Gabriel Marc par Philippe Escalier
Gabriel Marc
redonne vie à Jacques de Bascher à la Contrescarpe
La mort de Karl Lagerfeld qui fut son compagnon et les deux biopics consacrés à Yves Saint Laurent dont il fut l'amant ont remis Jacques de Bascher sous les feux de la rampe. Au Théâtre de la Contrescarpe, Gabriel Marc fait renaitre sous nos yeux la fulgurante trajectoire de ce dandy, prince de tous les excès ayant régné sur le monde de la nuit dans les années 70 et 80.
Au moment où il entame ses premières études consacrées à la mode, Gabriel Marc s'est pris de passion pour ce personnage hors du commun. C'est son attirance pour le travail et la vie d'Yves Saint-Laurent qui lui font découvrir l'existence de ce jeune aristocrate dont la courte vie n'est connue que pour avoir croisé et partagé celle de gens célèbres.
Au moment où il entame ses premières études consacrées à la mode, Gabriel Marc s'est pris de passion pour ce personnage hors du commun. C'est son attirance pour le travail et la vie d'Yves Saint-Laurent qui lui font découvrir l'existence de ce jeune aristocrate dont la courte vie n'est connue que pour avoir croisé et partagé celle de gens célèbres.
« J'ai été curieux et j'ai voulu voir et savoir qui il était vraiment. On ne trouve que quelques photos et de rares articles le décrivant de façon assez sombre mais j'ai éprouvé de l'empathie pour lui ». Immédiatement, il se plonge dans les deux principales biographies existantes, celle de Marie Ottavi et celle, très illustrée, de Philippe Heurtault, un intime de Jacques de Bascher avec qui le comédien a pu s'entretenir. Les études de théâtre que Gabriel Marc va entreprendre ensuite lui permettront de se lancer dans l'écriture de ce spectacle. Il fait le choix de s'attarder sur les épisodes marquants de la vie de cet homme qui, selon lui, mérite bien mieux que la réputation de gigolo ou de parasite qu'on lui a construite.
Son récit débute en 1984 quand de Bascher apprend sa séropositivité. Il sait alors que ses jours sont comptés. Désemparé, il cherche du réconfort auprès de son amie, Diane de Beauvau-Craon, une princesse aussi déjantée que lui. Il appelle sans cesse Lagerfeld pour qui il enregistre les détails de sa vie sur des cassettes, en guise de testament amoureux. Durant un peu plus d'une heure, nous allons faire des allers-retours entre les moments forts de cette vie fracassée, passée à s'habiller avec le plus grand raffinement, à lancer des piques assassines à tous ceux qui ne sont pas à la hauteur et surtout, à s'envoyer en l'air en toutes occasions. En cela, Jacques de Bascher fut loin d'être unique. Pourtant, si la nuit parisienne regorgeait de grands jouisseurs, elle n'en connut qu'un seul aussi particulier, vénéré sa vie durant par Karl Lagerfeld.
La mise en scène de Guila Braoudé permet de recréer l'univers impitoyable dans lequel il évolua tout en rendant le texte parfaitement vivant et percutant, comme si Jacques de Bascher avait enfin consenti à nous inviter chez lui. Comment ne pas y croire quand Gabriel Marc est tout entier dans la peau de son personnage, avec sa désinvolture, ses peurs, ses addictions ? Rien ne lui échappe. Le comédien en a saisi toutes les facettes, tous les mystères. Chacun de ses mots, de ses gestes et de ses attitudes nous disent qui pouvait être Jacques de Bascher : un mélange explosif de Visconti et de Pasolini, un épicurien infernal jusqu'à l'autodestruction, malheureux à en mourir d'être privé du génie de ceux qui l'ont entouré mais qui parvint à faire de sa vie un roman. Un roman que Gabriel Marc nous fait découvrir et partager avec une générosité sans pareille.
Son récit débute en 1984 quand de Bascher apprend sa séropositivité. Il sait alors que ses jours sont comptés. Désemparé, il cherche du réconfort auprès de son amie, Diane de Beauvau-Craon, une princesse aussi déjantée que lui. Il appelle sans cesse Lagerfeld pour qui il enregistre les détails de sa vie sur des cassettes, en guise de testament amoureux. Durant un peu plus d'une heure, nous allons faire des allers-retours entre les moments forts de cette vie fracassée, passée à s'habiller avec le plus grand raffinement, à lancer des piques assassines à tous ceux qui ne sont pas à la hauteur et surtout, à s'envoyer en l'air en toutes occasions. En cela, Jacques de Bascher fut loin d'être unique. Pourtant, si la nuit parisienne regorgeait de grands jouisseurs, elle n'en connut qu'un seul aussi particulier, vénéré sa vie durant par Karl Lagerfeld.
La mise en scène de Guila Braoudé permet de recréer l'univers impitoyable dans lequel il évolua tout en rendant le texte parfaitement vivant et percutant, comme si Jacques de Bascher avait enfin consenti à nous inviter chez lui. Comment ne pas y croire quand Gabriel Marc est tout entier dans la peau de son personnage, avec sa désinvolture, ses peurs, ses addictions ? Rien ne lui échappe. Le comédien en a saisi toutes les facettes, tous les mystères. Chacun de ses mots, de ses gestes et de ses attitudes nous disent qui pouvait être Jacques de Bascher : un mélange explosif de Visconti et de Pasolini, un épicurien infernal jusqu'à l'autodestruction, malheureux à en mourir d'être privé du génie de ceux qui l'ont entouré mais qui parvint à faire de sa vie un roman. Un roman que Gabriel Marc nous fait découvrir et partager avec une générosité sans pareille.
Paru le 30/01/2023
(40 notes) CONTRESCARPE (LE) Du vendredi 15 juillet 2022 au vendredi 30 juin 2023
SEUL-E EN SCÈNE à partir de 16 ans. " J'ai été le compagnon de Karl Lagerfeld et l'amant d'Yves Saint-Laurent... Mais de moi que reste-t-il ? "
1984, Jacques De Bascher, le prince des nuits parisiennes, apprend qu’il est positif au VIH. Paris lui tourne le dos, il se retrouve seul dans son appartement. Il redécouvre ses enregistrem...
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