustation » et maintenant « Les Humains ». Je commence à y prendre goût et j'espère avoir rapidement d'autres projets à découvrir ! En attendant, je vais peaufiner un scénario dont j'ai écrit une première version.
J'ai été très surpris de voir qu'elle ne ressemblait à rien de ce que je connaissais, et elle m'a fait rire. Entre humour et questions existentielles, la pièce dérive rapidement, on distingue les particularités de chacun des personnages, on comprend qu'il se passe autre chose en profondeur. Il est très difficile de communiquer sur ce texte, mais finalement, ne serait-ce qu'avec cet appartement à deux niveaux dont un en sous-sol, je crois que c'est une pièce sur l'inconscient.
Avec un humour redoutable elle évoque la vie, la mort, la maladie, l'argent, la religion...
Oui, et je m'étais amusé à noter les thèmes généraux et les sous-thèmes brassés à travers les membres de cette famille, les générations qui la composent, leurs différences, c'est incroyable ! Il y a un vrai rythme, on avance, et peu à peu des clés sont données. On rit, tout en sentant que l'on va vers quelque chose d'obscur, sans savoir quoi.
Vous retrouvez Ivan Calbérac qui aime mêler humour et émotion autour de sujets sérieux. « La dégustation » vous a d'ailleurs valu d'être nommé au Molière du comédien !
Oui, là il mariait l'humour et le drame en traitant de l'alcoolisme, de la PMA... Donc on comprend l'envie qu'il a eue de monter cette pièce à l'humour très anglo-saxon où Isabelle Gélinas est extraordinaire, c'est le personnage le plus drôle de la pièce ! Franchement, à la lecture je n'imaginais pas que la drôlerie pouvait aller si loin.
Parlez-nous de ce père que vous jouez.
Il a 64 ans et je pense que c'est un brave homme rongé par une chose dont il a gardé le secret. Le couple est croyant et lui ne supporte pas que les choses tournent autour de l'argent et de la frivolité... Il essaie de dire aux siens qu'il les aime, mais n'y arrive pas... Au fond, il y a un sentiment de culpabilité très fort en lui.
Vous êtes acteur, réalisateur et scénariste. La scène, vous la connaissez depuis longtemps, mais on vous a peu vu au théâtre...
C'est vrai qu'après le cours Simon, avec Bruno Chapelle on a écrit nos spectacles et on a joué au café-théâtre, puis il y a eu le Théâtre de Bouvard, Les Inconnus donc je connaisais bien la scène. J'avais aussi joué Molière, Marivaux... Pourtant, quand j'ai joué « Le Syndrôme de l'Écossais », la comédie me faisait un peu peur, mais comme je me sentais en confiance avec Thierry Lhermitte, je me suis dit que j'allais me jeter à l'eau en jouant ce personnage qui se retrouve en chemise de nuit, complètement zinzin sur la scène. Ça faisait 20 ans que je n'étais pas monté sur scène, et 25 ans que je n'avais pas joué une pièce ! Et voilà, après il y a eu « La Dégustation » et maintenant « Les Humains ». Je commence à y prendre goût et j'espère avoir rapidement d'autres projets à découvrir ! En attendant, je vais peaufiner un scénario dont j'ai écrit une première version.
Paru le 19/12/2022
(32 notes) THÉÂTRE DE LA RENAISSANCE Du vendredi 23 septembre au samedi 31 décembre 2022
COMÉDIE. Un réveillon de Noël, des provinciaux à Paris, un souplex, des cartons de déménagements, des rêves et des non-dits... Beaucoup de non-dits. C'est la vie normale d'une famille normale. Des humains comme nous tous, qui se débattent pour vivre. Des humains qui tentent encore de cacher dans le rire le...
|