Normal au fond, lorsqu'après le cours Florent, on fait trois petits tours sur les planches et sur les écrans petits et grands avant de préférer animer une quotidienne culturelle à la télévision, recevant artistes de tous bords. Mais l'insatisfaction là encore le taraude, lui imposant d'abandonner la lumière et tous les brillants esprits qu'il reçoit, pour s'enfermer avec, pour seuls invités, sa plume et son profond désir d'écrire et d'écrire toujours, quitte à voir s'éloigner une bonne partie de ceux qui le courtisaient. Ainsi va le monde, ainsi sont les gens.

Les mots et le pouvoir magique qu'ils exercent très vite sur son imaginaire, le fascinent

On n'est pas ensuite devenu écrivain, dramaturge et professeur dans un atelier d'écriture, pour garder par devers soi, ses mots, ses pensées, son imagination et son talent pour ciseler l'ensemble. Il faut partager, il faut que cela le quitte et s'envole vers les autres. Les livres, il les connaît depuis qu'enfant, il se plongeait avec délice dans ceux que ses parents lui offraient. Les mots et le pouvoir magique qu'ils exercent très vite sur son imaginaire, le fascinent, il les aime, comme il aime sans les connaître ceux qui parviennent à en faire des romans. Comme il portera plus tard au sommet de son panthéon Scott Fitzgerald ou Françoise Sagan, deux êtres séduisants au talent magnifique sachant manier l'humour et la dérision, touchés par la beauté mais rongés par l'ombre qui les habite. Reconnait-il en eux des âmes sœurs? Dans la bibliothèque qui meuble son esprit, les plus grands de France et de Navarre le regardent caresser les mots à son tour, les bousculer, les questionner jusqu'à ce qu'ils montent l'escalier au plus près de la perfection qu'il aimerait frôler. Aussi à l'aise dans l'écriture romanesque que dramaturgique, il nous ouvre les portes des mondes qui sont les siens ; de Rome où « Stella Finzi » nous fascine, jusqu'à San Francisco où nous grimperons bientôt « Les Escaliers du paradis », deux romans qui ont tout pour inspirer un cinéaste. Chez l'auteur, la musique n'est jamais loin, les personnages avancent masqués et le bonheur prend un malin plaisir à se jouer de ceux qui le recherchent. Alors que sa pièce précédente «Le Dernier baiser de Mozart » déjà montée au Petit Montparnasse, mettait la musique - et le Requiem- sur un piédestal, « Le Manteau de Janis » (entendez Janis Joplin), fidèle à ce qui anime sa plume, trouve aujourd'hui le moyen de nous prendre dans ses filets.